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256-bit encryption Exp 8 juillet 2020 |
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"Et toujours cette idée, très en vogue encore à l’heure actuelle, que c’est l’inflation qui nous sortira d’affaire… (ce que les ménages, eux, ressentent bientôt autrement…). Andrew Dickson White cite une phrase énoncée par Daniel Webster, qui demeure très juste et d’actualité, selon laquelle : De tous les artifices mis en place pour duper les classes laborieuses, aucun n’a été plus efficace que celui qui les trompe avec la monnaie papier. Puis ce furent les confiscations des grandes propriétés de propriétaires terriens (qui fuirent le pays), servant de garantie aux nouvelles émissions (cela nous rappellera cette idée, très en vogue encore aujourd’hui, consistant à « prendre l’argent là où il se trouve »). Une dangereuse fuite en avant" Lire ici.
La véritable histoire de la Révolution française de 1789 est avant tout une histoire financière, celle d'une crise sans précédent lancée par un État ruiné par l'effort de guerre en Amérique et surtout par les planches à billets ( Assignats et Mandats) des révolutionnaires.
Andrew Dickson White, diplomate américain, a signé ici un livre extraordinaire car il raconte comment les révolutionnaires se sont lancés dans l'usage intense de la planches à billets et comment ils se sont heurtés au bon sens des Français qui se sont précipités sur les pièces d'or et d'argent lorsque les Assignats ont commencé à perdre de leur valeur et que le prix du pain a commencé à s'envoler. Ce fut un Weimar avantl'heure.
Ce livre est unique car il vous montre aussi que les révolutionnaires ont perdu tout crédit avec l'usage abusif des planches d'Assignats puis de Mandats Nationaux. Cela a entraîné la France vers l'abîme, sauvée in extremis par un jeune artilleur qui finira par prendre le pouvoir.
Ce n'est qu'avec la suppression des planches à billets et la restauration du standard or par Napoléon que la France a retrouvé son équilibre économique. Furieusement contemporain, ce livre raconte aussi notre crise financière actuelle puisque les États -Unis, l'Angle terre et le Japon inondent le monde, en ce moment même, de leurs planches à billets sans valeur.
« Cambon, le grand ministre des Finances, découvrit bientôt que les pires ennemis de sa politique étaient l'or et l'argent. Le louis d'or demeura dans le marché comme un élément de contrôle, constatant chaque jour avec une fidélité infaillible le déclin en valeur de l'assignat, un contrôleur qui ne pouvait pas être soudoyé ni effrayé. Comme John Law sous Louis XV, après la Révolution Pierre-Joseph Cambon ministre des Finances, tenta d'empêcher les Français d'acheter de l'or et de l'argent. Nous voyons vite qu'il était grand temps de mettre un terme au système car le louis d'or de 24 francs en espèces valait, en février 1796, comme nous l'avons vu, 7.200 francs et au moment du dernier cours, pas moins de 15.000 francs en monnaie papier. Un franc en or valait théoriquement 600 francs en papier »
« Couthon soutint une loi qui punissait de la Peine de Mort les Français qui feraient des investissements dans les pays étrangers »
Le 1er août 1795, un louis d'or de 24 francs métal valait 920 francs papier.
Le 1er septembre 1200 francs,
Le 1er novembre 2600 francs
Le 1er décembre 3050 francs.
Février 1796..... 7200 francs
Le Jardin des Livres remercie chaleureusement : Max Keiser, journaliste, James Turk, économiste, et dédie cet ouvrage majeur pour une autre compréhension de la Révolution à monsieur Augustin Dupré (1748-1833) artiste-graveur dont les pièces-œuvres sont toujours précieusement conservées par les Français du XXIe siècle.
Au début de l'année 1789, la Nation française se retrouva dans une situation financière problématique : il y avait une dette énorme et un sérieux déficit.
Les vastes réformes de cette année, même si elles étaient acceptées au niveau politique, représentaient financièrement un mal passager. On notait un désir général de confiance dans les milieux d'affaires ; le capital avait montré sa timidité proverbiale en se retirant aussi loin que possible 
Des mesures d'hommes d'État, une surveillance attentive et une gestion sage auraient sans aucun doute conduit bientôt au retour de la confiance, à la réapparition de l'argent et à la reprise des affaires. Mais cela impliquait de la patience, du renoncement et des sacrifices, or, aussi loin que l'on regarde dans l'histoire de l'humanité, ce sont là les plus rares produits de la sagesse politique. Peu de nations ont jamais été capables de faire preuve de ces qualités, et la France à l'époque ne faisait pas partie de ce petit nombre.1
On cherchait généralement une sorte de raccourci vers la prospérité : bientôt, on émit l'idée que le besoin principal du pays résidait davantage dans les moyens d'échange. C'est ainsi que l'on demanda de toutes parts que soit émise de la monnaie papier.
À cette époque, Necker était le ministre des Finances. Au niveau de ses aptitudes financières, il était reconnu comme étant l'un des plus grands banquiers d'Europe mais il y avait quelque chose de plus que ses capacités : il éprouvait un profond sentiment de patriotisme et un sens élevé de l'honneur. Les difficultés sur ce plan étaient grandes, mais il s'efforça constamment de garder la France fidèle à ces principes dans les affaires financières, ce que l'expérience des temps modernes a trouvé comme étant la seule voie qui garantisse la sécurité du pays.
Tandis que les problèmes s'aggravaient, l'Assemblée Nationale s'éloigna de lui et on nota bientôt chez ses membres des suggestions renouvelées en faveur de l'argent papier : les orateurs dans les réunions publiques, dans les clubs et à l'Assemblée, proclamaient que c'était une panacée, une façon de « sécuriser les ressources sans payer les intérêts ». Les journalistes s'en emparèrent pour vanter ses avantages et parmi eux, Marat, dans son journal L'Ami du Peuple rejoignit ceux qui décriaient Necker, le décrivant – lui, un homme d'une honnêteté extrême, qui donna sa santé et sa fortune pour le bien de la France – comme un misérable cherchant uniquement à s'enrichir en puisant dans les deniers publics.
Necker lutta du mieux qu'il put contre cette tendance à émettre du papier non convertible. Il savait très bien vers quoi cela avait toujours conduit, même entouré des garanties les plus solides. Parmi ceux qui luttaient pour soutenir des idées similaires aux siennes, il y avait Bergasse, un député de Lyon dont les pamphlets exerçaient, alors et plus tard, une influence peut-être plus grande que toutes les autres : certains d'entre eux semblaient assez inspirés. Tous ceux aujourd'hui qui lisent ses prophéties sur les maux suivant nécessairement cette monnaie lui attribueraient certainement un don de prévision miraculeux, s'il n'était pas si clair que son pouvoir prophétique était simplement dû à une connaissance des lois naturelles révélées par l'histoire.
Mais ce courant en faveur de l'argent papier devint si puissant qu'un effort fut fait pour trouver un compromis : et au cours des derniers mois de 1789 et des premiers mois de 1790, des discussions eurent lieu à l'Assemblée Nationale pour mettre en place l'émission de billets reposant sur la propriété de l'Église, – qui devait être confisquée dans cet objectif.
Mais il fallait faire attention : l'émission devait largement se faire sous forme de billets de 200, 300 et 1.000 livres1, trop gros pour être utilisés en monnaie courante, mais de taille pratique pour acheter les terres de l'Église. À côté de cela, ils devaient rapporter des intérêts, ce qui pouvait inciter les titulaires à les conserver. L'Assemblée se retint donc d'émettre de plus petites obligations.
Les souvenirs de la ruine qui avait suivi les grandes émissions de monnaie plus petite dans les années précédentes restaient toujours vifs. Pourtant, la pression en faveur d'une monnaie populaire destinée à une utilisation universelle devenait de plus en plus forte. Le comité des finances de l'Assemblée notait que « le peuple demande un nouveau moyen d'échange », que « la circulation de monnaie papier est la meilleure des opérations », que « c'est le moyen le plus libre qui soit car il repose sur la volonté du peuple », que « cela attachera l'intérêt des citoyens au bien public ».
Le rapport en appelait au patriotisme des Français avec l'exhortation suivante : « Montrons à l'Europe que nous comprenons nos propres ressources, prenons tout de suite la grand-route qui conduit à notre libération plutôt que de nous traîner le long des chemins tortueux et obscurs des prêts fragmentés ».
Le rapport se concluait en recommandant une émission de monnaie papier soigneusement encadrée, pour un montant total de 400 millions de livres et la discussion était poursuivie jusqu'à ce que l'objection aux plus petits billets soit oubliée.
Au cours de ce débat sur l'ensemble du sujet, dans ses différentes phases les déclarations faites par M. Matrineau étaient typiques. Il était à fond pour la monnaie papier, sa seule crainte était que le Comité n'en ait pas autorisé suffisamment. Il déclara que les affaires stagnaient et que la seule raison était le besoin d'une plus grande quantité de moyens de paiement en circulation ; que la monnaie papier devait avoir un cours légal 
Comme tous les supporters de la monnaie papier non convertible, il semblait penser que les lois de la Nature avaient changé depuis les désastres des précédentes émissions. Il déclara : « La monnaie papier sous un régime despotique est dangereuse. Elle favorise la corruption. Mais au sein d'une nation qui est gouvernée par une constitution, qui prend soin elle-même de l'émission de ses billets, qui détermine leur nombre et leur usage, ce danger n'existe plus ». Il insistait sur le fait que les billets de John Law avaient dans un premier temps restauré la prospérité, mais que « la misère et la ruine qu'ils avaient engendrées résultaient de leur émission excédentaire qui n'était possible que sous un régime despotique ».2
Monsieur de la Rochefoucauld expliqua que « les assignats feront sortir les espèces des coffre où elles sont entassées ».3 Par ailleurs, Cazalès et Maury affirmaient que le résultat ne pouvait être que désastreux. Jamais sans doute une prophétie politique ne s'est aussi exactement exaucée que le terrible tableau qu'en fit Cazalès dans un des discours qu'il prononça lors de ce débat. Le courant devenait de plus en plus fort 
Mêlée à l'argument financier, il y avait une forte demande politique. L'Assemblée Nationale avait décidé de confisquer la vaste propriété immobilière de l'Église française, les pieuses accumulations faites pendant 1.500 ans. Il s'agissait d'États princiers dans le pays, de palais appartenant à des évêques et de bâtiments conventuels dans les villes. Ils formaient entre un quart et un tiers de la propriété immobilière totale de la France, et se montaient en valeur à au moins 2.000 millions de livres. Grâce à quelques mesures bien dosées, tout ceci devint propriété de l'État. Jamais semble-t-il un gouvernement n'avait assuré une base aussi solide pour un grand avenir financier4.
Il y avait deux raisons principales pour lesquelles les hommes d'État français désiraient vendre rapidement ces terres. On trouvait d'abord une raison financière : obtenir de l'argent pour soulager le gouvernement. Ensuite, une raison politique, distribuer ces terres aux classes moyennes et les gagner à la révolution et au gouvernement qui leur avait donné leur titre.
On préconisait alors que l'émission de 400 millions de billets (non pas sous forme d'obligations avec intérêt comme cela avait été proposé dans un premier temps, mais en petites et grosses coupures) donne ainsi au Trésor quelque chose à payer tout de suite, et réponde aux besoins du pays.
Une fois mise en circulation, cette monnaie papier allait stimuler les affaires et donner à tous les capitalistes, grands et petits, les moyens d'acheter à la nation les propriétés immobilières de l'Église. À partir de là, le pays pourrait régler ses dettes et obtenir de nouveaux fonds pour de nouveaux besoins. Jamais aucune théorie n'avait semblé plus séduisante aux financiers comme aux hommes d'État.
Ce serait une grosse erreur de supposer que les hommes d'État français, ou le peuple français, ignoraient les dangers que comportait l'émission de monnaie papier non reconvertible. Peu importe la face brillante sous laquelle était présentée cette devise, tous les hommes en France qui réfléchissaient un peu n'oubliaient pas son côté sombre.
Ils ne savaient que trop, par l'expérience désastreuse qui s'était passée 70 ans plus tôt, à l'époque de John Law, quelles étaient les difficultés et les dangers d'une monnaie mal établie et mal contrôlée. Ils avaient appris alors combien il est facile de l'émettre ; combien il est difficile de contrôler son émission excédentaire ; combien elle conduit de façon séduisante à l'absorption des ressources des ouvriers et des hommes qui disposent de petites fortunes 
Avec quelle facilité elle crée sur les ruines de la prospérité de tous les hommes de maigres moyens une classe de spéculateurs débauchés, la classe (SUITE DANS LE LIVRE)
Tables des Matières
Partie I
Partie II
Partie III
Partie IV
Partie V
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