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256-bit encryption Exp 8 juillet 2020 |
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Ces
propos sont tenus par l'un de mes patients, un homme en état
de transe hypnotique profonde, qui revit l'expérience de sa
mort. Son débit, rapide et saccadé, trahit son
émerveillement devant ce qu'il voit et ressent, immédiatement
après la séparation de son âme d'avec son corps.
Je viens tout juste de l'aider à revivre la scène où
il meurt dans une vie passée, alors qu'il est confortablement
étendu dans un fauteuil inclinable de mon cabinet. Un peu plus
tôt, grâce aux instructions données pendant que je
l'hypnotisais, il a régressé jusqu'à son
enfance. Ses perceptions inconscientes se sont graduellement fondues
au fur et à mesure que nous essayions de retourner ensemble
jusqu'au sein maternel. Je l'ai ensuite préparé à
faire un saut dans le passé grâce à l'utilisation
imaginaire d'un bouclier protecteur. Après avoir franchi cette
étape importante de conditionnement psychique, j'ai invité
mon sujet à traverser un tunnel temporel imaginaire pour le
ramener à sa précédente vie sur terre. Celle-ci
avait été courte, car il était mort des suites
de la grippe, pendant l'épidémie de 1918.
Après
s'être remis du choc éprouvé à la vue de
son corps mort avec la sensation de flotter hors de celui-ci, il
accepte plus facilement les visions qui lui parviennent. Comme une
partie de lui-même reste consciente, son esprit critique
fonctionne encore et il s'aperçoit qu'il recrée une
expérience passée. Cela prend un peu plus de temps que
d'habitude car son âme est jeune et n'est pas très
habituée au cycle de la naissance, de la mort et de la
renaissance. Pourtant il s'adapte au bout de quelque temps et
commence à répondre à mes questions avec une
confiance accrue. Rapidement, je l'amène dans un état
de surconscience. Il est maintenant prêt à me parler du
monde des esprits. Je lui demande alors de me raconter ce qui se
passe.
Guidé
par une série d'instructions, mon patient s'enfonce un peu
plus dans l'au-delà. C'est une route que plusieurs de mes
patients ont empruntée dans la sécurité de mon
cabinet. Il faut noter qu'en atteignant l'état de
surconscience, ils connaissent un déblocage de leur mémoire
et sont davantage reliés au couloir spirituel. Au fur et à
mesure de la séance, les images vues se traduisent plus
facilement en mots. Les courtes phrases descriptives se transforment
en explications détaillées sur ce qu'ils éprouvent
en arrivant dans l'au-delà. Dans ce domaine, nous disposons
d'une abondante documentation, dont les témoignages du
personnel médical sur les expériences de personnes qui,
gravement blessées lors d'accidents de la route, ont eu la
sensation de flotter hors de leur corps. Celles-ci avaient été
déclarées cliniquement mortes avant d'être
ramenées à la vie par l'équipe médicale.
Les âmes sont en effet tout à fait capables de quitter
leur corps et d'y revenir, surtout dans des situations où la
vie est menacée et que le corps se meurt. Elles flottent
au-dessus, surtout dans les hôpitaux, regardant les médecins
rétablir les fonctions vitales.
Parfois
ces souvenirs s'estompent peu à peu après la
réanimation du corps. Or, le récit des sujets sous
hypnose qui revivent leurs morts passées ne contredit
nullement les témoignages des personnes cliniquement mortes.
La seule différence entre les deux se trouve dans le fait que
les sujets en état d'hypnose ne sont pas en train de se
rappeler une expérience de mort temporaire : ils
décrivent ce qu'est la vie après la mort physique.
Néanmoins,
les points communs entre une personne qui a été
déclarée cliniquement morte et une personne sous
hypnose sont nombreux lorsqu'elles évoquent leur mort. Les
deux découvrent qu'elles flottent étrangement autour de
leur corps, essayant de toucher des objets solides qui se
dématérialisent. Les deux se sentent également
frustrées de ne pouvoir communiquer avec les vivants qui
ignorent leurs interventions. Les deux rapportent qu'elles ont la
sensation d'être attirées loin du lieu de leur mort et
qu'elles se sentent détendues et curieuses, plutôt que
craintives. Les deux disent qu'elles baignent dans l'euphorie, la
liberté et la joie. Certains de mes sujets se sentent
enveloppés d'une blancheur éclatante au moment de la
mort, alors que d'autres voient la lumière au loin, derrière
une zone obscure vers laquelle ils se sentent aspirés. On a
souvent appelé ce phénomène « le
tunnel » maintenant bien connu du public.
Avec
le deuxième cas, nous irons plus loin dans l'expérience
de la mort. Le sujet est un homme dans la soixantaine qui me décrit
les événements entourant sa mort lorsqu'il était
dans la peau d'une jeune femme appelée Sally. Celle-ci avait
été tuée en 1866 par les Indiens Kiowa, lors
d'une attaque de la caravane de chariots où elle se trouvait.
Bien que ce cas, comme le précédent, relate un décès
dans la dernière vie passée, la date à laquelle
l'événement s'est produit n'a aucune pertinence
particulière : j'ai découvert qu'il n'y a pas de
différence significative entre les temps anciens et modernes
quand il s'agit de se remémorer l'au-delà de manière
détaillée ou d'en tirer des leçons de manière
profitable. Les sujets sous hypnose ont généralement la
mystérieuse faculté de donner certains détails
de leur vie antérieure comme les dates, les lieux
géographiques, etc. Cela reste vrai même lorsqu'ils
évoquent des périodes reculées de l'histoire et
donnent alors aux lieux des noms différents de ceux que l'on
connaît aujourd'hui. Il n'est pas toujours facile de se
souvenir de tous ces détails pour chaque vie passée,
mais les descriptions des voyages vers l'au-delà et de la vie
qu'on y mène sont toujours précises.
Avec
le cas 2, la scène s'ouvre sur les plaines du sud des
États-Unis, tout de suite après que Sally ait été
touchée au cou par une flèche tirée à
bout portant. Dans ce genre de situation, c'est-à-dire lors
d'une mort violente, je fais preuve d'une grande prudence, car
l'inconscient a tendance à retenir ces expériences :
ce patient était venu me consulter pour un malaise à la
gorge qui le faisait souffrir depuis très longtemps. Je fait
donc appel à des techniques précises, comme la
déprogrammation et la thérapie de libération,
afin de supprimer ses symptômes. J'utilise les moments
entourant la mort pour examiner calmement les événements
qui s'y sont produits et j'amène mon patient à adopter
un point de vue d'observateur afin de le soulager de la douleur et de
l'émotion.
Newton :
La flèche vous fait-elle beaucoup souffrir ?
N. :
Bon, d'accord Sally, vous avez accepté la mort qui vous a été
infligée. Pourriez-vous me décrire la sensation exacte
que vous éprouvez en cet instant ?
S. :
C'est comme... une force indéfinie... qui me pousse vers le
haut en dehors de mon corps.
N. :
Qui vous pousse ? Où ?
S. :
Je suis éjectée de mon corps par le sommet du crâne.
N. :
Et qu'est-ce qui a été poussé à
l'extérieur ?
S :
Ben moi !
N. :
Expliquez ce que « moi » signifie. À
quoi ressemble la chose qui est vous et qui sort de votre tête ?
S. :
C'est comme une... pointe lumineuse minuscule... qui rayonne...
N. :
Comment pouvez-vous émettre de la lumière ?
S :
De... mon énergie. Je suis, comment dire, d'un blanc
transparent... mon âme...
N. :
Cette énergie lumineuse est-elle pareille après avoir
quitté votre corps ?
S :
( pause ) Il me semble que je me dilate un peu lorsque
je me déplace.
N. :
Alors, si votre lumière se dilate, à quoi
ressemblez-vous maintenant ?
S :
Un... mince... cordon... suspendu...
N. :
Et que ressentez-vous en sortant de votre corps ?
S :
Bon, c'est comme si je muais... comme peler une banane. D'un seul
coup, j'ai glissé hors mon corps !
N. :
Est-ce déplaisant ?
N. :
Je comprends Sally. Votre nouvel état de conscience vous
semble quelque peu déplacé pour le moment. C'est
normal, après ce que vous venez de subir. Écoutez-moi
et répondez à mes questions. Vous avez dit que vous
flottiez. Êtes-vous capable de vous déplacer librement
immédiatement après la mort ?
S :
C'est étrange... c'est comme si j'étais suspendue
dans de l'air qui n'en est pas... Il n'y a pas de limites... pas de
gravité... Je ne pèse rien.
N. :
Vous voulez dire que c'est comme si vous étiez dans le vide ?
S :
Oui... il n'y a rien de solide autour de moi. Il n'y a pas
d'obstacles contre lesquels je pourrais me heurter... Je m'en vais à
la dérive...
N. :
Pouvez-vous maîtriser vos mouvements là où vous
allez ?
S :
Oui... jusqu'à un certain point... Mais je ressens... une
attraction... vers une blancheur lumineuse... C'est si brillant !
N. :
Cette blancheur est-elle aussi intense partout ?
N. :
Ne craignez rien, Sally, je suis avec vous. Je désire que vous
vous détendiez et que vous me disiez si la force qui vous fait
sortir de vous-même à l'instant vous attire plus loin,
et si vous pouvez l'arrêter.
S :
( pause ) Lorsque je me suis libérée de
mon corps, l'attraction s'est relâchée. Maintenant, je
sens une poussée... qui m'éloigne de mon corps... Je ne
veux pas partir tout de suite... mais, quelque chose veut que je m'en
aille bientôt...
N. :
Je comprends, Sally, mais je crois que vous apprenez que vous pouvez
exercer un certain contrôle. Comment décririez-vous
cette chose qui vous attire ?
N. :
Votre âme peut-elle résister à cette attraction
aussi longtemps qu'elle le veut ?
S :
( longue pause où le sujet semble avoir un débat
avec lui-même en tant que Sally ) Oui, je le peux, si
je désire vraiment rester.
N. :
Qu'a fait votre mari immédiatement après l'attaque ?
S :
Oh, tant mieux !... il n'a pas été touché...
Mais... ( avec tristesse ) il me tient dans ses
bras... et il pleure. Il ne peut rien pour moi, mais il ne semble pas
le comprendre encore. Je suis froide, mais il tient mon visage entre
ses mains... il m'embrasse.
N. :
Et vous, que faites-vous en cet instant ?
S :
Je suis au-dessus de sa tête et j'essaie de le consoler. Je
veux qu'il sache que mon amour pour lui est intact... Je veux lui
dire qu'il ne m'a pas perdue pour toujours et que nous nous
reverrons.
N. :
Reçoit-il votre message ?
S :
Il souffre tellement, mais il... sent mon essence... Il sait. Nos
amis sont autour de lui... et ils finissent par nous séparer...
Ils veulent reformer la caravane et repartir.
N. :
Et qu'arrive-t-il à votre âme ?
S :
Je résiste encore à la sensation d'être
attirée... Je désire rester.
N. :
Pourquoi ?
S :
Ben je sais que je suis morte... mais je ne suis pas encore prête
à quitter William et... je veux les regarder lorsqu'ils
m'enterreront.
N. : Voyez-vous
ou sentez-vous la présence d'une autre entité
spirituelle autour de vous à présent ?
N. :
Avec le temps, arrivez-vous à consoler William ?
S :
J'essaie de communiquer avec lui.
N. :
Y parvenez-vous ?
S :
Je le crois... Un peu... Il me sent... il réalise...
l'amour...
N. :
Bon, Sally, maintenant nous allons encore avancer dans le temps.
Pouvez-vous voir vos amis de la caravane placer votre corps dans une
tombe quelconque ?
S :
( plus confiante ) Oui, ils m'ont enterrée. Le
moment est venu pour moi de partir... Ils arrivent maintenant... Je
m'en vais... en direction de la lumière plus vive.
Contrairement
aux idées reçues, les âmes s'intéressent
assez peu à ce qui arrive à leur corps sans vie. Cela
ne reflète pas pour autant leur indifférence à
l'égard des survivants, mais démontre qu'elles ont
compris le caractère définitif de la mort physique.
Elles ont hâte de renouer avec la beauté de l'univers
spirituel. Cependant certaines préfèrent flotter autour
du lieu de leur mort pendant quelques jours,
La
séparation brutale de l'âme et du corps, même
après une longue maladie, constitue un choc pour l'âme
moyenne, avec pour résultat le fait de ne pas vouloir
s'envoler au moment de la mort. La période normale des trois à
cinq jours nécessaires pour les arrangements funéraires
revêt également une signification symbolique pour les
âmes. Ce n'est pas vraiment le désir morbide d'assister
à leur enterrement qui les pousse à rester, puisque les
émotions dans l'au-delà ne sont pas comparables à
celles que nous éprouvons sur terre. En revanche, j'ai
remarqué que ces entités apprécient le respect
que leurs parents et leurs amis accordent à leur dépouille
en mémoire de ce qu'ils ont été.
Comme
nous avons pu le constater dans le cas précédent, les
âmes restent souvent à proximité de leur corps
après leur mort physique pour une raison fondamentale :
le désir de réconforter les personnes aimées
avant de progresser dans l'au-delà. Elles ne sont pas
accablées car elles savent qu'elles reverront les êtres
chers dans l'au-delà, de même que dans des vies futures.
En revanche, les parents et amis du défunt qui assistent aux
funérailles ont en général l'impression d'avoir
perdu pour toujours la personne aimée. Leur traumatisme
émotionnel est parfois si envahissant qu'il peut inhiber
complètement leur faculté de communiquer avec l'esprit
des disparus : sous hypnose, mes sujets évoquent leur
frustration devant cette impossibilité de communiquer avec les
vivants. Mais, lorsqu'elles peuvent leur apporter du réconfort
– ne serait-ce que brièvement – les âmes
tout juste libérées de leur corps sont généralement
satisfaites et aspirent à quitter rapidement le plan astral
terrestre.
J'ai
ainsi vécu une situation exemplaire de consolation
spirituelle. Ma mère est morte subitement à la suite
d'une crise cardiaque. À l'enterrement, ma
sœur et moi étions tellement tristes que nous
nous sentions tout engourdis. Quelques heures plus tard en compagnie
de nos conjoints, nous sommes retournés dans la maison vide de
notre mère et avons décidé de nous reposer un
peu. Ma sœur et moi avons dû
« tomber en ondes alpha » à peu près
au même moment : apparaissant
dans deux chambres de la maison, ma mère est passée par
notre esprit surconscient sous l'aspect d'une forme blanchâtre
qui se tenait au-dessus de nos têtes. Tendant le bras, elle a
alors souri, nous indiquant ainsi qu'elle acceptait sa mort et
qu'elle allait bien. Puis elle est partie. Cette image n'a duré
qu'un instant fugace, mais c'était une façon
significative de nous dire au revoir, ce qui nous a soulagés
et nous a conduits dans un profond sommeil.
Il
est possible de sentir la présence réconfortante des
âmes de ceux que nous avons perdu, plus particulièrement
au cours des funérailles ou juste après. Pour que la
communication spirituelle puisse s'établir et traverser notre
peine, il est nécessaire de se détendre et d'ouvrir
notre esprit, au moins pour de courtes périodes, à
l'amour, à la compassion, à l'espoir et aux
encouragements que l'être que nous avons perdu désire
nous communiquer, ainsi qu'à son désir de nous rassurer
sur son sort. Lorsqu'une veuve m'explique que dans les moments
difficiles elle ressent la présence de son mari, je la crois
sans difficulté. Mes patients me disent aussi que, lorsqu'ils
sont désincarnés, ils ont la capacité d'aider
ceux qui, sur terre, gardent contact avec l'univers spirituel.
Comme
on l'a dit si justement, les gens ne sont pas véritablement
morts tant que les vivants se souviennent d'eux. Dans les prochains
chapitres, nous verrons de quelle façon la mémoire
spécifique est un reflet de notre propre âme, alors que
la mémoire collective constitue les atomes de pure énergie
pour toutes les âmes. De plus, la mort ne brise pas notre lien
avec l'âme immortelle des êtres chers simplement parce
qu'ils ont perdu leur corps charnel éphémère.
Malgré leurs nombreuses activités, il est possible de
communiquer avec eux à condition toutefois de leur demander de
l'aide.
Il
arrive parfois qu'un esprit perturbé refuse de quitter la
terre après sa mort, à cause d'un problème non
résolu ayant eu des conséquences sérieuses sur
sa conscience. Dans ces cas exceptionnels, des entités
supérieures et bienveillantes peuvent venir de l'au-delà
pour les aider à s'adapter à leur nouvel état.
Nous aussi nous pouvons aider les esprits perturbés à
lâcher prise. J'en dirai plus à ce propos dans le
chapitre 4, mais je dois noter que l'énigme entourant les
fantômes a été nettement exagérée
dans les livres et films.
Avant
d'en arriver à la mort (et donc à ces situations), il
conviendrait de savoir comment s'y préparer. Nos vies peuvent
être longues ou courtes, marquées par la maladie ou par
une bonne santé, mais le moment inéluctable où
nous devons tous y faire face arrive, et de la manière qui a
été prévue pour nous. Si nous avons souffert
d'une longue maladie incurable, nous avons eu le temps de nous y
préparer, après, bien sûr, s'être remis du
choc initial, du refus et de la dépression. Face à une
mort subite, l'âme suit cette progression en accéléré.
Lorsque la fin de notre vie physique approche, chacun de nous a la
possibilité de se fondre dans la conscience la plus pure. La
mort constitue la période la plus favorable à l'éveil
spirituel, à condition toutefois que notre âme soit en
contact avec la notion d'éternité. Il arrive que
certains trouvent plus facile de se résigner à la mort
que de l'accepter. Cependant, les personnes qui accompagnent les
mourants rapportent que la plupart atteignent un détachement
paisible au moment de la fin. Je crois que ces derniers ont accès
au savoir suprême de la conscience éternelle et qu'on
lit fréquemment sur leurs traits la paix qui les habite.
Beaucoup constatent que quelque chose d'universel les attend, et que
ce sera quelque chose de bon pour eux.
Les
mourants vivent une métamorphose, la séparation de leur
âme et de leur corps d'adoption. L'on associe la mort à
la perte de nos forces vitales, alors que c'est exactement l'inverse
qui se produit. Nous perdons notre enveloppe au moment du départ,
mais l'énergie vitale, éternelle, s'unit à la
force d'une âme universelle. Dans la mort, nous ne retournons
pas dans les ténèbres, nous allons vers la lumière.
Après avoir revécu une mort, mes patients se sentent
libérés de leur corps. Ils ont hâte de commencer
leur voyage spirituel vers un endroit paisible et familier. Dans les
cas suivants, nous en apprendrons davantage sur ce qui leur arrive
après et sur ce qu'ils appellent l'autre vie.
La
porte de l'au-delà
Pendant
des milliers d'années, les Mésopotamiens ont cru que
les portes du ciel (d'entrée et de sortie) se situaient aux
extrémités de la grande courbe de la Voie lactée,
qu'ils appelaient la « Rivière des âmes ».
Selon leur croyance, les âmes devaient attendre l'équinoxe
d'automne, lorsque les jours et les nuits ont la même durée
et lorsque la constellation du Sagittaire brille dans le ciel, pour
aller au ciel après la mort. Pour en sortir afin de se
réincarner, l'âme devait attendre l'équinoxe du
printemps, moment où la constellation des Gémeaux est
visible dans le ciel.
De
nos jours, mes patients me disent que la migration de l'âme est
beaucoup plus facile et que le trajet pour se réincarner est
beaucoup plus rapide. L'effet de tunnel qu'ils expérimentent
lorsqu'ils quittent la Terre représente le portail qui donne
accès à l'au-delà. Bien que l'âme se
sépare rapidement du corps, il me semble que l'entrée
dans l'au-delà constitue un processus au mécanisme
soigneusement réglé.
Le
lieu où se situe le tunnel par rapport à la terre varie
selon mes patients. Certains, venant tout juste de mourir, le voient
s'ouvrir tout près d'eux, directement au-dessus de leur corps,
et éprouvent la sensation de s'élever très haut
au-dessus de la Terre avant d'y pénétrer. Dans tous les
cas cependant, le laps de temps nécessaire pour atteindre ce
passage après le départ de la terre est négligeable.
Voici les observations d'un sujet qui se trouve précisément
à cette étape de son voyage.
N. :
Vous sortez maintenant de votre corps. Vous vous voyez flotter loin,
toujours plus loin du lieu de votre mort, loin du plan terrestre.
S :
Au début... c'était très lumineux... à
proximité de la Terre... Maintenant, c'est un peu plus sombre,
parce que j'ai emprunté un tunnel.
N. :
Décrivez-moi ce tunnel.
S :
C'est un... passage creux... sombre... et un minuscule cercle de
lumière apparaît à l'autre extrémité.
N. :
C'est bien. Et que se passe-t-il ensuite ?
S :
Je sens une force qui m'entraîne... une douce attraction...
Je crois qu'il faut que j'aille dans ce tunnel... et j'y vais. Il est
plus gris que ténébreux maintenant, car le cercle de
lumière brillante s'agrandit devant moi. C'est comme si...
( Le sujet s'arrête. )
N. :
Continuez...
S :
On m'appelle par là, devant...
N. :
S :
Le cercle de lumière s'élargit énormément
et... je suis sortie du tunnel. Il y a une clarté nébuleuse...
un léger brouillard... qui filtre à travers moi.
N. :
À votre sortie du tunnel, y a-t-il quelque chose qui vous
frappe à part ce manque de clarté ?
N. :
Votre âme éprouve-t-elle d'autres sensations en cet
instant ?
S :
La pensée ! Je sens... la force des pensées
tout autour de moi. Je...
N. :
Maintenant détendez-vous et laissez monter vos impressions
pendant que vous continuez à me raconter exactement ce qui se
passe. S'il vous plaît, continuez.
S :
Bon. C'est difficile à traduire en mots. Je sens... des
pensées d'amour... d'amitié... de l'empathie... et tout
cela est combiné avec... de l'anticipation... comme si on...
m'attendait.
N. :
Vous sentez-vous effrayée ou en sécurité ?
N. :
Pouvez-vous voir autour de vous quelque chose qui confirme ce que
vous ressentez ?
N. :
Vous avez parlé d'une substance nébuleuse qui vous
entourait tout de suite après le tunnel. Êtes-vous dans
le ciel terrestre ?
S :
( pause ) Non, pas ça, mais il semble que je
flotte à travers un nuage différent de ceux qu'on voit
sur terre.
N. :
Pouvez-vous voir la Terre ? Est-elle en dehors ?
S :
Peut-être, mais je ne l'ai pas vue depuis mon entrée
dans le tunnel.
N. :
Vous sentez-vous encore reliée à la Terre ?
Peut-être vous situez-vous dans une autre dimension ?
S :
C'est possible, effectivement. Dans mon esprit, la Terre semble
proche... et je me sens encore reliée à elle... mais je
sais que je suis dans un autre espace.
N. :
Que pouvez-vous me dire d'autre sur le lieu où vous vous
trouvez ?
Il
faut dire que les âmes très évoluées
sortent si rapidement de leur corps que tout ce qui vient d'être
décrit se résume pour elles à une image brève
et floue le long de la route qui les mène à leur
destination spirituelle. Il s'agit là d'experts et, à
mon avis, ils sont très rares sur terre. L'âme
« moyenne » ne se déplace pas aussi
rapidement, certaines sont même très hésitantes.
En excluant celles qui sont très perturbées et qui
tentent désespérément de rester reliées à
leur corps, j'ai pu me rendre compte que c'étaient les plus
jeunes ( avec moins de vies antérieures ) qui
restaient attachées à leur environnement terrestre,
immédiatement après leur décès.
La
plupart de mes sujets disent que tout reste imprécis pendant
un certain temps à leur sortie du tunnel. Je crois que ce
phénomène est dû à la densité du
plan astral le plus proche de la Terre, que les théosophes
appellent kamaloka. Dans le cas suivant, ce plan astral est
décrit d'un point de vue plus analytique : l'âme de
ce sujet démontre un remarquable esprit d'observation quant
aux formes, aux couleurs et aux niveaux vibratoires. D'habitude, mes
sujets font ce type de descriptions physiques
seulement après avoir pénétré plus
profondément dans l'au-delà.
N. :
Au fur et à mesure que vous vous éloignez du tunnel,
décrivez votre environnement avec le plus de détails
possible.
S :
Les choses sont... disposées par couches.
N. :
De quelle manière ?
S :
Hum, comme une sorte... de gâteau.
N. :
En utilisant cette image, expliquez-moi ce que cela signifie.
S :
Je veux dire que certains gâteaux sont étroits au
sommet et larges à la base. Ce n'est pas comme ça quand
je traverse le tunnel. Je vois des couches... des niveaux de
lumière... Ils m'apparaissent... translucides... dentelés...
N. :
Croyez-vous que l'univers spirituel est constitué de matière
solide ?
S :
C'est ce que j'essaie de vous expliquer. Ce n'est pas solide, même
si on a tendance à le croire au début. C'est disposé
en couches, les niveaux de lumière sont tous entrelacés
en... fils stratifiés. Je ne veux pas dire que les choses ne
sont pas symétriques – elles le sont. Mais je vois
des variations au niveau de l'épaisseur et de la réfraction
des couleurs dans les différents niveaux. Et elles se modifient constamment. J'ai toujours remarqué ce phénomène
lorsque je m'éloigne de la Terre.
N. :
Pourquoi en est-il ainsi, selon vous ?
S :
Je n'en sais rien. Ce n'est pas moi qui l'ai conçu.
N. :
Si je me fie à votre description, je m'imagine l'au-delà
comme un immense amphithéâtre dont les gradins seraient
constitués de couches de différentes nuances.
S :
Oui, et les sections sont arrondies – elles forment une
courbe qui s'éloigne de moi à mesure que je les
traverse.
N. :
De l'endroit où vous êtes, pouvez-vous me parler des
couleurs des différentes couches ?
S :
Je n'ai pas dit que les couches avaient une nuance principale. Ce
sont toutes des variations de blanc. C'est plus léger... plus
brillant là où je vais que là d'où je
viens. Autour de moi, il y a une blancheur nébuleuse plus
éclatante que dans le tunnel.
N. :
Pendant que vous planez à travers ces niveaux spirituels,
votre âme se déplace-t-elle vers le haut ou vers le
bas ?
S :
Ni l'un ni l'autre, je les traverse.
N. :
Bon, alors, voyez-vous l'au-delà d'une façon linéaire,
c'est-à-dire avec des lignes et des angles, lorsque vous vous
déplacez ?
S :
( pause ) D'après moi, il s'agit surtout... d'une
énergie immatérielle et mouvante, dont les couches sont
constituées de variations de nuances claires et foncées.
Je pense que quelque chose... m'attire à mon propre niveau,
celui que je dois emprunter pour mon voyage, et j'essaie également
de me détendre...
N. :
De quelle façon ?
S :
J'écoute des sons.
N. :
Quels sons ?
S :
Un... écho... Une musique... des tintements harmonieux...
des carillons éoliens... qui vibrent avec mes mouvements...
C'est si relaxant.
N. :
D'autres personnes ont défini ces sons comme des vibrations.
Comme s'ils voyageaient sur l'onde sonore d'un diapason. Cette
description est-elle conforme à votre expérience ?
S :
( signe de tête affirmatif ) Oui, c'est cela... et
je me souviens également d'odeurs et de goûts.
N. :
Cela signifie-t-il que vous conservez l'usage de vos sens après
la mort ?
S :
Oui, on s'en souvient... La progression musicale est magnifique...
les cloches... les cordes... Une si grande tranquillité.
Plusieurs
de mes sujets m'ont parlé de la sensation de bien-être
et de calme qui les envahit à l'écoute des vibrations
musicales lors de leur voyage dans l'au-delà. Les sons peuvent
se manifester immédiatement après la mort. Ce sont
alors des bourdonnements ou des sons confus, semblables au bruit que
l'on entend à proximité des fils téléphoniques 
d'aucuns ont entendu les mêmes sons au cours d'une anesthésie
générale, et ils peuvent varier en intensité
quand l'âme s'éloigne de ce que j'appelle le plan astral
de la Terre. Après la sortie du tunnel, ces vibrations sonores
ressemblent davantage à de la musique.
Cette
musique a été appelée à bon escient
« l'énergie universelle », car elle
revitalise l'âme.
Lorsque
mes patients me parlent de niveaux spirituels, je mentionne la
possibilité qu'il s'agisse de plans astraux. On parle
beaucoup, en ésotérisme, des plans qui existent
au-dessus de la Terre. Les plus anciens écrits sacrés
de l'Inde appelés Veda et plus tard les textes
orientaux ont présenté les plans astraux comme une
série de dimensions qui s'élèvent au-dessus du
monde physique ou tangible, et qui se fondent dans l'univers
spirituel. Depuis des milliers d'années, les hommes font
l'expérience de ces régions invisibles grâce à
la méditation qui amène l'esprit à sortir du
corps. Il semble que les plans astraux soient de moins en moins
denses et de plus en plus éthériques lorsqu'on
s'éloigne des influences pesantes de la Terre.
Le
prochain cas nous livre le témoignage d'un sujet dont l'âme
se sent encore troublée après sa traversée du
tunnel spirituel. Lors d'une vie antérieure, cet homme était
mort dans une rue de Chicago, foudroyé par une crise cardiaque
à 36 ans. Il laissait derrière lui plusieurs jeunes
enfants et une femme qu'il aimait profondément. Ils étaient
très pauvres.
N. :
Votre vision est-elle encore claire lorsque vous voyagez dans le
tunnel ?
S :
Je traverse encore ces nuages... cotonneux qui m'entourent.
N. :
J'aimerais que vous les traversiez complètement et que vous me
décriviez ce que vous voyez.
S :
Oh!... J'en suis sorti... Mon Dieu que cet endroit est vaste !
C'est si lumineux et si propre, même que ça sent bon !
Je vois un magnifique palais de glace.
N. :
Et encore ?
S :
( émerveillé ) C'est immense... Cela
ressemble à du cristal clair et étincelant... des
pierres de couleur scintillent tout autour de moi.
N. :
Lorsque vous parlez de cristal, je songe à une couleur
transparente.
S :
Eh bien, ce sont surtout des teintes de gris et du blanc... Mais
au fur et à mesure que j'avance, je vois d'autres couleurs...
des mosaïques... Tout étincelle.
N. :
Disons que vous êtes à l'intérieur du palais et
que vous regardez autour. Pouvez-vous voir des frontières ?
S :
Non, cet espace est infini... si majestueux... et paisible.
N. :
Comment vous sentez-vous à présent ?
S :
Je ne peux apprécier pleinement ce qui s'offre à
moi... Je ne veux pas aller plus loin... Maggie... ( son
épouse )
N. :
Je constate que votre vie à Chicago vous perturbe encore, mais
cela gêne-t-il votre progression dans l'au-delà ?
S :
( le sujet s'est soudainement redressé sur son siège. )
Bon ! Je viens d'apercevoir mon guide qui vient vers moi –
elle sait ce dont j'ai besoin.
N. :
Dites-moi ce qui se passe entre votre guide et vous.
S :
Je lui dis que je ne peux continuer... Que je dois avoir la
certitude que Maggie et les enfants s'en sortiront.
N. :
Et quelle est la réaction de votre guide ?
S :
Elle me réconforte, mais j'ai le cœur trop lourd.
N. :
Que lui répondez-vous ?
S :
( criant ) Je lui dis : « Pourquoi as-tu
permis que ça arrive ! Tu m'as fait passer à
travers tant de souffrances et tant de difficultés avec Maggie
et maintenant tu nous sépares ! »
N. :
Comment votre guide réagit-elle ?
S :
Elle essaie de me réconforter. Elle me dit que j'ai bien
fait mon travail et que je constaterai que ma vie s'est déroulée
comme elle le devait.
N. :
Acceptez-vous ce qu'elle vous dit ?
S :
( pause ) Dans mon esprit... arrive des informations
relatives à l'avenir sur terre... que ma famille progresse
sans moi... accepte mon départ... ils vont y arriver... et que
nous serons ensemble à nouveau.
N. :
Et comment vous sentez-vous maintenant ?
S :
Je me sens... en paix...
Avant
de parler de la rencontre avec son guide, j'aimerais apporter des
précisions sur sa comparaison de l'au-delà à un
palais de glace. Lorsqu'ils pénètrent dans l'univers
spirituel, mes patients disent qu'ils voient des édifices et
qu'ils se trouvent dans des pièces meublées. D'une
part, ce n'est pas l'état d'hypnose qui crée ces
images. D'autre part – d'un point de vue logique – ils ne
devraient pas se souvenir de structures matérielles dans un
monde immatériel. Sauf si l'on considère que ces scènes
sont susceptibles de les aider à effectuer leur transition
dans l'au-delà et à s'adapter à la mort
physique. Ces visions ont en fait une signification différente
pour chacun, mais il existe une constante : tous mes patients
sentent qu'ils ont été affectés par leurs
expériences terrestres.
Ce
n'est pas sans raison qu'ils voient des images associées à
des endroits où ils ont vécu ou qu'ils ont visités.
Leurs âmes retrouvent une maison, une école, un jardin,
une montagne ou un bord de mer inoubliables parce qu'une force
spirituelle bienveillante permet que ces images familières
viennent les réconforter. Nos souvenirs terrestres ne meurent
jamais – ils murmurent éternellement dans l'âme
sous forme de rêves mythiques, de la même manière
que les images de l'au-delà imprègnent l'esprit humain.
J'adore
entendre mes patients me rapporter leurs premières images de
l'univers spirituel : ils voient parfois des champs de fleurs
sauvages, des tours de châteaux pointer dans le lointain ou des
arcs-en-ciel dans un ciel bleu. Bien que les descriptions varient
beaucoup d'un patient à un autre, ces premières scènes
terrestres éthériques restent très similaires
d'une vie à une autre pour une même âme. Le cas
précédent peut être décrit comme un esprit
assez perturbé, étroitement lié à son
âme-sœur, Maggie, qu'il a
laissée derrière lui. Il ne fait aucun doute que
certaines âmes portent plus longtemps que d'autres le lourd
fardeau d'une vie passée difficile, en dépit de
l'influence apaisante de l'au-delà.
Les
gens ont tendance à croire que toutes les âmes
deviennent omniscientes au moment de la mort. Cela n'est pas tout à
fait vrai. La période d'adaptation varie selon divers facteurs
tels que les circonstances entourant la mort, la fixation d'une âme
aux souvenirs de la vie qui vient juste de se terminer et son niveau
d'évolution. Il m'arrive souvent d'être témoin de
manifestations de colère lors des régressions dans le
temps, plus particulièrement dans le cas de la mort subite
d'un jeune. Les âmes qui retournent dans l'univers spirituel
dans ces conditions se sentent souvent confuses et ahuries de quitter
si subitement les êtres chers. Elles ne sont pas prêtes à
mourir et certaines se sentent tristes et dépossédées
immédiatement après avoir quitté leur corps. Si
une âme se sent traumatisée parce qu'elle n'a pu
terminer ce qu'elle avait entrepris, la première entité
qu'elle rencontre après la mort est habituellement son guide.
Ils sont des professeurs capables d'encaisser la première
vague de frustrations qui suit une mort précoce. Le sujet du
cas 5 réussira à s'ajuster adéquatement à
l'au-delà en permettant à son guide de l'aider pour le
reste de son voyage de retour.
J'ai
cependant remarqué que nos guides ne nous encouragent pas à
résoudre toutes nos affaires laissées en suspens
lorsque nous entrons dans l'au-delà. Il y a des lieux et des
moments plus appropriés pour tirer parti des leçons
karmiques entourant la vie et la mort. Ce thème sera abordé
plus loin (en particulier dans le chapitre consacré aux
guides). Dans le cas précédent, le guide a présenté
à son élève une vision de ce qui se passera pour
sa famille dans l'avenir, afin de calmer son anxiété et
de lui permettre de continuer son voyage plus sereinement. Et peu
importe leur état d'esprit au moment de la mort : mes
sujets sont émerveillés lorsqu'ils redécouvrent
l'au-delà. Habituellement, cette sensation va de pair avec
l'euphorie qu'ils ressentent d'avoir abandonné tous leurs
soucis, plus particulièrement leur souffrance physique. Plus
que tout, l'univers spirituel représente un endroit infiniment
paisible pour l'âme qui voyage. Même si, au premier
abord, il semble que nous soyons seuls dans les moments qui suivent
immédiatement la mort, nous ne sommes pas isolés ou
laissés sans aucune aide. Des forces intelligentes invisibles
guident chacun de nos pas jusqu'à l'entrée du royaume
spirituel.
Le
retour à la maison
Puisque
notre rencontre avec des esprits bienveillants immédiatement
après la mort revêt une si grande importance, comment
reconnaître ces esprits ? J'ai noté que les sujets
sous hypnose les décrivent à peu près de la même
façon. Ils peuvent apparaître comme une masse d'énergie,
mais il leur est apparemment possible d'adopter des traits humains.
Les esprits choisissent souvent d'apparaître sous le même
aspect qu'ils avaient lors de vies passées ensemble.
L'apparence humaine ne constitue que l'une des incalculables formes
qu'ils peuvent créer à partir de leur substance
énergétique fondamentale. Au chapitre 6, nous
étudierons un autre élément de l'identité
de l'esprit, la couleur de l'aura.
La
plupart de mes sujets me disent que la première personne
qu'ils rencontrent est leur guide personnel. Mais il est également
possible de rencontrer une âme-sœur.
Les guides et les âmes-sœurs ne
sont pas équivalents. Si un parent ou un ami cher apparaît
à l'âme qui réintègre l'univers spirituel,
son guide peut être absent de la scène. J'ai cependant
noté qu'il se tient habituellement à proximité
de l'âme, surveillant son arrivée à sa façon.
Dans le cas suivant, l'âme vient juste de pénétrer
dans l'au-delà et elle est accueillie par une entité
évoluée mais qui, de toute évidence, n'a pas
entretenu de liens suivis avec le sujet au cours d'une longue série
de vies. Même si cette entité n'est pas le principal
guide de mon client, elle est là pour l'accueillir et lui
fournir de chaleureux encouragements.
N. :
Qu'y a-t-il autour de vous ?
S :
C'est comme si... je glissais sur... du sable d'un blanc pur...
qui bouge autour de moi... et je suis sous un parasol géant
– constitué de panneaux aux couleurs brillante
– il est vaporeux, mais les morceaux tiennent quand même
ensemble...
N. :
Y a-t-il quelqu'un pour vous accueillir ?
S :
( pause ) Je... croyais que j'étais seule...
mais... ( longue hésitation ) très
loin.... Hmm... Une lumière... se dirige rapidement vers
moi... ça alors !
N. :
De quoi s'agit-il ?
S :
( avec excitation ) Oncle Charlie ! ( fort )
Oncle Charlie ! Je suis ici !
N. :
Pourquoi est-ce lui en particulier qui arrive en premier ?
S :
( d'une voix lointaine et préoccupée ) Oncle
Charlie, vous m'avez tellement manqué !
N. :
( je répète ma question. )
N. :
Comment pouvez-vous savoir qu'il s'agit de votre oncle Charlie ?
Reconnaissez-vous ses traits ?
N. :
Qu'y a-t-il de si drôle ?
S :
Oncle Charlie est aussi gros qu'avant.
N. :
Et que fait-il maintenant ?
S :
Il sourit et me tend la main...
N. :
Il a un corps avec des mains ?
S :
( rires ) Eh bien, oui et non. Je flotte et lui aussi.
C'est... dans mon esprit... je le vois en entier... et ce dont je
suis le plus consciente... ce sont ses mains tendues vers moi.
N. :
Pourquoi tend-il des mains matérialisées vers vous ?
S :
Pour... me réconforter... pour m'amener... plus loin dans
la lumière.
N. :
Et que faites-vous ?
S :
Je vais avec lui et nous nous rappelons le bon temps que nous
avons eu à la ferme à jouer dans la paille.
N. :
Et vous laisse-t-il voir tout ça en esprit afin que vous
puissiez le reconnaître ?
N. :
Donc, peu importe le nombre de morts que nous ayons expérimentées,
il est possible, immédiatement après, de se sentir un
peu effrayé, jusqu'à ce que l'on se familiarise à
nouveau avec l'au-delà ?
S :
Il ne s'agit pas de peur – le mot est trop fort –,
mais peut-être davantage d'une appréhension. À
cause de l'accident de voiture, je n'étais pas préparée
et je suis encore un peu confuse.
N. :
Bon, avançons un peu plus loin maintenant. Que fait l'oncle
Charlie ?
S :
Il m'emmène... là où je dois aller...
N. :
Je vais compter jusqu'à trois et nous y serons. Un
- deux - trois ! Dites-moi ce qui arrive.
S :
( longue pause ) Il y a... d'autres personnes aux
alentours... elles me semblent... amicales... lorsque je m'approche,
elles m'invitent à me joindre à elles...
N. :
Continuez à aller vers elles. Avez-vous l'impression qu'elles
vous attendent ?
S :
( se souvenant ) Oui ! En fait je réalise
que j'étais avec elles avant... ( pause )
Non, ne partez pas !
N. :
Que se passe-t-il actuellement ?
S :
( bouleversée ) Oncle Charlie me quitte.
Pourquoi ?
N. :
( j'interromps le dialogue, me servant des techniques
d'apaisement utilisées en ces circonstances et puis nous
continuons. ) Regardez profondément en vous. Vous devez
comprendre pourquoi oncle Charlie vous quitte en ce moment.
S :
( plus détendue, mais avec regret ) Oui... Il
habite dans... un autre endroit... Il est venu uniquement pour
m'accueillir... pour m'emmener jusqu'ici.
N. :
Je crois que je comprends. La tâche de votre oncle Charlie
était d'être la première personne à vous
accueillir après votre mort et il devait s'assurer que vous
alliez bien. J'aimerais savoir si vous vous sentez mieux maintenant.
S :
Oui. C'est pourquoi oncle Charlie m'a laissée avec les
autres.
Il
existe un phénomène curieux concernant l'au-delà :
il est toujours possible, pour les personnes importantes à nos
yeux, de venir nous accueillir peu après notre mort, et cela
même si elles se sont réincarnées. Ce phénomène
sera expliqué au chapitre 6. Et au chapitre 10, nous
étudierons cette faculté qu'ont les âmes de se
réincarner dans plusieurs corps à la fois.
Habituellement, lorsque les âmes arrivent à ce point de
leur transition dans l'au-delà, le poids physique et mental de
leur précédente vie terrestre est allégé
pour deux raisons : un, il devient évident que le monde
qu'elles réintègrent est un monde d'ordre et
d'harmonie, ce qui les aide à se souvenir de ce qu'elles
avaient laissé derrière elles lorsqu'elles avaient
choisi de se réincarner 
de revoir des gens qu'elles pensaient avoir perdues à jamais
après leur décès. En voici un autre exemple.
N. :
Maintenant que vous vous êtes adaptée à votre
environnement, dites-moi comment vous vous sentez.
S :
C'est... tellement chaleureux et réconfortant. Je suis
soulagée d'être loin de la Terre. Tout ce que je veux,
c'est rester ici pour toujours. Il n'y a aucun stress, aucune
inquiétude, seulement le bien-être. Je me contente de
flotter... Comme c'est beau...
N. :
Continuez ainsi et dites-moi quelle est votre deuxième
impression lorsque vous entrez dans l'au-delà.
S :
( pause ) Un sentiment familier.
N. :
Qu'est-ce qui vous est familier ?
S :
( après une hésitation ) Euh... les
gens... des amis... ils sont là, je crois.
N. :
Connaissez-vous ces gens aussi bien que ceux dont vous étiez
proches sur terre ?
S :
Je sens leur présence... Ce sont des gens que je
connaissais...
N. :
C'est bien. Continuez maintenant.
S :
Des lumières... douces... comme des nuages.
N. :
Lorsque vous vous déplacez, ces lumières restent-elles
pareilles ?
N. :
Vous allez vers eux, ou bien c'est eux qui viennent vers vous ?
S :
Nous sommes attirés l'un vers l'autre et nous nous
rapprochons, mais je vais moins vite parce que... je ne sais pas trop
quoi faire...
N. :
Détendez-vous, continuez de flotter et décrivez-moi
tout ce que vous voyez.
N. :
Pouvez-vous nommer des éléments dans ces silhouettes ?
S :
( anxieusement ) Les yeux !
N. :
Vous ne voyez que les yeux ?
S :
Il n'y a que la trace de la bouche – presque rien.
N. :
Est-ce que chaque entité a deux yeux ?
S :
Oui.
N. :
Ont-ils l'apparence d'yeux humains avec un iris et une pupille ?
N. :
Continuez.
S :
Je commence à les reconnaître. Ils m'envoient des
images par télépathie, des pensées les
concernant et... les silhouettes se transforment... en personnes !
N. :
Des gens avec des éléments physiques ?
S :
Oui. Oh !... Regardez ! C'est lui !
N. :
Qui voyez-vous ?
S :
( elle rit et pleure à la fois. ) Je crois que
c'est... Oui, c'est Larry, il est devant tous les autres. C'est le
premier que je vois réellement... Larry ! Larry !
N. :
( après avoir laissé au sujet le temps de se
remettre un peu de ses émotions, je lui pose une question. )
L'entité appelée Larry est devant plusieurs personnes
que vous connaissez ?
S :
Oui. Maintenant, je sais que ceux qui se tiennent à l'avant
sont ceux que j'ai le plus envie de revoir... Certains autres de mes
amis se tiennent à l'arrière.
N. :
Les voyez-vous distinctement ?
S :
Non, ceux qui sont à l'arrière sont dans le flou...
éloignés... mais je sens leur présence. Larry
est en avant... il vient vers moi... Larry !
N. :
Larry est-il celui dont vous m'avez parlé précédemment,
votre mari lors de votre précédente vie ?
S :
( avec précipitation ) Oui, nous avons vécu
une vie merveilleuse ensemble, Günther était si fort,
tous étaient contre notre mariage dans sa famille. Jean a
déserté de la Marine pour me sauver de la mauvaise vie
que je menais à Marseille... Il voulait toujours que je...
Cette
patiente est si excitée que toutes ses vies antérieures
se bousculent dans sa mémoire. Larry, Günther et Jean
représentent la même âme sœur
avec laquelle elle avait été mariée dans
ses vies passées. (Et heureusement pour moi, elle avait évoqué
ces trois personnes lors des séances d'hypnose précédentes.)
Larry, son dernier mari, était américain, tandis que
Jean était un marin français au XIXe siècle,
et Günther un fils d'aristocrates allemands qui vivait au XVIIIe
siècle.
N. :
Que faites-vous à présent, Larry et vous ?
S :
Nous nous embrassons.
N. :
Si un tiers vous regardait vous embrasser, que verrait-il ?
S :
( pas de réponse )
N. :
( le sujet est si absorbé par son âme-sœur
que des larmes roulent sur ses joues. J'attends un peu et
effectue une nouvelle tentative. ) Sous quelle apparence
apparaîtriez-vous maintenant à une personne qui vous
observerait dans l'au-delà ?
S :
Je crois qu'ils verraient... deux amas de lumière éclatante
s'enrouler l'une autour de l'autre. ( Le sujet commence à
se calmer et je l'aide à essuyer ses larmes ).
N. :
Pouvez-vous me dire ce que cela signifie ?
S :
Nous nous étreignons... exprimons notre amour... nous nous
rapprochons l'un de l'autre... cela nous rend heureux...
N. :
Qu'arrive-t-il après avoir rencontré votre âme-sœur ?
S :
( le sujet s'agrippe fermement aux bras de son fauteuil. )
Oh, ils sont tous là. Avant, je sentais leur présence,
mais maintenant il y en a plusieurs qui s'approchent de moi.
N. :
Et cela s'est-il produit après que votre mari se soit
rapproché de vous ?
S :
Oui... Maman ! Elle vient vers moi... Elle m'a tellement
manqué !... Oh, maman !... ( Le sujet
recommence à pleurer. )
N. :
Bon...
N. :
( après quelques minutes ) Je sais que vous
appréciez cette rencontre, mais j'ai besoin de votre aide pour
connaître la suite.
S :
( d'une voix lointaine ) Nous nous étreignons...
c'est si bon de la retrouver...
N. :
Comment pouvez-vous vous étreindre si vous n'avez pas de
corps ?
S :
( avec un soupir d'exaspération à mon encontre )
Nous nous enveloppons mutuellement de lumière,
naturellement !
N. :
Dites-moi ce que les âmes ressentent alors ?
S :
C'est comme se sentir enveloppé d'amour et de lumière
éclatante.
N. :
Je vois. Alors...
S :
( le sujet m'interrompt d'une voix aiguë. ) Tim !
C'est mon frère – il est mort si jeune ( il
s'est noyé accidentellement à 14 ans lors de sa
dernière vie ). C'est merveilleux de le voir ici.
( Le sujet fait un signe de la main. ) Et voici ma
meilleure amie Wilma, ma voisine, nous nous amusons ensemble aux
dépens des garçons, comme lorsque nous étions
dans le grenier de sa maison.
N. :
( le sujet mentionne ensuite la présence de sa tante et
de quelques amis. ) Qu'est-ce qui, d'après vous,
détermine l'ordre dans lequel tous ces gens vous
apparaissent ?
S :
( pause ) Pourquoi ? C'est l'importance que nous
avons les uns par rapport aux autres. Quoi encore ?
N. :
Et avec certains, vous avez vécu plusieurs vies, alors que
vous n'avez vécu qu'une ou deux vies avec d'autres ?
S :
Oui... J'ai surtout été avec mon mari.
N. :
Voyez-vous votre guide près de vous ?
S :
Il est ici. Je le vois flotter à côté de moi.
Il connaît également quelques-uns de mes amis...
N. :
Pourquoi dites-vous « il » ?
S :
Nous apparaissons tous sous notre forme préférée.
Il se présente toujours à moi sous une forme masculine.
C'est bien et très naturel.
N. :
Et vous surveille-t-il dans toutes vos vies ?
S :
Bien sûr. Et après la mort également... ici. De
plus, il est toujours mon protecteur.
Ce
cas nous montre combien il peut être réjouissant pour
une jeune âme qui rentre au bercail de rencontrer des visages
familiers. Ce comité de réception qui nous accueille à
notre arrivée dans l'au-delà est composé à
l'avance. J'ai noté que le nombre d'entités présentes
varie d'une vie à l'autre. Malgré cette variation qui
dépend des besoins d'une âme, j'ai appris que ce n'est
pas par hasard si nos associés spirituels savent exactement à
quel moment et à quel endroit nous rencontrer lorsque nous
réintégrons l'au-delà.
Il
arrive fréquemment qu'une entité, particulièrement
importante à nos yeux, se tienne légèrement en
avant des autres qui restent néanmoins disponibles lorsque
nous faisons notre entrée. Non seulement le nombre d'entités
qui viennent nous accueillir varie après chaque mort, mais il
est réduit à presque rien pour les âmes plus
évoluées qui ont moins besoin de réconfort. Le
cas 9, que vous trouverez à la fin de ce chapitre, montre bien
ce type de transition spirituelle. Ces deux derniers sujets (6 et 7)
illustrent l'une des trois façons dont les âmes sont
accueillies. Les deux sujets en question ont été reçus,
peu après le tunnel, par une entité, suivie par les
autres, qui se présentent par ordre décroissant
d'importance. Mais le sujet 7 a reconnu ses amis plus rapidement que
le sujet 6.
Au
moment de ces rencontres nous découvrons que ces entités
étaient des conjoints, des parents, des grands-parents, des
frères et des sœurs, des
oncles, des tantes, des cousins et des amis chers au cours de nos
vies passées. J'ai été témoin de scènes
très émouvantes avec mes patients qui en étaient
à cette étape de leur passage. Ces rencontres, riches
en émotions, ne constituent qu'un prélude à leur
arrivée prochaine dans leur groupe spécifique, composé
d'entités au même stade d'évolution qu'elles. Ces
dernières retrouvailles constituent un autre moment précieux
pour mes sujets en état de surconscience. L'organisation du
monde spirituel, y compris la façon dont les groupes sont
formés et dont les entités sont regroupées, sera
décrite dans les prochains chapitres.
Pour
le moment, il est important de comprendre que les entités qui
nous accueillent dans l'au-delà ne font pas
nécessairement partie
de notre groupe d'étude, parce que nos proches ne se situent
pas nécessairement au même stade d'évolution que
nous. Le fait que certaines entités choisissent, dans un élan
d'amour et de bonté, de nous accueillir immédiatement
après notre mort ne signifie pas qu'elles font partie du
groupe d'apprentissage spirituel auquel nous nous joignons au terme
de ce voyage de retour dans l'au-delà.
Par
exemple, au cas 6, il était évident que l'oncle Charlie
était plus avancé spirituellement que mon sujet et
qu'il était peut-être même son guide spirituel.
J'ai compris que l'une des premières tâches de l'entité
personnifiée par l'oncle Charlie consistait à aider le
sujet 6 lorsqu'il était enfant dans sa vie précédente,
et que sa responsabilité se poursuivait jusque après sa
mort.
Dans
le cas 7, la première personne avec qui ma patiente a repris
contact était Larry, une âme-sœur
qui se situait au même niveau qu'elle. Il est à
noter que le guide spirituel de cette patiente ne prenait
manifestement pas place parmi le groupe de parents et amis qui
faisaient partie du comité de réception. Cependant, il
est apparu très clairement qu'il orchestrait la rencontre tout
en restant dans l'ombre. Je suis d'ailleurs souvent témoin de
ce phénomène.
Il
existe un deuxième type d'accueil, et c'est la rencontre
paisible et significative avec notre guide spirituel, sans autre
présence tangible autour de nous, comme dans le cas 5 ayant
laissé une famille nombreuse derrière lui. Avec le cas
8, nous explorerons plus en détail ce type de rencontre. Le
genre d'accueil que nous recevons après la mort dépend
de la décision de notre guide spirituel, tout autant que de
nos besoins particuliers. Il me semble que la durée de cette
première rencontre avec nos guides varie après chaque
vie, selon les événements qui s'y sont produits. Le cas
8 témoigne de la relation étroite qui s'établit
entre une entité et son ou ses guide(s) spirituel(s). Certains
ont des noms à consonance étrange et d'autres portent
des noms plutôt traditionnels. Je trouve intéressant que
l'antique notion d'ange gardien, tirée de la tradition
religieuse, soit maintenant utilisée dans un sens ésotérique
pour dénoter la présence d'un esprit doué
d'empathie. Pour être honnête, j'ai autrefois dénigré
ce terme, disant qu'il n'était que le résultat de la
pensée magique et qu'il représentait une mythologie
surannée qui ne cadrait pas avec le monde moderne. Je dois
avouer que j'ai changé d'opinion depuis.
On
m'a répété à plusieurs reprises que l'âme
est androgyne, et on m'a affirmé, d'un même souffle, que
le sexe revêt une certaine importance. J'ai appris que toutes
les âmes peuvent apparaître sous une forme féminine
ou masculine, selon leur préférence, et qu'elles font
usage de ce privilège. Dans les deux derniers cas (6 et 7), on
se rend compte de l'importance, pour les nouveaux arrivants, de
revoir les « visages » familiers désignés
d'après leur sexe, et le cas suivant va dans le même
sens : il illustre comment et pourquoi les âmes
choisissent d'apparaître sous leur forme humaine dans
l'au-delà.
N. :
Vous venez tout juste de quitter le plan astral terrestre et vous
entrez de plus en plus profondément dans l'au-delà.
Comment vous sentez-vous ?
S :
Le silence... si paisible...
N. :
Quelqu'un vient-il à votre rencontre ?
S :
Oui, c'est mon amie Rachel. Elle m'accueille toujours après
la mort.
N. :
Rachel est-elle une amie qui vous a accompagné dans d'autres
vies ou bien reste-t-elle toujours ici ?
S :
( avec indignation ) Elle ne reste pas toujours ici.
Non, elle est très souvent avec moi – en pensée –
lorsque j'en ai besoin. C'est ma gardienne ( dit avec fierté
et possessivité )3.
N. :
Pourquoi dites-vous « elle » en parlant de
cette entité ? Les esprits ne sont-ils pas asexués ?
S :
C'est vrai au sens strict, parce que les esprits peuvent prendre
l'apparence d'un sexe comme de l'autre. Rachel veut se révéler
à moi sous l'apparence d'une femme et, dans son cas, c'est
également son identité psychique.
N. :
Êtes-vous limité à un sexe ou à un autre
au cours de votre vie dans l'au-delà ?
S :
Non. Il y a des périodes où nous préférons
adopter un genre plutôt qu'un autre. Avec le temps, ces
préférences s'estompent.
N. :
Comment décririez-vous la forme sous laquelle l'âme de
Rachel vous apparaît en ce moment ?
S :
( calmement ) Une femme plutôt jeune... telle que
je me la rappelle le mieux... petite, délicate... avec une
expression déterminée sur le visage... tant de savoir
et d'amour.
N. :
Ainsi, vous avez connu Rachel sur terre ?
S :
( avec nostalgie ) Une fois, il y a longtemps, elle
était à mes côtés lors d'une vie...
maintenant, elle est ma gardienne.
N. :
Et que sentez-vous lorsque vous la regardez ?
S :
Une paix... tranquillité... amour...
N. :
Rachel et vous, vous regardez-vous avec les yeux, de manière
humaine ?
S :
( hésitant ) En quelque sorte. Mais c'est
différent. Nous percevons l'esprit derrière ce que nous
appelons les yeux, parce que c'est ce à quoi nous sommes
habitués sur terre. Naturellement, la même chose est
aussi possible lorsque nous sommes des êtres humains sur
terre...
N. :
Que pouvez-vous faire avec vos yeux sur Terre qui soit aussi faisable
dans le monde spirituel ?
S :
Lorsque vous regardez dans les yeux de certaines personnes – même
des gens que vous venez tout juste de rencontrer – une
lueur familière brille... Cela vous révèle
quelque chose à leur sujet. En tant qu'humain, vous ne savez
pas quoi – mais votre âme se souvient4.
N. :
Voulez-vous dire qu'il arrive parfois que deux personnes qui se
rencontrent pour la première fois peuvent, en se regardant,
avoir l'impression de se connaître ?
S :
Oui, une sensation de déjà-vu.
N. :
Retournons avec Rachel dans l'au-delà. Si votre gardienne ne
s'était pas présentée sous sa forme humaine,
l'auriez-vous reconnue ?
S :
Bien, il est certain que l'on peut se reconnaître en esprit,
mais c'est plus agréable de cette façon. Je sais que ce
que je vais dire vous semblera étrange, mais c'est un... truc
social... Voir un visage familier vous met à l'aise.
N. :
Ainsi, le fait de voir des gens que vous connaissez sous l'apparence
qu'ils avaient lors de leurs vies passées constitue une bonne
chose, particulièrement durant la période d'adaptation
qui suit immédiatement le départ de la Terre ?
S :
Oui, autrement, on se sent un peu perdu au début... seul...
et peut-être un peu confus aussi... Le fait de voir les gens
tels qu'ils étaient m'aide à m'adapter plus rapidement
aux choses lorsque je reviens ici, et voir Rachel me remonte toujours
le moral.
N. :
Rachel se présente-t-elle à vous sous sa forme humaine
après chacune de vos morts afin de vous aider à vous
réajuster à l'au-delà ?
S :
( avec passion ) Oh, oui ! Et elle me réconforte.
Je me sens également mieux lorsque j'en vois d'autres que j'ai
connus auparavant...
N. :
Et vous parlez à ces gens ?
N. :
Par télépathie ?
S :
Oui.
N. :
Est-il possible pour des âmes d'avoir des conversations
privées, qui ne peuvent pas être captées par les
autres par télépathie ?
S :
( pause ) Pour des moments intimes, oui.
N. :
Comment cela se produit-il ?
S :
Par le toucher – on appelle cela la communication par le
toucher5.
N. :
Dites-moi comment vous faites pour prendre des traits humains lorsque
vous êtes un esprit ?
S :
De... ma masse énergétique... il me suffit de penser
aux traits que je désire avoir... mais je ne pourrais vous
expliquer ce qui me permet de faire ça.
N. :
Bien. Pouvez-vous m'expliquer alors pourquoi vous et d'autres âmes
choisissez certaines formes plutôt que d'autres à
différents moments ?
S :
( longue pause ) Cela dépend où vous en
êtes dans vos mouvements ici... lorsque vous voyez quelqu'un
d'autre... et de votre état d'esprit.
N. :
Voilà où je voulais en venir. Parlez-moi davantage du
phénomène de la reconnaissance.
N. :
Pouvez-vous être plus précis ? Quelles
circonstances peuvent influencer la matérialisation de
l'énergie sous une forme ou sous une autre ?
S :
Tout dépend si vous rencontrez ces entités sur leur
territoire ou sur le vôtre. Elles peuvent choisir de vous
apparaître sous une forme dans un lieu et sous une autre forme
dans un autre lieu6.
N. :
Voulez-vous dire qu'une âme peut vous montrer un visage à
l'entrée de l'au-delà et un autre plus tard, dans une
situation différente ?
S :
C'est juste.
N. :
Pourquoi ?
S :
Comme je vous le disais, ce qu'on révèle de soi-même
aux autres dépend de ce qu'on ressent sur le moment... de la
relation qu'on entretient avec une certaine personne et de l'endroit
où on se trouve.
N. :
Dites-moi si je comprends bien toutes vos explications. L'apparence
que les âmes adoptent dépend du moment et du lieu de
leur rencontre dans l'au-delà, tout autant que de leur humeur
et peut-être même de leur état psychologique.
S :
Certainement, et cela n'est pas à sens unique... tout est
relié.
N. :
Je me demande alors comment reconnaître avec certitude une âme
avec tous ces changements d'image ?
S :
L'image que nous projetons ne cache pas véritablement notre
identité aux yeux des autres. De toute façon, nous ne
ressentons pas les mêmes émotions que sur terre. Ici,
tout est plus... abstrait. La raison pour laquelle nous projetons
certaines images et certaines pensées... se base sur... une
confirmation d'idées.
N. :
D'idées ? Voulez-vous parler des sentiments que vous
éprouvez sur le moment ?
N. :
Bien. Si dans chacune de nos vies passées nous arborons un
visage différent, lequel adoptons-nous entre nos vies ?
S :
Nous les mélangeons. Nous adoptons des traits qui
permettront à la personne rencontrée de nous
reconnaître en tenant compte de ce que nous désirons
communiquer.
N. :
Et qu'en est-il de la communication sans l'utilisation d'une
apparence quelconque ?
S :
Bien sûr, nous faisons cela, c'est naturel, mais je m'associe
psychiquement plus vite avec des esprits qui adoptent une apparence.
N. :
Préférez-vous adopter certains traits plutôt que
d'autres ?
S :
Hum... J'aime le visage avec une moustache... et une mâchoire
très forte...
N. :
Voulez-vous dire comme lorsque vous étiez Jeff Tanner, le
cowboy du Texas, lors de la vie dont nous avons discuté
précédemment ?
S :
( rires ) C'est cela, et ce n'est pas la seule vie où
j'ai eu un visage qui ressemblait à celui de Jeff.
N. :
Mais pourquoi Jeff ? Était-ce uniquement parce que c'est
sous cette identité que vous avez vécu votre précédente
vie ?
S :
Non, je me sentais bien lorsque j'étais Jeff. J'avais une
vie heureuse et sans complication. Bon sang ! Que j'étais
beau ! Mon visage ressemblait au personnage des publicités
pour la cigarette qui apparaissent sur des panneaux d'affichage le
long de la route
N. :
Oui, mais il ne s'agissait que d'une vie. Les gens qui ne vous ont
pas connu pendant cette vie-là pourraient ne pas vous
reconnaître et ignorer qui vous êtes ici.
S :
Oh, ils s'en apercevraient bien assez vite. Je pourrais me changer
en autre chose, mais c'est en Jeff que je préfère
apparaître pour le moment.
N. :
Donc, cela revient à ce que vous disiez : nous n'avons
qu'une identité, peu importe le nombre de visages que nous
revêtons lorsque nous sommes des esprits.
S :
Oui, vous voyez les gens comme ils sont réellement.
Certains ne veulent montrer que le meilleur d'eux-mêmes parce
qu'ils se soucient de votre opinion – ils ne saisissent pas
pleinement que ce qui importe le plus ce n'est pas l'apparence, mais
plutôt les efforts pour atteindre ses objectifs. Nous rigolons
beaucoup en pensant à l'aspect que les esprits devraient
avoir, imaginant même des visages qu'ils n'ont jamais eus sur
terre et c'est bien ainsi.
N. :
Est-ce que nous parlons d'esprits immatures ?
S :
Habituellement, oui. Ils sont parfois coincés... Nous ne
les jugeons pas... au bout du compte, ils finiront par y arriver.
N. :
Je considère l'univers spirituel comme un endroit où
règne une conscience intelligente et omnisciente et on
croirait, à vous entendre, que les âmes ont des sautes
d'humeur et des élans de vanité tout comme si elles
étaient sur terre.
S :
( éclat de rire ) Les gens restent fidèles
à eux-mêmes, peu importe de quoi ils ont l'air dans leur
monde physique.
N. :
Au fait, rencontrez-vous des âmes qui sont allées sur
d'autres planètes que la Terre ?
N. :
Quelle apparence ont-elles ?
S :
( évasivement ) J'ai... tendance à rester
avec les gens que je connais, mais nous pouvons adopter n'importe
quelle forme pour communiquer...7
N. :
Cette capacité de l'âme d'apparaître aux autres
sous différentes formes est-elle un don du Créateur qui
se base sur nos besoins spirituels ?
S :
Comment pourrais-je le savoir, je ne suis pas Dieu !
Le
concept de faillibilité de l'âme semble très
surprenant aux yeux de certaines personnes. Les déclarations
du sujet 8 et de tous mes autres patients indiquent que la plupart
des âmes sont loin d'être parfaites. Pour l'âme,
l'objectif principal de la réincarnation est d'effectuer des
progrès personnels. L'étude des ramifications
psychologiques de notre développement, à la fois dans
l'univers spirituel et à l'extérieur de celui-ci,
constitue le fondement de mon travail.
Nous
avons constaté combien il est important de rencontrer d'autres
entités lors de notre retour dans l'au-delà. En plus de
la réunion avec nos guides et autres figures familières,
j'ai mentionné une troisième forme de retour après
la mort. Dans ce dernier cas, plutôt déconcertant, l'âme
ne rencontre personne sur le chemin du retour. Bien que cette
situation se produise plutôt rarement pour mes sujets, je me
sens toujours un peu désolé pour ceux qui se sentent
attirés par des forces invisibles jusqu'à leur
destination sans voir âme qui vive. C'est seulement arrivés
à bon port qu'ils communiquent avec d'autres. Cela ressemble à
un atterrissage dans un pays étranger où vous êtes
déjà allé, mais sans bagagiste, ni bureau de
renseignements pour vous diriger. Je suppose que ce qui me dérange
le plus dans ce type d'entrée est que l'âme n'a
apparemment pas le temps de s'adapter à son nouvel état.
Mes
convictions à propos de ce que l'on ressent lorsqu'on se
retrouve seul ne sont pas partagées par les âmes qui
choisissent de partir seules. À vrai dire, ces personnes sont
des voyageurs expérimentés. Comme leur âme est
plus mûre, elles ne semblent pas avoir besoin d'encouragement
au début de ce voyage. Elles savent exactement où elles
vont après la mort. J'ai le sentiment que pour ces âmes
le processus se déroule en accéléré parce
qu'elles prennent conscience plus rapidement du but de leur voyage
que celles qui s'arrêtent pour faire des rencontres. Le cas 9
est celui d'un patient qui compte de nombreuses vies s'étalant
sur des milliers d'années. Il y a environ huit vies, il a
cessé d'être accueilli à l'entrée de
l'autre monde.
N. :
Que se passe-t-il au moment de la mort ?
S :
J'éprouve un profond sentiment de libération et je
sors rapidement.
N. :
De quelle façon définiriez-vous votre départ de
la terre vers l'au-delà ?
S :
Je jaillis comme une colonne de lumière et j'emprunte sans
tarder le chemin du retour.
N. :
En a-t-il toujours été ainsi pour vous ?
S :
Non, seulement après ma dernière série de
vies.
N. :
Pourquoi ?
S :
Je connais la route, je n'ai besoin de voir personne – je
suis pressé.
N. :
Et cela ne vous attriste pas que personne ne vienne vous accueillir ?
S :
( rires ) Il fut un temps où c'était bon,
mais je n'ai plus besoin de ce genre d'attentions.
N. :
Qui a pris la décision de vous laisser entrer dans l'autre
monde sans aide ?
S :
( pause et ensuite avec un haussement d'épaules ) Ça
a été... une décision concertée... entre
mon professeur et moi... lorsque j'ai su que je pouvais y arriver par
moi-même.
N. :
Et vous ne vous sentez pas perdu ou seul maintenant ?
S :
Vous plaisantez ? Désormais, je n'ai besoin de
personne pour me prendre par la main. Je sais où je m'en vais
et j'ai hâte d'y arriver. Je me sens attiré par un
aimant et je me contente d'apprécier le trajet.
N. :
Expliquez-moi comment fonctionne cette attraction qui vous mènera
à votre destination.
S :
Je voyage au sommet d'une vague... un faisceau lumineux.
N. :
Est-ce un faisceau électromagnétique ?
S :
Eh bien... cela ressemble à une onde radio et quelqu'un
cherche la fréquence qui me convient.
N. :
Voulez-vous dire que vous êtes guidé par une force
invisible, sans grand contrôle volontaire et que vous ne pouvez
accélérer votre rythme comme au moment de votre mort ?
S :
Oui. Je dois suivre les bandes lumineuses... les faisceaux vont dans
un sens et je flotte avec eux. C'est facile. Ils font tout à
ma place.
N. :
Qui fait quoi à votre place ?
S :
Ceux qui détiennent le contrôle... J'ignore qui.
N. :
Donc, vous n'exercez aucun contrôle sur ce phénomène ?
Vous n'êtes pas responsable de votre destination ?
S :
( pause ) Mon esprit est en accord avec le mouvement...
Je m'abandonne à la résonance...
N. :
La résonance ? Entendez-vous des sons ?
S :
Oui, les faisceaux... vibrent... J'en suis également
prisonnier.
N. :
Revenons à votre précédente déclaration à
propos de la radio. Votre périple dans l'au-delà est-il
influencé par les fréquences des vibrations, par
exemple, une haute, une moyenne ou une basse qualité de
résonance ?
S :
( riant ) Ce n'est pas mal – oui, je suis sur une
ligne, une sorte de balise lumineuse et sonore à tête
chercheuse... et cela fait partie de ma propre structure tonale –
ma fréquence.
N. :
Je ne suis pas certain de comprendre de quelle façon la
lumière et les vibrations se combinent pour établir des
bandes de fréquence.
S :
Pensez à un diapason monstrueux à l'intérieur
d'une lumière stroboscopique.
N. :
Oh, ce phénomène est de nature énergétique
alors ?
S :
Nous avons de l'énergie – à l'intérieur
d'un champ énergétique. Ainsi, ce ne sont pas
uniquement les lignes sur lesquelles nous voyageons... nous générons
nous-mêmes de l'énergie... Nous pouvons utiliser ces
forces selon notre expérience.
N. :
Ainsi, votre niveau de maturité vous donne certains éléments
de contrôle sur votre vitesse et sur votre destination.
S :
Oui, mais pas tout de suite. Plus tard, lorsque je serai
stabilisé, je pourrai me déplacer davantage par
moi-même. Maintenant, je suis attiré et je dois me
laisser aller dans cette direction.
N. :
C'est bien. Restez là et décrivez-moi ce qui se produit
ensuite.
S :
( courte pause ) Je me déplace seul... je m'en
vais dans mon espace... je retourne chez moi.
Sous
hypnose, la conscience analytique travaille conjointement avec
l'inconscient afin de recevoir les messages s'adressant à nos
souvenirs les plus profondément enfouis et afin d'y répondre.
Le sujet 9 est un ingénieur en électricité et
décrit de façon technique des sensations spirituelles.
La prédisposition de ce client à expliquer ses pensées
sur le voyage de l'âme en termes techniques fut encouragée,
mais non dictée par mes suggestions. Tous les sujets utilisent
leurs connaissances pour répondre à mes questions sur
l'univers spirituel. Ce sujet a utilisé des lois de la
physique qui lui étaient familières pour décrire
le mouvement, alors qu'une autre personne aurait peut-être dit
que les âmes se déplacent dans cette zone comme dans un
tunnel. Mais avant de continuer à parler de la transition des
âmes dans l'au-delà, j'aimerais parler de ces entités
qui ne se sont pas rendues aussi loin après leur mort physique
ou qui seront détournées de leur route normale qui les
mène vers l'au-delà.
L'âme
destituée
Il
existe des âmes si détériorées qu'elles
doivent être séparées de celles qui reviennent
dans l'au-delà. Un très petit nombre d'âmes
entrent dans cette catégorie si l'on considère le
nombre total d'entités qui retournent dans l'au-delà.
Toutefois, ce qui leur est arrivé sur terre est significatif à
cause des effets graves qu'elles ont eu sur d'autres âmes
incarnées. Il existe deux types d'âmes destituées :
d'une part, celles qui n'acceptent pas la mort de leur corps physique
et qui résistent à leur retour dans l'au-delà à
cause de leur angoisse personnelle 
ont été corrompues par des atrocités criminelles
dont elles ont été les auteurs ou les complices.
Dans
le premier cas, ce sont les âmes elles-mêmes qui
choisissent la destitution, tandis que dans le second, ce sont les
guides spirituels qui les isolent, les empêchant de s'associer
avec d'autres pour une période indéterminée.
Dans un cas comme dans l'autre cependant, les guides de ces âmes
sont étroitement associés à leur réhabilitation,
mais sachant que les circonstances de la destitution sont
différentes, je les traiterai séparément. Les
premiers sont ce que nous appelons des fantômes. Ces esprits,
refusant de retourner dans l'au-delà après la mort
physique, ont souvent un effet négatif sur ceux qui veulent
finir leur vie en paix. Ils sont parfois appelés, à
tort, « esprits démoniaques », car on
les accuse d'envahir l'esprit des gens avec des intentions
malfaisantes. Le domaine de la parapsychologie a fait l'objet
d'études sérieuses, mais malheureusement, il a
également attiré des éléments marginaux
et sans scrupules, versés dans l'occultisme, qui exploitent
les émotions des gens impressionnables.
Selon
mes recherches, je ne crois pas que ces âmes soient perdues
dans l'espace, ni qu'elles soient démoniaques. Elles
choisissent de rester de leur propre gré dans le plan astral
terrestre pendant un certain temps à cause d'un vif
mécontentement. Selon moi, ce sont des âmes blessées,
confuses, désespérées et hostiles à un
tel point qu'elles refusent de rencontrer leurs guides. Nous savons
qu'il est possible de communiquer avec une entité nuisible et
de la maîtriser par différents moyens, par exemple
l'exorcisme, l'empêchant ainsi d'interférer avec les
êtres humains. Il est possible de les convaincre de quitter ce
plan et d'effectuer éventuellement une transition appropriée
dans l'au-delà.
Si
l'au-delà est gouverné par l'ordre, avec des guides qui
se soucient de nous, comment est-il alors possible que des âmes
mal adaptées puissent exercer une influence néfaste
sur des êtres incarnés ? L'une des explications
possibles est que nous jouissons du libre arbitre, même dans la
mort. Il est également possible que, notre univers physique
subissant d'importantes perturbations, il faille s'attendre à
être témoin de l'apparition d'irrégularités
et de déviations spirituelles chez les entités qui font
partie de l'exode normal des âmes vers l'au-delà. Un
fantôme peut représenter une fraction de l'énergie
d'une âme troublée qui attend dans l'au-delà sa
réincarnation. Éventuellement, l'âme retrouvera
toute son énergie. Les esprits désincarnés qui
restent prisonniers par leur propre faute, appartiennent peut-être
à un plan d'ensemble. Lorsqu'elles seront prêtes, elles
quitteront le plan astral terrestre, guidées jusqu'à
leur destination dans l'univers spirituel.
Quant
à la deuxième catégorie, elle est, et de loin,
beaucoup plus importante que la première. Il s'agit d'âmes
qui ont commis des actes répréhensibles. Il faut
d'abord se demander si l'âme qui occupe le cerveau peut être
considérée comme coupable ou innocente des crimes
commis. Est-ce l'âme ou l'ego humain qui prend la
responsabilité des actes commis ou constituent-ils un tout
indissociable ? Quelque fois un sujet me dira : « Je
me sens possédé par une force intérieure qui me
pousse à faire du mal ». Ce sont des sujets qui
souffrent de maladies mentales et qui se sentent dirigés par
les forces opposées au bien, sur lesquelles ils croient
n'avoir aucune maîtrise. Après avoir travaillé de
nombreuses années avec des personnes sous hypnose ayant
atteint le stade surconscient, je suis arrivé à la
conclusion que l'être humain, doté de ses cinq sens,
peut exercer une influence néfaste sur le psychisme d'une âme.
Notre Soi éternel s'exprime à travers des besoins
biologiques dominants et des stimuli environnementaux qui sont
temporaires pour l'âme incarnée. Même s'il
n'existe pas de Soi caché et sinistre dans notre forme
humaine, toujours est-il que certaines âmes ne se sentent pas
parfaitement intégrées au corps. Et les personnes qui
ne sont pas en harmonie avec leur corps se sentent dissociées
d'elles-mêmes au cours de leur vie.
La
généralisation de la violence contemporaine
signifie-t-elle qu'il existe plus que par le passé nombre
d'âmes qui ne « vont pas bien » ? À
elles seules, la surpopulation et la culture qui prône l'usage
des drogues suffisent à confirmer cette hypothèse. En
revanche, si l'on envisage le côté positif des choses,
le niveau de conscience international face à la misère
semble s'améliorer. À chaque période sanglante
de l'histoire de l'humanité, on a compté un nombre
significatif d'âmes incapables de vaincre la cruauté des
humains. Certaines âmes, dont l'hôte est prédisposé
génétiquement à des désordres chimiques
du cerveau, sont particulièrement à risque dans un
environnement violent. Nous constatons que certaines personnes, qui
ont été abusées physiquement et psychiquement au
cours de l'enfance, commettent, arrivées à l'âge
adulte, des atrocités sans en ressentir de remords. Comme les
âmes ne sont pas parfaites à l'origine, elles peuvent
être contaminées au cours d'une telle vie.
Si
nos transgressions sont particulièrement graves, on les
appelle le Mal. Mes sujets me disent qu'aucune âme n'est
intrinsèquement mauvaise, bien qu'elle puisse acquérir
cette étiquette au cours d'une vie humaine. Le mal
pathologique chez les hommes se caractérise par des sentiments
d'impuissance et de faiblesse qui sont stimulés par des
victimes sans défense. Bien que les âmes qui commettent
des actes répréhensibles soient en général
considérées à un stade inférieur de
développement, les âmes immatures n'invitent pas
automatiquement les hommes dont la personnalité est perturbée
à commettre des actes répréhensibles.
L'évolution
d'une âme signifie qu'elle passe de l'imperfection à la
perfection en accomplissant plusieurs missions difficiles au cours de
nombreuses vies orientées vers l'accomplissement de tâches.
Il arrive que des âmes aient une prédisposition à
choisir des environnements corrompus où, invariablement, elles
n'arrivent pas à accomplir leur mission de façon
satisfaisante. Par conséquent, certaines âmes peuvent
être perturbées par de malheureux choix de vie.
Néanmoins, les âmes sont responsables de leur conduite
dans les corps qu'elles occupent.
Nous
verrons dans le chapitre suivant comment les âmes passent leur
vie en revue avec leur guide, avant de rejoindre leurs amis. Mais
qu'arrive-t-il aux âmes qui, à travers diverses
incarnations, ont infligé des souffrances extrêmes à
quelqu'un d'autre ?
Le
cas 27 démontre que les tâches difficiles que nous nous
imposons prennent racine dans l'enfance. C'est pourquoi l'âme
accorde une importance considérable au choix de sa future
famille. Certaines personnes ont de la difficulté à
accepter le fait que chacun choisit ses parents avant de venir au
monde. Bien qu'en général nous ressentons l'amour de
nos parents, beaucoup d'entre-nous se souviennent douloureusement que
ceux qui avaient pour tâche de nous protéger ne l'ont
pas fait. Et nous grandissons avec la conviction que nous avons été
les victimes impuissantes de nos parents biologiques et de notre
famille, mais c'est faux.
Lorsque
mes patients me disent combien ils ont souffert à cause des
membres de leur famille, ma première question est : « Si
vous n'aviez pas été confronté à cette
personne au cours de votre enfance, que vous manquerait-il ? ».
Il se peut que la réponse tarde à venir, mais elle gît
quelque part dans un recoin de notre être. Nous ne grandissons
pas auprès de certaines personnes sans de bonnes raisons
d'ordre spirituel 
auprès desquels nous sommes appelés à vivre en
tant qu'adultes ne sont pas dans nos vies par hasard.
On
peut dire qu'on ne se connaît bien spirituellement que
lorsqu'on sait pourquoi on a choisi de vivre en compagnie de nos
parents, de nos frères et de nos sœurs,
de notre conjoint et de nos amis. Il y a habituellement une dimension
karmique à la souffrance que les autres nous infligent ou au
plaisir que nous partageons avec nos proches. Souvenez-vous que nous
ne venons pas sur terre uniquement pour apprendre nos propres leçons,
mais que nous avons également un rôle important à
jouer dans la vie des personnes avec qui nous sommes en contact.
Certaines
personnes croient que l'au-delà n'est pas un lieu où
règne la compassion : c'est parce qu'elles vivent dans un
environnement terrible. Car c'est finalement par pure compassion que
les êtres spirituellement liés décident d'avoir
des relations humaines régies par l'amour et la haine. Si nous
réussissons à dépasser l'adversité dans
ces relations, peut-être n'aurons-nous pas à répéter
ces expériences difficiles dans nos vies futures. Le fait de
surmonter ces épreuves nous permet d'atteindre un niveau de
perception accru à chaque vie et d'approfondir notre identité
spirituelle.
Lorsqu'ils
sont sous hypnose, les gens ont du mal à faire une nette
distinction entre leur ego et l'identité de leur âme. Si
la personnalité humaine est peu structurée, hormis les
cinq sens et les instincts fondamentaux de survie, l'âme est
notre personnalité complète. Cela signifie par exemple
qu'une personne ne pourrait pas avoir en même temps un ego
jaloux et une âme indifférente. Cependant, mon étude
de cas indique qu'il existe des différences subtiles entre
l'identité de l'âme et toutes les manifestations de la
personnalité des hommes qui ont abrité cette âme.
Le cas 27 a démontré qu'il existait des
ressemblances et des différences entre les personnalités
de Haroum et de Steve. Notre âme, qui est la constante dans
tous les corps que nous adoptons, semble être un agent qui
gouverne le tempérament humain, mais elle peut s'exprimer
différemment selon les êtres qui l'accueillent.
L'âme
de mes sujets tente apparemment de se réincarner dans un être
compatible avec ses défauts, et cela pour des apprentissages
particuliers. Une âme inquiète et peu énergique
pourrait vouloir s'unir avec un humain calme et impassible. Cette
même âme, encouragée à prendre de plus
grands risques au cours d'une autre vie, pourrait choisir de s'unir à
un être humain au tempérament nerveux et agressif, afin
de travailler davantage en opposition avec ses tendances naturelles.
Les
âmes donnent et reçoivent des cadeaux psychiques au
cours de la vie, grâce à la symbiose entre les cellules
nerveuses du cerveau et l'énergie intelligente. Les sentiments
profonds générés par une conscience éternelle,
l'âme, s'unissent aux émotions humaines dans
l'expression d'une personnalité unique, et c'est normal. Il
n'est pas nécessaire de changer notre nature profonde à
la lumière des expériences que la vie nous apporte, il
suffit de changer nos réactions négatives face aux
événements. Les bouddhistes disent que la réalisation
consiste à voir l'âme absolue qui se reflète dans
l'être humain et à agir à travers elle tout au
long de la vie.
Dans
les chapitres consacrés aux âmes débutantes,
moyennes et évoluées, j'ai donné des exemples de
maturité spirituelle. Je crois que ces âmes révèlent
la nature de leur ego dans les corps qu'elles habitent, et qu'elles
exercent une influence puissante sur leur performance. Néanmoins,
il faut éviter de porter des jugements hâtifs sur la
maturité d'une âme en se fiant uniquement à son
comportement. Le programme de développement d'une âme
pourrait comprendre le fait de garder en réserve une partie de
son énergie lors de certaines vies. Il arrive parfois qu'une
âme évoluée décide de s'incarner dans un
être doté d'un trait de caractère
particulièrement négatif afin de pouvoir y accorder
toute son attention.
Nous
avons vu comment une âme choisit la personne avec qui elle
désire s'associer au cours d'une vie. Toutefois, cela ne
signifie pas qu'elle exerce un contrôle absolu sur cet être.
Dans des cas extrêmes, une personnalité fractionnée,
aux prises avec des conflits intériorisés, peut en
arriver à avoir une réaction de dissociation face à
la réalité. J'ai l'impression que c'est un signe que
l'âme n'est pas toujours capable de réguler l'esprit
humain, de l'équilibrer et de s'unir parfaitement avec lui.
J'ai dit que les âmes incarnées peuvent être
submergées par les émotions humaines au point d'être
contaminées. L'âme peut être corrompue, dépassée
si elle se laisse obnubiler par l'être qu'elle habite, ou si
elle se laisse dominer par les émotions.
Au
cours de l'histoire, plusieurs grands penseurs ont cru que l'âme
n'est jamais complètement homogène au corps et que les
humains ont deux intellects. Pour ma part, je considère que
les idées et l'imagination émanent de l'âme et
constituent un catalyseur pour le cerveau. Il est impossible de
savoir jusqu'à quel point nous serions capables de raisonner
sans notre âme, mais j'ai le sentiment que l'union de l'âme
et du corps est à la source des illuminations et de la pensée
abstraite. Je pense que l'âme offre aux hommes une réalité
qualitative qui est influencée par l'hérédité
et l'environnement. S'il est vrai que chaque cerveau humain hérite
de caractéristiques biologiques distinctes de l'âme,
incluant l'intelligence brute et la créativité, le
choix d'un corps pose alors une question importante : les
esprits choisissent-ils des corps dont les capacités
intellectuelles correspondent à leur propre développement ?
Si je regarde le niveau scolaire ou universitaire de mes patients, il
m'est impossible d'établir un tel lien, ni de supposer que les
âmes immatures sont portées à choisir des êtres
ayant peu d'aptitudes intellectuelles. Kant a écrit que le
cerveau humain n'est qu'une fonction de la conscience, mais pas la
source du véritable savoir. Peu importe le corps qu'elle
choisit, il me semble que l'âme manifeste son individualisme à
travers l'esprit humain. Une personne peut être très
intelligente tout en refusant de s'adapter aux situations nouvelles,
étant peu curieuse de ce qui se passe dans le monde. Selon
moi, ces traits trahissent une âme jeune. Si une personne
démontre une stabilité émotive et s'intéresse
réellement à l'amélioration des progrès
humains, je crois que c'est le signe qu'elle est évoluée.
Ces personnes cherchent la vérité au-delà des
exigences de l'ego.
Il
semble que l'âme considère comme un lourd fardeau le
fait de devoir reconnaître sa véritable nature à
chaque vie, dans un corps différent. Toutefois, la lumière
filtre à travers les ténèbres de l'amnésie
grâce à nos maîtres spirituels qui ne sont pas
indifférents à notre découragement. Quand vient
le moment de reconnaître l'âme-sœur
sur terre et de se souvenir de certains aspects des vies
entrevus dans le lieu de sélection de la vie, il existe une
forme ingénieuse de soutien offerte aux esprits avant leur
réincarnation. Mais nous verrons cela dans le chapitre
suivant...
15 La
mort et le départ vers l'au-delà
25 La
porte de l'au-delà
35 Le
retour à la maison
53 L'âme
destituée
63 L'orientation
81 La
transition
97 Le
classement
115 Les
guides
133 L'âme
débutante
153 Les
âmes de niveaux intermédiaires
179 L'âme
avancée
215 La
sélection d'une vie
237 La
sélection d'un corps
269 Derniers
détails avant l'embarquement
285 La
renaissance
297 Conclusion
Couverture :
Patrice Servage
Achevé
d'imprimer en novembre 2007
sur
les presses de la
Nouvelle
Imprimerie Laballery
pour
le compte des éditions
Le
jardin des Livres
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