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Dr Immanuel Velikovsky
Les Grands Bouleversements Terrestres
Le jardin des Livres Paris
Du même auteur :
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14 rue de Naples, Paris 75008
Attachée de
Presse : Marie Guillard
ISBN 2-914569-22-X
EAN 9782 914569 224
Toute
reproduction, même partielle par quelque procédé
que ce soit, est interdite sans autorisation préalable.
Une copie par xérographie, photographie, support
magnétique, électronique ou autre constitue
une contrefaçon passible des peines prévues
par la loi du 11 mars 1957 et du 3 juillet 1995, sur la protection
des droits d'auteur.
Carte des fonds
marins de la Terre
( IMAGE ) La chaîne
dorsale, enfouie sous l'océan Atlantique, sépare
les Amériques ( à
gauche ) de l'Europe-Afrique ( à droite ).
La première
carte mondiale des fonds marins a été dressée
par les sous-marins américains dans le cadre d'un programme
top-secret mené pendant la guerre froide par l'agence de
renseignements NSA*.
Dans les années 1970 les scientifiques ont été
totalement surpris lorsque l'US Navy et la NSA ont rendu publique
cette carte où la Terre semble avoir été tordue
par une main géante.
Cette carte
n'était bien entendu pas disponible lorsque Velikovsky a écrit
ce livre. En revanche, plus d'un géologue ( de l'époque )
a été étonné par l'incroyable justesse
analytique de Velikovsky.
Immanuel Velikovsky
inspire René
Barjavel en 1966
et déclenche
la censure de
Sciences et Avenir
en 2003
Avec son roman La Nuit des
Temps, René Barjavel s'était ouvertement inspiré
des Grands Bouleversements Terrestres donnant à l'un de
ses personnages les traits d'Immanuel Velikovsky :
« Le géographe
danois, exulte : il avait toujours soutenu la théorie si
controversée d'un basculement du globe terrestre. Il en avait
apporté des preuves multiples, qu'on lui réfutait une
à une* ».
René Barjavel avait mis en
scène une équipe de scientifiques français en
mission au Pôle Nord. En effectuant des carottages
sous-glaciaires, ils découvrent deux êtres humains, un
homme et une femme, gelés mais maintenus en vie par un système
complexe dont la technologie leur échappe. Après une
série d'aventures toutes plus réalistes les unes que
les autres, un groupe de savants internationaux parvient à
réveiller la femme, sorte de nouvelle Eve qui leur dessine la
carte du monde où elle avait vécu. Stupéfaits,
les scientifiques finissent par comprendre qu'entre-temps, la Terre
s'était... retournée :
« Un
cataclysme brutal a fait tourner la Terre sur un axe équatorial,
bousculant les climats en quelques heures, peut-être en
quelques minutes, brûlant ce qui était froid, glaçant
ce qui était chaud, et submergeant les continents de masses
énormes d'eaux océanes arrachées à leur
inertie. (...) Les deux Amériques occupent l'écran.
Mais le basculement du globe les a mises dans une position étrange.
Elles se sont inclinées, celle du Nord vers le bas, celle du
Sud vers le haut*».
Tout est dit par « la
théorie si controversée d'un basculement du globe
terrestre. Il en avait apporté des preuves multiples, qu'on
lui réfutait ». En effet, le Dr Velikovsky a
payé très cher son audace et personne à l'époque
aux Etats-Unis ne s'était précipité pour le
soutenir. Comme tous les messagers apportant de mauvaises nouvelles,
il a été médiatiquement lynché pour avoir
osé dire tout haut ce que les géologues ( y
compris Darwin ) n'avaient même jamais osé penser
tout bas malgré toutes les preuves accablantes qui s'étalaient
au grand jour devant eux.
En psychologie, on appelle cela
le « déni ».
La Terre, notre jolie planète
bleue, la Gaïa nourricière, n'avait pas pu vivre une
chose pareille. C'était impossible.
On ne peut reprocher qu'une seule
chose à Immanuel Velikovsky : ne pas avoir pris des gants
pour le dire. Il a jeté un pavé dans la mare des
géologues et s'est étonné d'avoir été
éclaboussé. Néanmoins, depuis 1952, les preuves
de ce qu'il affirmait se sont accumulées : au cours des
80.000 dernières années, la Terre s'est renversée
au moins à trois reprises. Et sur 600 millions d'années,
les pôles ont changé de place plus de 200 fois !
Imaginez quelques instants que
notre planète se retourne soudainement et expose en quelques
secondes ses flancs auparavant glacés au Soleil et
vice-versa... Même aujourd'hui, les paléomagnétistes*
essaient d'arranger l'information afin que cela nous effraye le moins
possible.
A propos des mammouths par
exemple, les scientifiques disent qu'ils « se sont
perdus dans un blizzard. Ils n'ont pas été gelés
en une fraction de seconde**».
Ils n'expliquent pas d'avantage pourquoi les cavernes chinoises,
françaises, américaines sont emplies de squelettes de
milliers d'animaux terrestres mélangés avec des
poissons. Comme d'habitude avec les questions gênantes, on se
retrouve avec des explications embrouillées et vagues. Quelles
qu'elles soient, Velikovsky ne peut de toute façon qu'avoir
tort.
Voici comment la presse
« scientifique » se débrouille pour,
c'est le cas de le dire, le censurer. Ce n'est même pas
l'analyse de l'éditeur mais celle de Marc Lalvée, qui,
en 2004, dans le cadre du doctorat en Sciences de l'Information et de
la Communication***
à Lille 3 a traité le sujet :
« Mondes
en Collision » et « Planète X »
dans la presse de vulgarisation scientifique et la presse de
vulgarisation ésotérique : Analyse comparative de
deux types de communication en action****.
« Le thème
que nous avons retenu est l'ensemble des catastrophes
naturelles ( volcanisme, séismes, cyclones,
raz-de-marée, inondations, astéroïdes,
perturbations climatiques, etc. ) sur la période
1993-2003 dans les revues de vulgarisation scientifique Sciences
et Avenir et Science et Vie d'une part, et dans
diverses revues de vulgarisation ésotérique sur cette
période d'autre part ( Facteur X, Le Monde de
l'Inconnu, Top Secret ).
La référence
dans un article de revue de vulgarisation ésotérique
de mai 2003 à un article d'astronomie de Science et
Vie de février 2003 ainsi que la parution quasi simultanée
de deux dossiers portant sur une thématique commune, l'un
dans Sciences et Avenir ( n°680, octobre 2003), l'autre
dans la revue de vulgarisation ésotérique Le Monde
de l'Inconnu ( « le magazine de l'histoire
mystérieuse et de la recherche spirituelle »,
n°305, 15 septembre - 15 novembre 2003 ) nous fournissent
l'occasion de développer une analyse comparative de
deux types de communication en action, d'en cerner les formes
et les figures, les spécificités propres, les
différences et convergences ainsi que les enjeux. (...)
L'un des articles
du dossier « Les colères de l'univers »
de Sciences et Avenir ( octobre 2003, p. 46-48 )
s'intitule par exemple « Mondes en Collision »
et évoque des « planètes nées d'un
processus destructeur » ( notamment pour la Terre, par un
basculement de l'axe des pôles ) sans qu'à
aucun moment dans le dossier ne soit cité l'ouvrage de
Velikovsky qui porte pourtant le même titre, traite
précisément de ce sujet depuis 1950 et dont une
nouvelle édition française est parue en mars 2003. On
semble ainsi assister à une sorte d'« appropriation
silencieuse » par la vulgarisation scientifique ( par
la science ? ) de thèmes rejetés par la
communauté scientifique à une certaine époque
mais semblant être admis aujourd'hui dans le champ
scientifique sans référence aux sources premières
».
C'est formidable n'est-ce-pas ?
La revue Sciences et Avenir réalise un dossier « Mondes
en Collision » en réussissant à ne jamais
citer Velikovsky tout en lui prenant le titre ET le sujet de son
livre ! Les lecteurs ne doivent surtout pas être informés
de l'existence de ce livre.
Pour Immanuel Velikovsky, les
choses pourtant sont très simples 
d'ouvrir les yeux, les preuves se dressent un peu partout autour de
nous, tellement visibles et évidentes, si énormes, que,
comme toutes les choses évidentes, on ne les voit pas du
premier coup.
En 2004, les géologues ont
fini par reconnaître que « Immanuel Velikovsky
est le père du catastrophisme », mot il est
vrai peu agréable à entendre.
Les Grands Bouleversements
Terrestres est un livre dur à lire, dur parce qu'après
avoir été traîné dans la boue à
cause de Mondes en Collisions, l'auteur s'est efforcé
de ne jamais citer des sources littéraires, religieuses et
folkloriques afin de ne laisser que des témoignages solides,
« les témoignages des pierres »
difficilement niables.
Le merveilleux style littéraire
de Mondes en Collision a laissé la place ici à
un style froid, sans doute en corrélation avec sa thèse
sur la glaciation, un style austère, presque universitaire.
Mais ce style n'enlève rien à ses analyses qui, même
aujourd'hui, ont conservé leur pertinence et leur qualité
visionnaire. Ainsi, dans ce livre, Velikovsky affirme que :
- la
dernière grande glaciation est beaucoup plus récente
qu'on ne le pensait et les changements de climat ont été
particulièrement subits ( thème du film « Le
Jour d 'après » ).
- toutes
les grandes civilisations ( Egypte, Crète, Troie, etc. )
ont été plusieurs fois abattues à la suite de
grands cataclysmes.
- de fait, l'Age de
Bronze s'est brusquement terminé à la suite de ces
catastrophes.
- les inscriptions
minoéennes ( linéaire B ) découvertes
en Crète sont d'origine grecque. Environ 6 ans après
la publication du premier livre de Velikovsky, Michael Ventris finit
par décrypter le linéaire B et tomba
effectivement sur du grec ancien ou archaïque.
Les Grands Bouleversements
Terrestres établissent avec le détachement d'un
médecin légiste les traumas subis par la Terre, des
traumas qui ont laissé des traces indélébiles
dans nos rochers, dans nos montagnes et sur nos paysages. Grâce
à Velikovsky, ces rochers géants posés au milieu
d'un champ, à des milliers de kilomètres de la montagne
la plus proche prennent une nouvelle dimension, une dimension
dramatique.
Le jardin des
Livres
Préface
du Dr Velikovsky
de la 12e édition
américaine des
« Grands
Bouleversements
Terrestres »
Voici déjà près
de trente ans que la première édition de ce livre
prenait place sur les rayons des libraires. Au cours des années
qui suivirent, la course à l'espace s'emballa et la
compréhension des mystères de l'espace fut comparable à
une révélation. La Terre, le système solaire,
notre galaxie et tout ce qui l'entoure, jusqu'alors symboles de calme
et de sérénité, devinrent soudain des mondes
agités.
La Terre n'est pas le jardin
d'Eden, subissant une évolution lente, et pacifique sur un
nombre incalculable de siècles - pour ne pas dire
l'éternité - afin que
l'orogénèse1,
progressant lentement, prenne fin avec l'ère tertiaire où,
pendant des millions d'années, il n'y eut jamais d'autres
événements que la chute de grosses météorites...
Pour beaucoup de scientifiques,
la Terre a toujours été une planète paisible
suivant imperturbablement son orbite sur un calendrier précis,
sans changer de latitude et laissant ses sédiments s'accumuler
avec une précision digne d'une pesée d'apothicaire 
pourtant, elle dissimule encore quelques mystères non résolus
mais assurés de trouver leurs solutions dans le cadre d'un
système où les corps célestes suivent leurs
rondes immuables avec la régularité d'une horloge
suisse.
La Terre, avec ses marées
prévisibles et ses saisons aurait donc été un
stade où s'affrontèrent les mammifères, les
araignées, les vers, les poissons et les oiseaux. Tous ces
êtres auraient évolué uniquement à cause
de la compétition entre les espèces, tous descendants
d'un ancêtre commun, la créature unicellulaire
primitive2.
Refusant de croire que de terribles cataclysmes aient pu affecter sa
planète, l'homme rangea cette idée au rang de croyance
religieuse ou ésotérique avec un Lucifer et une
Apocalypse.
Cependant, l'homme découvrit
aussi les indices irréfutables témoignant de ce passé
terrifiant de sa planète, comme par exemple les cendres
d'origine étrangère recouvrant les fonds sous-marins,
eux-mêmes entaillés par un immense cañon ( qui
traverse tous les océans ) preuve matérielle d'une
torsion phénoménale et la Terre, frémissante de
douleur, vit la position de ses pôles bouger, puis s'inverser à
plusieurs reprises.3
La Lune n'est pas seulement cette
planète romantique qui illumine nos nuits, elle est aussi un
monde sans vie où règne le chaos avec ses millions de
mètres carrés déformés, fondus et
boursouflés dont les significations nous échappaient
encore. Notre Soleil resplendissant envoie des vagues de plasma vers
les planètes voisines qui, pour se protéger contre de
telles démonstrations amoureuses, lui opposent leurs ceintures
magnétiques. Elles diffusent même des messages par ondes
hertziennes pour exprimer les angoisses de leurs âmes
inorganiques, ainsi que d'autres signaux radio, résultant du
choc de galaxies en collision qui parviennent aussi jusqu'à
nous.
Cet univers d'apparence si
placide n'est qu'un vaste nuage traversé par des radiations
dont certaines sont mortelles, parcouru par des fragments de matières
désagrégées, où résonnent des cris
d'alarme provenant de toutes les directions.
Le seul sentiment de sécurité
tient à la conviction qu'aucun désagrément
majeur puisse arriver à l'homme, joyau de la Création,
car il est impensable que cela puisse résulter de la décision
d'un dieu bienveillant. L'idée que le système solaire
vient tout juste de voir la fin des combats entre les dieux ( décrits
par les Anciens ) pour entrer dans une phase de calme relatif
( peut-être une très longue période,
comparée à une vie humaine ) est un concept très
plausible. Plausible l'est aussi celui qui affirme que pour conjurer
la plupart de ces périls, une solution appropriée se
serait naturellement mise en place ou, qui sait ?, ordonné
par une intelligence supérieure et protectrice. En effet,
l'ionosphère nous garde des redoutables rayons ultra-violets
et d'autres radiations nocives, tout comme le bouclier magnétique
( engendré par la rotation terrestre permanente )
exerce un contrôle sur les rayons cosmiques 
la Terre ne soit pas le centre de l'univers comme on le croyait il
n'y a pas si longtemps, notre planète se déplace à
une distance du Soleil qui lui procure une chaleur suffisante afin
que sa réserve d'eau ne s'évapore, ni ne gèle 
en d'autres termes, pour qu'elle conserve une atmosphère
humide favorable aux créatures vivantes.
Toutes les formes de vie qui ont
évolué pendant les grands bouleversements terrestres se
trouvent maintenant dans une ère de prospérité
et d'abondance. Quant à l'homme, il conquiert l'Espace 
mais, frappé d'amnésie, il a oublié les
bouleversements tragiques de son proche passé et joue
dangereusement avec l'atome après en avoir maîtrisé
la fission 
ancêtre qui inventa le feu en frottant le silex.
Préface de la
première
édition française
Ce livre
retrace les catastrophes effroyables subies par la planète
Terre au cours de l'histoire : toutes les pages qui suivent sont
remplies de pièces à conviction fournies par les
montagnes, et dont le puissant témoignage n'a d'égal
que le mutisme des cadavres et des squelettes qu'elles contiennent.
Un nombre incalculable d'êtres
sont nés sur notre minuscule planète ronde suspendue
dans le vide intersidéral. Beaucoup ont connu une mort
naturelle, d'autres ont été engloutis au sein des
couches tectoniques par de bouleversements monumentaux pendant
lesquels les continents et les mers ont rivalisé de fureur
destructrice. Les milliards et les milliards de poissons qui
peuplaient les océans cessèrent brusquement de vivre et
certaines espèces disparurent sans laisser de survivants.
D'autres variétés d'animaux s'éteignirent tout
aussi brusquement parce que cette terre et cette eau sont
soudainement devenues si violentes qu'elles détruisirent une
partie du règne animal, humanité comprise.
Il n'y eut ni abri, ni refuge :
le sol et la mer changèrent plusieurs fois de place, le
premier s'asséchant pour submerger le second. Dans Mondes
en Collision4,
j'ai décrit deux de ces catastrophes ( les dernières
en date ) qui ont ravagé notre Terre, respectivement 2000
ans et 1000 ans avant JC. Sachant que ces bouleversements se
passèrent alors que l'écriture avait déjà
été perfectionnée par les civilisations
anciennes, je me suis servi de documents historiques, m'appuyant sur
des cartes des cieux, des clepsydres, des calendriers, des cadrans
solaires découverts par les archéologues 
aussi emprunté des éléments à la
littérature classique, aux épopées nordiques,
aux multiples sagas toujours vivantes chez les peuples primitifs, de
la Laponie jusqu'aux mers du Sud. Je donnais toutes les informations
d'ordre géologique concernant les faits cités dans les
textes antiques ou rapportés par les traditions orales quand
j'estimais que le témoignage immédiat des pierres
devait être présenté en même temps que
celui de l'Histoire. Je terminais mon enquête en promettant de
raconter dans un livre suivant des cataclysmes antérieurs
assez semblables, l'un d'entre eux étant le Déluge.
Après avoir rassemblé
une documentation importante, j'avais l'intention d'apporter les
preuves géologiques et paléontologiques qui auraient
étayé ma démonstration. Mais l'accueil réservé
à Mondes en Collision par certains milieux
scientifiques m'a convaincu qu'avant de présenter ces
événements tragiques, il importait de présenter
au moins quelques unes des « dépositions »
faites par les pierres qui s'imposent avec autant de puissance que
celles parvenues jusqu'à nous grâce aux traditions
orales, et sous forme d'écrits dont les métaphores ne
sont jamais sibyllines : certaines pages de l'Ancien Testament
et de l'Iliade se passent de toute interprétation.
Les pierres, les rocs, les
montagnes et les fosses sous-marines comparaîtront donc à
la barre des témoins. Se souviendront-ils des temps
relativement récents où l'harmonie du monde fut
troublée par les forces naturelles qui ont enseveli
d'innombrables êtres vivants pour les conserver presque intacts
dans les roches ? Ces témoins muets ont-ils vu les océans
envahir les continents et les terres glisser sous leurs eaux ?
Le globe et l'étendue de ses mers ont-ils reçu des
pluies de pierres ? A-t-il été couvert de
cendres ? Les forêts ont-elles été
déracinées par les ouragans, incendiées,
submergées par les marées charriant le sable et les
débris arrachés aux abîmes marins ?
J'évoque ici une partie de
l'histoire du globe terrestre. J'ai supprimé de nombreux
passages du Grand Livre de l'Humanité en omettant,
intentionnellement, toutes les références à
la littérature antique, aux traditions et aux folklores afin
que les critiques ne puissent décrier la totalité de
mon oeuvre en la qualifiant de « contes et
légendes ».
Les pierres et les ossements
seront donc mes seuls témoins 
soient, ils s'exprimeront clairement, sans équivoque.
Pourtant, certains lecteurs aux oreilles rétives, ne voulant
pas accepter les preuves n'accepteront pas leurs dépositions.
Moins la vision des choses sera nette, plus les protestations se
feront criardes et obstinées. Mon livre n'a pas été
écrit pour ceux qui ne jurent que par les Verba Magistri,
seul enseignement acquis au cours de leurs études
classiques. Aussi, libre à eux de le dénigrer sans le
lire5.
Dr
Immanuel Velikovsky
~ 1 ~
Dans le Nord
~ En Alaska
Au nord du mont Mac Kinley - le
plus haut sommet de l'Amérique - le fleuve Yukon6
reçoit plusieurs affluents, dont la rivière Tanana.
Dans ces vallées, on extrait de l'or et surtout du muck,
sorte de masse congelée constituée d'animaux et
d'arbres. Voici comment F. Rainey7
de l'University of Alaska, décrit les lieux :
« Dans le
district de Fairbanks, de larges coupures, souvent longues de
plusieurs kilomètres et parfois profondes de plus de
40 mètres, sont ouvertes le long des vallées
tributaires de la rivière Tanana. Afin d'atteindre les veines
de gravier, on enlève d'abord une couche supérieure de
boue congelée, ou muck, avec des des excavateurs
hydrauliques géants. Ce muck contient d'immenses
quantités d'ossements d'espèces animales éteintes,
telles que le mammouth, le mastodonte, le bison géant et le
cheval »8.
Ces espèces n'ont disparu
que très récemment. Les dernières estimations
situent leur extinction à la fin de l'époque glacière
ou peu après. La terre de l'Alaska a recouvert leurs cadavres,
mais mélangés à d'autres animaux dont les
espèces existent encore !
Qu'est-ce qui a déclenché cette
hécatombe au cours de laquelle des millions d'êtres
vivants ont été mutilés et mélangés
aux arbres déracinés ? Hibben de l'University of
New Mexico écrit :
Bien que la formation des
dépôts de muck soit énigmatique, il est
manifeste qu'une partie au moins est arrivée là dans
des conditions catastrophiques.
Les restes de mammifères
sont en majorité démembrés et désarticulés
fragments ont conservé des ligaments, des lambeaux de chair
et de peau encore couverts de poils.
Des arbres tordus,
déchirés sont empilés en masses séparées.
Malgré leurs formes gondolées et tordues, on peut
distinguer dans ces dépôts au moins quatre grandes
couches de cendres volcaniques.9
Se pourrait-il qu'un sursaut
d'activité volcanique ait tué la faune de l'Alaska, et
que les cours d'eau aient par la suite transporté les corps de
ces animaux ? Une éruption volcanique aurait évidemment
brûlé les arbres mais sans les déraciner, ni les
déchirer. De plus, si elle avait tué les animaux, elle
ne les aurait pas démembrés.
La présence des cendres
volcaniques montre qu'elle a bien eu lieu, et même à
quatre reprises pendant la même époque 
est aussi évident que les arbres n'ont pu être arrachés
et déchiquetés que par un ouragan, par une inondation
ou par les deux.
Les animaux ont été
broyés par une vague énorme qui a soulevé,
arraché, transporté, écrasé, réduit
en morceaux et enterré des millions de corps et autant
d'arbres. Il faut ajouter que plusieurs volcans n'auraient pas suffi
à provoquer une telle catastrophe sur une étendue aussi
vaste : des dépôts de muck, analogues à
ceux de la rivière Tanana existent aussi sur les berges de la
rivière Koyukuk qui se jette dans le Yukon, et sur toute la
longueur de la rivière Kuskokwim qui débouche dans la
mer de Béring, ainsi que sur d'autres sites arctiques.
On peut donc « considérer
qu'ils s'étendent en plus ou moins grande épaisseur sur
toutes les zones n'ayant jamais été glacées de
cette péninsule nordique »10.
Pourquoi les océans Arctique et Pacifique
auraient-ils arraché forêts et animaux pour ensuite
rejeter toute cette masse confuse en grands tas éparpillés
sur le territoire... N'était-ce pas plutôt une
révolution tectonique dans l'écorce terrestre, qui a
aussi entraîné des éruptions volcaniques et
couvert la péninsules de cendres ?
A différents niveaux du
muck, on a trouvé des outils de pierre « congelés
in situ à de grandes profondeurs, manifestement associés
à la faune de la période glaciaire », ce qui
implique qu'en Alaska « des hommes furent contemporains
d'animaux maintenant disparus »11.
A plusieurs reprises, on y a découvert des silex taillés
de forme caractéristique ( appelés pointes
Yumas ) à 30 mètres de profondeur. On a même
retrouvé ces pointes entre une mâchoire de lion et une
défense de mammouth !12
Des armes similaires étaient employées
il y a quelques générations uniquement par les Indiens
de la tribu Athapasca occupant la vallée de la Tanana13.
« On a également remarqué que les harpons
des Esquimaux modernes ressemblent étrangement aux pointes
yumas »14.
Tous ces détails indiquent que ce carnage d'animaux et de
forêts ne remonte qu'à seulement quelques millénaires.
~ Les îles de l'ivoire
Le littoral arctique de la
Sibérie est froid, désert et inhospitalier. La mer est
navigable pendant deux mois par an, et encore, uniquement pour les
bateaux briseurs de glaces. De septembre à la mi-juillet, elle
forme une étendue de glace continue. Les vents arctiques
balaient ses toundras gelées où aucun arbre ne pousse
et dont le sol n'est jamais cultivé. En 1878, au cours de son
expédition à bord du Vega, Nils Adolf Erik
Nordenskjöld, premier à emprunter cette route maritime
nordique, longea la côte pendant des semaines sans jamais voir
un seul être humain et ce depuis la Nouvelle-Zemble15
jusqu'au cap Shelagskoï16
situé près de l'extrémité Est de la
Sibérie.
Dans le nord de la Sibérie,
on a toujours découvert des défenses de mammouth
fossilisées 
vendues dans l'Antiquité du temps de Pline, c'est-à-dire
au Ier siècle avant JC. Les Chinois excellaient
dans l'art de le sculpter. Le commerce de ces défenses s'est
poursuivi de 1582, date de la conquête de la Sibérie par
le cosaque Yermak ( sous le règne d'Ivan le Terrible )
jusqu'à nos jours. La Sibérie a fourni au monde plus de
la moitié de ses besoins : bien des touches de piano ou
de boules de billard ont été fabriquées à
partir de ces défenses de mammouth.
En 1797, le cadavre d'un mammouth
intact avec sa chair, sa peau et ses poils fut trouvé dans le
sol gelé sibérien 
extraits depuis : « La viande avait l'aspect de
boeuf récemment congelé ; elle était
comestible 
mangèrent sans problème et sans conséquence »17.
Le sol a dû rester gelé depuis le moment où ces
mastodontes y ont été enfouis, car autrement ils se
seraient putréfiés en un seul été et ne
seraient pas restés intacts pendant des millénaires :
« Il faut donc absolument en déduire que les
corps ont été gelés immédiatement après
la mort et qu'ils n'ont jamais dégelé une seule fois
jusqu'au jour de leur découverte »18.
Bien plus au nord de la Sibérie, dans
l'océan Arctique, à quelques 1000 km à
l'intérieur du Cercle polaire, se trouvent les îles
Liakhov 
l'époque de Catherine II, s'était aventuré dans
cet archipel et avait découvert qu'elles abondaient en
ossements :
La quantité de
restes de mammouths était telle que l'île semblait
véritablement formée d'ossements et de défenses
d'éléphants cimentés par un sable glacé
19.
Les îles de la
Nouvelle-Sibérie, découvertes en 1805 et 1806, ainsi
que celles de Stolbovoï et de Belkov plus à l'ouest,
offrent le même spectacle : « Le sol de ces
îles désolées est littéralement jonché
d'ossements d'éléphants et de rhinocéros en
nombre surprenant »20.
Elles sont couvertes « d'os de mammouths. La
quantité de défenses, de dents d'éléphants
et de cornes de rhinocéros trouvée dans la
Nouvelle-Sibérie (...) est ahurissante et surpasse tout
ce qu'on a pu découvrir jusqu'à ce jour »21.
Ces animaux s'y étaient-ils installés
en passant sur la glace et pourquoi ? De quoi avaient-ils pu se
nourrir ??? Pas des lichens des toundras sibériennes en
tout cas, recouvertes de neige épaisse pendant la plus grande
partie de l'année 
polaires gelées 10 mois sur 12 : les mammouths
appartenant à la famille vorace des éléphants
avaient besoin de copieuses rations « végétariennes ».
Comment ces grands troupeaux
auraient-ils pu vivre dans un pays comme la Sibérie qui est
considérée comme le pays le plus froid du monde et où
il n'y avait pas d'alimentation qui leur convenait ?
Des défenses de mammouths
ont été même été ramenées
dans les filets du fond de l'océan Arctique 
les tempêtes qui sévissent dans ces parages, le littoral
est parsemé de défenses rejetées par les vagues.
D'après certains, cela indique que le fond de cet océan
( entre les îles et le continent ) était
autrefois à sec et permettait ainsi le passage des
pachydermes.
Le grand paléontologue
français Georges Cuvier22
estimait qu'au cours d'un séisme continental, la mer ayant
envahi les terres, les troupeaux de mammouths avaient péri 
puis, dans un second mouvement spasmodique, les eaux s'étaient
retirées en laissant les cadavres derrière elles. Cette
catastrophe avait dû s'accompagner d'une chute soudaine de la
température et le gel les avait préservés de la
décomposition23.
Chez quelques-uns même, quand ils furent découverts, les
prunelles étaient intactes !!
Charles Darwin n'admettait pas
que de tels faits se soient produits. Dans une lettre adressée
à Sir Henry Howorth, il reconnut que l'extinction des
mammouths sibériens constituait à ses yeux un problème
insoluble24.
L'éminent géologue américain J. D. Dana
écrivit : « Le fait que d'énormes
éléphants soient enveloppés dans la glace et le
parfait état de conservation de la chair montrent que le froid
est devenu soudainement extrême, comme en une seule nuit
d'hiver et qu'il n'y a pas eu de radoucissement par la suite »25.
On a trouvé dans l'estomac et entre les
dents des mammouths des plantes et des herbes qui ne poussent pas de
nos jours dans le nord de la Sibérie : « Les
estomacs et leur contenu ont été soigneusement examinés
existant actuellement dans le sud de la Sibérie, bien éloigné
de ces gisements d'ivoire. L'étude au microscope de la peau a
révélé la présence de globules rouges
dans le sang, ce qui prouve [ deux choses ] :
la mort a été subite, et la mort a été
causée par asphyxie, que cette asphyxie soit due à des
gaz ou à de l'eau ( manifestement l'ultime cause possible
dans ce cas ) ». Mais l'énigme
subsistait : « Comment expliquer la congélation
subite de ces énormes masses de chair, comme si elles avaient
conservées pour le futur ? »26
Quel phénomène a pu
entraîner un changement subit du climat de la région ?
Aujourd'hui, le pays ne produit pas de nourriture pour les grands
quadrupèdes 
mousses et des champignons durant quelques mois. Or les mammouths ne
s'en contentaient pas 
seuls à paître au nord de la Sibérie et dans les
îles de l'océan Arctique. Sur l'île Kotelnoï
« Il n'y a ni arbustes ni buissons... Dans cette
contrée sauvage et glacée, on trouve pourtant des os
d'éléphants, de buffles et de chevaux en quantités
qui défient tout calcul »27.
En 1806, quand Hedenström et
Sannikov découvrirent les îles de la Nouvelle-Sibérie,
ils trouvèrent au milieu de cette « région
déserte et reculée » de l'Arctique
« d'immenses forêts pétrifiées ».
Elles se voyaient de plusieurs dizaines de kilomètres. « Dans
ces ruines d'anciennes forêts, les troncs de certains arbres
étaient debout 
demi enterrés dans le sol gelé ; ils couvraient une
étendue considérable »28.
Hedenström les décrivit
ainsi : « Sur la côte de la
Nouvelle-Sibérie, on rencontre de remarquables collines de
bois [ amoncellement de troncs ] 
50 mètres de hauteur et sont faites de couches horizontales de
grès qui alternent avec des couches de poutres bitumineuses ou
troncs d'arbres. Lorsqu'on les parcourt, on rencontre partout du
charbon de bois fossilisé, apparemment recouvert de cendres ;
mais, en y regardant de plus près, on constate que ces cendres
sont également pétrifiées et si dures qu'on peut
difficilement en couper un petit morceau au couteau »29.
Certains troncs sont fichés verticalement dans le grès,
leurs extrémités brisées.
En 1829, le scientifique allemand
G. A. Erman se rendit aux îles Liakhov et de Nouvelle-Sibérie
pour y mesurer le champ magnétique terrestre et s'étonna
de voir le sol jonché d'os d'éléphants, de
rhinocéros et de buffles. Au sujet des entassements de bois,
il écrivit : « En Nouvelle-Sibérie,
sur pentes exposées au Sud, on trouve de véritables
collines de bois rejetés par la mer et hautes de 70 à
90 mètres dont l'origine ancienne (...) s'impose
immédiatement à l'esprit des chasseurs les moins
instruits. D'autres collines de cette île, tout comme celles de
l'île située plus à l'ouest ( Kotelny ),
sont composées de squelettes de pachydermes, de bisons etc.
entassés sur une même hauteur, cimentés ensemble
tant par du sable congelé que par des couches et des veines de
glace... Sur le sommet de ces singulières collines des troncs
d'arbres gisent les uns sur les autres, dans le plus grand désordre,
soulevés en dépit de la pesanteur, leurs cimes brisées
ou éclatées comme s'ils avaient été
violemment projetés et amassés sur les pentes en venant
du Sud »30.
Eduard von Toll fit plusieurs voyages aux îles
de la Nouvelle-Sibérie entre 1885 et 1902, année de sa
mort dans l'océan Arctique. Il examina les « montagnes
de bois » et « constata qu'elles étaient
faites de troncs d'arbres carbonisés, portant des empreintes
de feuilles et de fruits ».31
Sur Maloï, une des îles de l'archipel Liakhov, il trouva
des ossements de mammouths et d'autres animaux mêlés à
des troncs d'arbres fossiles, ainsi qu'à des feuilles et à
des pommes de pin. « Cette étonnante découverte
prouve qu'aux époques où les mammouths et les
rhinocéros vivaient dans le nord de la Sibérie, ces
îles désolées étaient couvertes de grandes
forêts et d'une végétation luxuriante »32.
Un formidable ouragan avait apparemment déraciné et
emporté les arbres de la Sibérie vers l'extrême
Nord 
forme de grosses collines et un agent de nature bitumineuse les avait
transformés en charbon de bois, avant ou après qu'ils
aient été déposés et cimentés dans
des masses de sable qui s'est desséché et durci en
grès.
Ces forêts ont été arrachées
au nord de la Sibérie, précipitées dans l'océan,
et, mêlées aux os d'animaux et aux tas de sable... Elles
ont formé les îles ! Il se peut d'ailleurs que les
arbres brûlés, les mammouths et les autres animaux
n'aient pas été tous détruits et emportés
par une seule catastrophe. Il est plus probable qu'un cimetière
« flottant » composé d'arbres et
d'animaux ait été charrié sur la crête
d'un monstrueux raz-de-marée et que celui-ci, en se retirant,
ait tout laissé tomber sur un cimetière plus ancien,
situé loin à l'intérieur du Cercle polaire.
Les scientifiques qui avaient
exploré les lits de muck en Alaska ne comprirent pas :
ils ne relevèrent pas la similitude qui existe entre les
restes d'animaux qu'ils avaient vus et les restes d'animaux qu'on
avait trouvés bien avant ( et qu'on trouve encore )
dans les îles arctiques et les régions polaires de
Sibérie. Ils ne pensèrent pas à une cause
commune. L'exploration des îles de la Nouvelle-Sibérie
était l'oeuvre d'académiciens
des XVIIIe et XIXe siècles qui avaient
suivi les chasseurs d'ivoire 
l'oeuvre des scientifiques du XXe siècle qui
avaient suivi les machines des « chercheurs »
d'or. Deux cas de figure quasiment identiques, deux observations,
l'une ancienne, l'autre récente, pour une même région,
le Grand Nord, quand on sait que l'Alaska n'est séparé
de la Sibérie que par un détroit ?
Avant de présenter
d'autres observations réparties un peu partout sur le globe,
je passerai en revue quelques théories à propos de
notre planète et du règne animal. Nous allons donc voir
comment les anciens naturalistes expliquaient les phénomènes,
comment ils les interprétaient sur le principe de
« l'évolution lente », et comment
certains faits récents ne collent plus vraiment avec l'idée
d'un monde paisible modelé par une « lente
évolution ».
~ 2 ~
Révolution
~ Les blocs de pierre
erratiques
« Les océans
recouvraient encore en partie les Alpes33
lorsqu'une violente secousse du globe ouvrit tout à coup de
grandes cavités (...) et fit céder ou éclater
un grand nombre de rochers. (...) En tombant de leur hauteur,
les eaux se jetèrent vers ces abysses avec une violence
extrême ; elles traversèrent de profondes vallées
et arrachèrent d'énormes quantités de terre, de
sable et de roche de toutes sortes. Cette masse, poussée par
les torrents d'eau, fut dispersée sur les pentes jusqu'à
une certaine hauteur, pentes où nous pouvons voir encore
aujourd'hui tous ces fragments éparpillés34».
C'est ainsi que l'éminent
physicien et géologue suisse Horace Bénédict de
Saussure expliquait la présence dans le Jura de pierres et de
rochers venant des Alpes, la présence de restes marins sur les
sommets alpins, et pourquoi les vallées alpines sont remplies
de sable, de gravier et d'argile. Ces pierres du Jura ont été
arrachées aux Alpes 
diffère des formations rocheuses de leur nouveau site,
montrant ainsi leur véritable origine, en l'occurrence alpine.
On les appelle des « blocs erratiques ».
Ceux du Jura sont situés à 600
mètres au-dessus de l'altitude du lac de Genève. Ils
mesurent souvent des dizaines de mètres cubes ( celui de
la Pierre-à-Martin dépasse 290 m3 ) .
Seule une force colossale a pu les transporter à travers le
fond du lac ( à sec ) et les monter jusqu'à
leur place actuelle.
On trouve des blocs erratiques un peu partout dans
le monde. Sur les côtes britanniques et les plateaux des
Highlands, il en existe des quantités ayant traversé la
mer du Nord depuis les montagnes norvégiennes. D'autres sont
partis de la Scandinavie pour se répandre en Allemagne,
parfois de façon si dense qu'ils semblent avoir été
amassés là par des maçons pour construire des
villes 
sur les pentes du Harz ( massif presque au centre de
l'Allemagne ). Des blocs de pierre sont aussi partis de Suède,
ont survolé les pays Baltes et la Pologne, et ont atterri sur
les Carpates. Un autre train de pierres a quitté la Finlande
et a passé les collines du Valdaï et Moscou pour aller
jusqu'au Don.
En Amérique, des blocs
erratiques issus des granits du Canada et du Labrador se sont
répandus sur les Etats du Maine, du New Hampshire, du Vermont,
du Massachusetts, du Connecticut, de New York, du New Jersey, du
Michigan, du Wisconsin et de l'Ohio ( tous au nord-est des
U.S.A. ); ils se sont perchés sur les arêtes des
montagnes, et gisent sur leurs versants ou au fond des vallées.
On en voit sur la plaine côtière, sur les White
Mountains et les Berkshires, en files parfois ininterrompues 
dans les monts Pocono, ils reposent en équilibre instable sur
le rebord des crêtes. Un touriste attentif se promenant dans
les forêts s'émerveillera devant les dimensions de ces
rochers, amenés et abandonnés là jadis dans des
empilements à faire peur.
Certains sont énormes : le bloc près
de Conway ( New Hampshire ) est long de 25 mètres,
large de 12 et haut de 11, et pèse environ 10.000 tonnes, soit
la charge d'un gros cargo. Le Mohegan qui domine Montville
( Connecticut ) est de même taille. Le grand bloc
plat du comté de Warren ( Ohio ) pèse environ
13500 tonnes et recouvre presque un tiers d'hectare; l'Ototoks, à
50 km. de Calgary ( Alberta ) se compose de deux
morceaux de quartzite « provenant d'au moins 80 km
» et doit peser dans les 18.000 tonnes35.
Néanmoins, ceux de 75 à 90 mètres
de circonférence sont petits si on les compare à la
masse de craie située près de Malmö en Suède :
elle mesure « 4.800 mètres de longueur, 300 de
largeur, avec 30 à 40 d'épaisseur et a été
transportée sur une distance indéterminée... »
Elle est exploitée commercialement. Sur la côte est de
l'Angleterre, on trouve une dalle calcaire analogue « sur
laquelle un village a été innocemment construit »36.
Ainsi, un peu partout sur la
Terre, sur certaines îles lointaines de l'Atlantique et du
Pacifique comme sur celles de l'Antarctique37,
il existe des rochers d'origine étrangère qu'une force
phénoménale a apportés de très loin.
Arrachés aux crêtes des montagnes et aux falaises
côtières, ils ont voyagé par monts et par vaux,
franchissant indifféremment les terres et les mers.
~ Les mers et les terres ont
changé de place
Le plus célèbre
zoologiste de la génération de la Révolution
française et des guerres napoléoniennes fut Georges
Cuvier38,
fondateur de la paléontologie des vertébrés,
science des ossements fossiles et par là même des
espèces animales éteintes. Etudiant les formations de
gypse à Montmartre, ainsi qu'en France et en Europe, il
constata des couches d'animaux ou de plantes ( tous terrestres
et d'eau douce ) intercalées parmi les strates marines du
milieu et du fond - plus ou moins anciennes 
strates récentes, des animaux terrestres étaient
enfouis sous des amas de sédiments marins. Il parvint à
cette conclusion :
Il est souvent arrivé
que des terrains ( mis à sec ) aient été
recouverts par les eaux : soit ils sont descendus dans l'abîme,
soit la mer est simplement montée plus haut que leur
niveau... Les irruptions et retraites répétées
de la mer n'ont pas toutes été lentes ou graduelles :
au contraire, la plupart des catastrophes qui les ont entraînées
ont été subites 
facile à prouver pour la dernière en date qui, par un
double mouvement, a inondé puis laissé à sec
nos continents actuels, ou du moins une grande partie du sol qui les
forme aujourd'hui »39.
« Le fait que les plus anciennes strates [ de
la Terre ] aient été mise en morceaux, levées
et retournées, ne laisse aucun doute sur les causes subites
et violentes qui les ont mises en l'état où nous les
voyons maintenant 
masse des eaux est attestée par les tas de débris et
de galets qui s'interposent souvent entre les strates solides. La
vie a donc été fréquemment troublée sur
cette terre par des événements effroyables.
D'innombrables êtres vivants ont été victimes de
ces catastrophes : les uns, habitants de la terre ferme, se
sont vus engloutis par des inondations, les autres, qui peuplaient
les eaux, ont été mis à sec, le fond des mers
s'étant brusquement rehaussé 
ont même disparu à jamais et n'ont laissé que
quelques fragments commémoratifs à peine
reconnaissables par le naturaliste »40.
Cuvier fut surpris de constater
que « la vie n'a pas toujours existé sur le
globe » parce que des couches profondes ne contiennent pas
la moindre trace d'êtres vivants. Déserte, la mer
« semblait préparer des matériaux pour
les mollusques et les zoophytes41 »
: ils sont apparus et l'ont peuplée, puis quittant leurs
coquilles, ils ont élaboré les coraux, d'abord peu
nombreux puis en vastes formations. Le scientifique français
pensait que des changements avaient opéré dans la
nature ( et pas seulement depuis l'apparition de la vie )
car ces masses terrestres les plus anciennes semblaient elles aussi
avoir subi de violents déplacements42.
Dans le gypse des environs de
Paris, il découvrit une couche calcaire avec plus de 800
espèces de coquillages marins 
trouvait un dépôt d'argile issu d'une eau douce. Et
parmi les coquillages ( tous d'eau douce ) il y avait aussi
des os, mais, chose remarquable, ils appartenaient à des
reptiles ( crocodiles et tortues ) et non à des
mammifères. Une grande partie de la France était alors
recouverte par la mer, puis elle est devenue un pays habité
par des reptiles terrestres 
s'est répété deux fois, les mammifères
prenant la place des reptiles. Chaque couche referme la preuve de son
âge grâce aux os et aux coquilles de animaux qui y ont
été ensevelis au cours de bouleversements successifs.
Ce qui s'est passé dans le Bassin parisien s'est aussi produit
ailleurs, en France comme en Europe. Les couches dévoilent
que :
Le fil des opérations
est rompu ; la marche de la Nature a changé ; et aucun des
agents qu'elle emploie maintenant n'aurait suffi à produire
ses oeuvres antérieures43.
Nous n'avons aucune preuve que la mer puisse aujourd'hui
incruster des coquilles dans des pâtes aussi compactes que les
marbres, les grès ou même le vulgaire calcaire (...)
En résumé, l'ensemble de tous les causes ( encore
actives aujourd'hui ) ne ferait pas sensiblement varier le
niveau de la mer et n'élèverait pas non plus une
simple strate au-dessus de sa surface (...) On a prétendu
qu'elle avait subi une diminution générale de niveau
(...) En admettant qu'il y ait eu un baisse graduelle des
eaux, que la mer ait transporté des matières solides
dans toutes les directions, que la température du globe
diminue ou augmente, aucune de ces causes n'aurait pu renverser nos
strates, envelopper de glace les grands quadrupèdes avec leur
chair et leur peau, exposer à l'air libre des [ animaux ]
marins (...) et finalement détruire de nombreuses
espèces et même des genres entiers »44.
Ainsi, nous le répétons,
nous cherchons vainement des causes suffisantes à produire
des révolutions et des catastrophes tracées et
« signées » sur la croûte terrestre,
dans des forces qui agissent aujourd'hui à la surface de la
Terre 45.
Mais qu'est-ce qui pouvait avoir
causé ces catastrophes ? Cuvier passa en revue toutes les
théories de son époque mais ne trouva pas de réponse
à la question qui le préoccupait. Il constata seulement
qu'elles avaient bel et bien eu lieu. Après « tant
d'effort infructueux », il sentit que sa quête était
vaine. « Je peux dire que les idées que j'ai
poursuivies jusqu'à l'obsession, m'ont quasiment torturé
pendant mes recherches sur les ossements fossiles »46.
~ Les cavernes d'Angleterre
En 1823, un professeur de
l'Université d'Oxford publia un ouvrage intitulé
Reliquiae Diluvianae ( Les Reliques du Déluge ),
avec pour sous-titre : « Observations sur les
restes organiques contenus dans les cavernes, les fissures et le
gravier diluvien, et sur les autres phénomènes
géologiques attestant l'action d'un déluge universel ».
Son auteur William Buckland comptait parmi les grandes autorités
en matière de géologie pendant la première
moitié du XIXe siècle. En visitant une
grotte située à Kirkdale ( Yorkshire ), à
25 mètres au-dessus de la vallée, il découvrit
des dents et des os d'éléphants, de rhinocéros,
d'hippopotames, de chevaux, de cerfs, de tigres ( avec des dents
« plus grandes que celles du plus grand lion ou du plus
grand tigre du Bengale » ), d'ours, de loups,
d'hyènes, de renards, de lièvres, de lapins, ainsi que
des os de corbeaux, de pigeons, d'alouettes, de bécassines et
de canards, le tout dans un sol couvert de stalagmites. La plupart
des mammifères étaient morts « avant
d'avoir perdu leurs dents de lait ». Bien avant Buckland,
certains scientifiques avaient expliqué à leur façon
la présence d'os d'éléphants sur le sol anglais.
Buckland leur répondit que l'idée « qui
a longtemps prévalu et qui satisfaisait les [ archéologues ]
du siècle dernier, affirmant que ces os étaient les
restes d'éléphants importés par les armées
romaines, est réfutée : d'abord parce qu'ils
appartiennent à une espèce éteinte - comme
le prouve leur anatomie, ensuite parce qu'ils sont généralement
mêlés à des os d'hippopotames et de rhinocéros,
animaux qui n'auraient pas pu être affectés aux armées
romaines, enfin parce qu'on en a retrouvé dispersés en
Sibérie et en Amérique du Nord [ mais ]
en quantité égale ou plus grande que dans les parties
d'Europe qui ont été soumises à la puissance de
Rome »47.
Il est ainsi apparu que
l'hippopotame, le renne et le bison cohabitaient à Kirkdale 
que l'hippopotame, le renne et le mammouth broutaient ensemble à
Brentford, près de Londres48;
et que le renne et l'ours gris demeuraient avec l'hippopotame à
Cefn au Pays de Galles. Des squelettes de lemmings49
et de rennes ont été exhumés dans le Sommerset
avec des os de lion et d'hyène50,
et ceux d'hippopotames, de bisons, de chevrotains porte-musc avec des
silex taillés dans les graviers de la vallée de la
Tamise51.
Dans la caverne française de Breugue, on a découvert
des restes de renne avec des os de mammouth et de rhinocéros,
à nouveau dans cette argile rouge avec les mêmes
stalagmites52.
Toujours en France, dans une grotte à Arcy, on a trouvé
des os d'hippopotame au milieu d'os de renne, ainsi qu'un silex
travaillé53.
D'après le Livre
d'Isaïe ( 11:6 ) le léopard et le lion
paîtront avec le chevreau et le veau dans les temps
messianiques à venir... mais aucun prophète n'aurait pu
prédire qu'un renne de la Laponie et un hippopotame du fleuve
Congo vivraient ensemble en Angleterre et en France. Pourtant, ces
animaux ont bien laissé leurs ossements dans la même
boue, des mêmes grottes, avec ceux d'autres bêtes, dans
un assortiment des plus étranges. Leurs ossements furent
découverts dans des graviers et de l'argile auxquels Buckland
a donné le nom de diluvium54.
Il cherchait « à établir deux faits
importants : en premier lieu, qu'une inondation récente
avait affecté la totalité du globe 
lieu, que les animaux dont on avait trouvé les os dans les
restes naufragés de cette inondation étaient
originaires des hautes latitudes du Nord ». La présence
d'animaux tropicaux dans le nord de l'Europe « ne
saurait être mieux expliquée en supposant qu'ils se
livraient à des migrations périodiques (...) car,
pour les crocodiles et les tortues, les longues migrations sont
quasiment impossibles, ainsi que pour l'hippopotame, lourd et gauche
quand il est hors de l'eau ».
Mais alors, comment pouvaient-ils
vivre dans le froid des îles Britanniques ? Buckland
déclare : « Il est également
difficile d'imaginer qu'ils aient pu passer l'hiver dans des lacs ou
des rivières gelés ». En effet, les
animaux terrestres à sang froid sont incapables de réguler
leur température et sont obligés de se terrer pendant
l'hiver, sinon leur sang se congèlerait. Comme Cuvier,
Buckland était « presque certain que si un
changement climatique s'est produit, il a été
soudain »55.
A propos de l'époque de la
catastrophe qui a couvert de boue et de gravats les ossements de la
caverne de Kirkdale, Buckland écrit : « De
la faible quantité de stalactites post-diluviennes, et de
l'état des os - non décomposés56»
on peut déduire que « le temps
écoulé depuis l'arrivée de la boue diluvienne
n'a pas été d'une longueur excessive. »
Il pensa que la catastrophe diluvienne datait tout au plus de 5.000
ou 6.000 ans, chiffre également adopté par Dolomieu, De
Luc et Cuvier, chacun donnant ses propres raisons. Buckland ajouta
ceci : « Quelle qu'en fut la cause, un changement
d'inclinaison de l'axe terrestre, l'approche d'une comète, ou
tout autre cause unique, combinée, et d'ordre astronomique,
elle pose un problème dont la discussion dépasse le
propos de ce mémoire » .
~ Les cimetières marins
Le grès rouge est
considéré comme l'une des plus anciennes couches
contenant des signes de vie. On n'y trouve aucune vie animale d'un
degré supérieur aux poissons. Quel que soit l'âge
de cette formation, elle est « un prodigieux témoignage
d'une mort violente qui a frappé d'un seul coup, non pas des
individus isolés, mais des tribus entières »57.
Vers la fin du XIXe siècle, Hugh
Miller fit du grès rouge d'Ecosse le sujet principal de ses
recherches. Il observa que « la terre était
devenue un vaste sépulcre, depuis une profondeur située
sous le lit des mers jusqu'au dessus du niveau de la mer, sépulcre
au moins égal à deux fois la hauteur du Ben Nevis »58.
L'épaisseur de ces grès atteint le double. Ils offrent
le spectacle d'un bouleversement immobilisé à un moment
donné et pétrifié à tout jamais. Voici ce
qu'en dit Miller : « La première scène
de La Tempête de Shakespeare, s'ouvre parmi la confusion
et le désordre de l'ouragan, le tonnerre et les éclairs,
le rugissement du vent, les cris des matelots, les vibrations des
cordages et l'étourdissant fracas des vagues. Il semble que
l'histoire représentée dans les vieux grès
rouges ( formant maintenant la moitié nord de l'Ecosse )
ait commencé de la même manière (...) La
vaste étendue qui englobe aujourd'hui Orkney, le Loch Ness,
Dingwall, Gamrie et un peu plus, a autrefois été le
décor d'un océan peu profond, troublé par de
puissants courants et agité par les vagues. Une vaste strate
de galets, de 30 à 90 mètres d'épaisseur,
subsiste dans un millier d'endroits et atteste les actions
perturbantes à cette époque de bouleversement »59.
Miller constata que les masses
les plus dures de la couche, des « porphyres - dont
les arêtes coupent le verre aussi facilement que le silex, et
les masses de quartz, qui donnent des étincelles quand elles
sont frappées par l'acier, sont cependant polies et meulées
en forme de balles de revolver (...) Il est néanmoins
difficile d'imaginer à quel point le fond de la mer a dû
être violemment et uniformément agité sur une si
grande superficie (...) et pendant si longtemps, de façon
à ce que toute la région ait été couverte
d'une couche de galets issus de toutes sortes d'anciennes roches et
dont l'épaisseur atteint la hauteur d'un immeuble de 15 étages
»60.
De nombreux animaux aquatiques
sont imbriqués dans ces grès rouges et dans des
postures peu naturelles. A l'époque où se sont
constituées ces formations « une terrible
catastrophe a entraîné la mort brutale des poissons dans
une région dont les frontières sont distantes de 160 km
ou plus. La plate-forme d'Orkney, comme celle de Cromarty, est
recouverte d'une grande épaisseur de fossiles qui portent les
signes révélateurs et sans équivoque d'une mort
violente. Les corps sont courbés, contractés,
contorsionnés 
jusqu'à la tête, l'épine dorsale saillante, les
nageoires déployées à l'extrême, comme
chez les poissons morts de convulsion. Le Pterichthys61
a les bras écartés de façon raide, comme s'il se
préparait à rencontrer un ennemi. Sur cette
plate-forme, les attitudes de tous les ichthyolites [ tout
poisson fossile ] dénotent la crainte, la fureur et la
douleur. D'autre part, ils ne semblent pas avoir été
touchés ultérieurement par de quelconques prédateurs;
aucun de ceux-ci ne paraît avoir survécu. Le tableau
montre une destruction à la fois étendue et totale »62.
Quelle action destructrice pourrait expliquer « le
brusque anéantissement d'innombrables existences dans une
région qui s'étend peut-être sur 25000 km2 ?
» ... « L'imagination ne sait par où
aborder cette énigme et cherche vainement sa solution en
passant en revue tous les phénomènes connus relatifs à
la mort »63,
commente Miller.
Aucune maladie, quelle que soit
sa virulence, ne pourrait élucider certains phénomènes
constatés dans cet immense cimetière : il est rare
qu'une épidémie touche également et
simultanément différentes espèces animales et
jamais elle ne frappe avec une telle soudaineté. Pourtant, ce
plateau contient 10 à 12 genres distincts, et donc de
multiples espèces. L'agent destructeur s'est manifesté
si rapidement que ses victimes sont restées figées dans
une attitude de surprise et de terreur.
La superficie de grès
rouge ancien prospectée par Miller comprend une moitié
de l'Ecosse, depuis le Loch Ness jusqu'à l'extrémité
nord, et les îles Orcades : « Des millier
d'endroits » offrent le même spectacle de
destruction. Mais ce spectacle se reproduit ailleurs, tout autour du
globe, dans des formations identiques ou dissemblables. Buckland
écrit au sujet de Monte Bolca ( près de Vérone,
au nord-est de l'Italie ): « D'après les
circonstances dans lesquelles on les trouve, les poissons fossiles de
Monte Bolca semblent avoir péri d'un seul coup. (...)
Leurs squelettes reposent parallèlement aux lames de la couche
d'ardoise [ schiste argileux ] calcaire ; ils sont
toujours entiers et pressés les uns contre les autres. (...)
Ils ont dû tous mourir soudainement (...) et ont été
rapidement ensevelis dans le sédiment calcaire quand celui-ci
se déposait. Nous sommes sûrs qu'ils ont été
enterrés avant que la décomposition de leurs parties
molles ne commence, [ car ] la peau de certains individus a
conservé des traces de couleur »64.
Le même auteur, parlant des dépôts
de poissons fossiles découverts en Allemagne dans le massif du
Harz, s'exprime ainsi : « Un autre dépôt
bien connu est celui du schiste argileux cuprifère qui entoure
le Harz. La plupart des poissons qu'on y a trouvé ( à
Mansfeld, Eisleben, etc. ) ont une attitude contorsionnée,
souvent attribuée au fait de s'être tordu de douleur
dans les affres de la mort. (...) Comme ces fossiles ont
conservé cette attitude rigide après la mort, il en
résulte qu'ils ont été ensevelis avant le début
de la putréfaction, et apparemment dans la même boue
bitumineuse, dont l'arrivée massive avait causé leur
anéantissement »65.
L'histoire de leur supplice, de leur fin subite et
de leur « mise en bière » immédiate
nous est contée par le grès rouge du nord de l'Ecosse,
par le calcaire de Monte Bolca en Italie, par l'ardoise bitumineuse
de Mansfeld en Allemagne 
de Sarrebruck en Allemagne, « les plus célèbres
dépôts de poissons fossiles en Europe » 
par l'ardoise calcaire de Solenhofen, par l'ardoise bleue de Glaris,
par les marnes66
d'Oensingen en Suisse, et celles d'Aix-en-Provence, pour ne
mentionner que quelques-uns des sites européens les plus
connus.
En Amérique du Nord, de
« pleins paquets de splendides poissons préservés »
sont visibles dans le calcaire noir de l'Ohio et du Michigan, dans le
lit de la Green River en Arizona, dans les couches de diatomées67
de Lompoc en Californie, et dans beaucoup d'autres formations68.
Ainsi, pendant les cataclysmes des premiers âges,
des poissons sont morts dans d'atroces conditions, et le sable et le
gravier des fonds marins soulevés ont recouvert leurs tombes
aquatiques.
~ 3 ~
L'Uniformité
~ La doctrine de l'Uniformité
Du début de la Révolution
française de 1789 jusqu'à la bataille de Waterloo de
1815, l'Europe vécut dans un tourbillon : la France
décapita son roi et sa reine et de nombreux révolutionnaires
les suivirent à leur tour sur l'échafaud. L'Espagne,
l'Italie, l'Allemagne, l'Autriche et la Russie devinrent le théâtre
d'opérations militaires. La Grande-Bretagne faillit être
envahie 
républicaine à Trafalgar. Mais après 1815 tout
le monde aspira à la paix et à la tranquillité.
Avec la Sainte-Alliance, l'Europe mena une politique visant à
réprimer tout mouvement subversif et l'Angleterre s'installa
dans le conservatisme. Son île ne fut pas atteinte par la vague
révolutionnaire de 1830. Dans un climat issu des troubles de
la Révolution et des guerres napoléoniennes, il ne faut
donc pas s'étonner que la théorie de l'uniformité
ait été bien accueillie et qu'elle ait immédiatement
prévalu parmi les sciences naturelles. Selon elle, le
développement de la surface du globe s'est poursuivi sans
heurts à travers les différents âges de la
Terre ; les très lents changements que nous observons
actuellement ont constitué depuis les temps premiers les seuls
faits de réelle importance.
Cette théorie,
proposée d'abord par Hutton en 1795 et ensuite par Lamarck en
1800, fut promue au titre de loi scientifique par le jeune
avocat Charles Lyell 
portait à la géologie allait lui donner la première
place dans ce domaine. Quant à Charles Darwin, un de ses
disciples, il édifia sa Théorie de l'évolution
sur le principe d'uniformité énoncé par son
maître et ami. L'évolutionniste moderne H.F. Osborn, a
écrit : « La continuité actuelle
implique l'improbabilité des catastrophes dans le passé,
ainsi que des changements violents, que ce soit dans le monde animé
ou minéral. En outre, nous cherchons à interpréter
les changements du passé et leurs causes à travers ceux
que nous observons actuellement. Tel fut le secret de Darwin qu'il
tenait de Lyell »69.
C'est avec une dialectique convaincante que ce dernier présenta
son dossier.
Selon lui, le vent, la chaleur
solaire et la pluie pulvérisent progressivement les roches à
l'air libre... Les cours d'eau entraînent les résidus
vers la mer. Ce processus perpétuel érode
inlassablement les continents émergés, et finit
par dégrader de vastes étendues. Alors, la masse
terrestre se soulève de nouveau comme un lent mouvement
respiratoire 
des roches recommence. Les terres s'élèvent et
forment une vaste pénéplaine70
où l'action de l'eau et du vent trace ensuite des sillons 
peu à peu, le plateau se change en une chaîne de plis
montagneux. Un temps infini s'écoule 
s'écroulent sous les coups incessants du vent et de l'eau
qui les emportent grain par grain jusqu'à la mer, laquelle à
son tour fait disparaître la terre sous un faible volume d'eau,
puis se retire lentement.
Aucune grande catastrophe ne
vient transformer la surface du sol. Sans vouloir minimiser les
résultats de l'activité sporadique des volcans, il
n'estimait pas qu'elle eût sur le relief un effet comparable à
celui des cours d'eau, du vent et des vagues marines.
On n'a pas déterminé
la cause de ce mouvement extrêmement lent d'élévation
et d'affaissement. Les géologues du XVIIIe siècle
prétendaient avoir observé une légère
variation graduelle du niveau de la mer Baltique en prenant la côte
du golfe de Botnie71
comme ligne de référence. Au cours des temps
« géologiques » , des processus du
même ordre auraient entraîné tous les changements
qui se sont produits sur la Terre : montagnes majestueuses qui
tantôt s'élevèrent tantôt
s'aplanirent 
une cadence lente 
la pluie et le vent.
Selon l'uniformitarisme, les
changements qui ont eu lieu autrefois se passent encore sous nos
yeux 
non décelables de la Nature, mais aussi la faible intensité
des phénomènes physiques actuels que l'on prend pour
critères. Sachant que cette théorie est enseignée
dans tous les établissements scolaires et que l'on peut
être accusé d'hérésie en la
contredisant, il nous faut donc reproduire ici quelques-unes des
déclarations que Lyell a faites dans ses Principes de
géologie. Elles ont servi de manifeste - ou de
credo - à tous ses disciples, qu'ils s'appellent
uniformistes ou évolutionnistes :
Il a été
notoirement reconnu que, lorsque nous classons les formations
fossilifères par ordre chronologique, elles constituent
des séries incomplètes ou interrompues. Nous passons
sans gradations intermédiaires des systèmes de
couches horizontaux à des systèmes fortement
inclinés : d'un assemblage de vestiges organiques à
un autre, dans lesquels les espèces représentées
et une grande partie des genres sont différents. Ces
solutions de continuité sont si fréquentes que dans la
plupart des cas, elles sont la règle plutôt que
l'exception et beaucoup de géologues considèrent
qu'elles plaident en la faveur des brusques transformations du monde
animé et inanimé 72.
Il reconnaissait
ainsi que la surface de la Terre semble avoir subi des changements
importants, violents et soudains 
documentation s'y rapportant était incomplète et que la
plupart des preuves manquaient : « Grâce aux
éléments solides constituant la lithosphère nous
avons une chaîne permettant de suivre la succession
chronologique des événements naturels, mais il y manque
de nombreux maillons »73.
Pour rendre cette
idée plus plausible, il empruntait un exemple aux sociétés
humaines : lorsqu'on procède chaque année à
un recensement dans 60 régions, l'accroissement de la
population s'avère peu important et progressif ; mais s'il
était effectué - toujours annuellement -
chaque fois dans une région différente, et seulement
dans l'une d'elles, l'augmentation du nombre d'habitants de chaque
région entre deux pointages espacés de 60 ans
paraîtrait très grande et semblerait se produire par
à-coups. Lyell soutenait que l'explication des dépôts
géologiques s'appuie sur un cheminement de pensée
comparable. La théorie de l'uniformité ( ou des
changements graduels dans le passé, évalués par
l'importance des changements observés dans le présent )
ne dispose, il le reconnaissait, d'aucune preuve positive étant
donné que l'écorce terrestre ne nous livre pas son
histoire complète. La théorie, s'édifiant sur le
principe d'argumentum ex silentio, c'est-à-dire
d'argument par défaut, exigeait d'autres analogies :
Supposons
que nous ayons découvert deux villes enfouies au pied du
Vésuve, l'une construite directement au-dessus de l'autre
mais séparées par une grande masse de tuf et de
lave... Un archéologue pourrait se servir des inscriptions
relevées sur les édifices publics pour dire que les
habitants de la ville inférieure et plus ancienne étaient
grecs et ceux de la ville récente, italiens. Mais il
tiendrait un raisonnement hâtif en déduisant de ces
mêmes éléments que la langue parlée en
Campanie était directement passée du grec à
l'italien. Si d'aventure, il découvrait par la suite trois
villes enfouies et superposées, la ville intermédiaire
étant romaine. Il douterait alors du bien-fondé de sa
première opinion et ne serait pas loin d'admettre que d'une
part, les catastrophes responsables de l'engloutissement des villes
pouvaient avoir eu un rapport avec les fluctuations du langage de
leurs habitants, que de l'autre, le latin étant intervenu
entre le grec et l'italien, d'autres dialectes avaient sans doute
été parlés successivement, qu'enfin le passage
du grec à l'italien avait pu être très graduel
74.
Ce passage fréquemment cité
constitue un exemple malheureux : en essayant de prouver qu'il
n'y a pas eu de changements brusques, Lyell a paradoxalement choisi
le résultat de violentes catastrophes puisque les villes dont
il parle sont séparées par des couches de lave. C'est
aussi celui de beaucoup d'études géologiques. L'emploi
d'un tel exemple à l'appui de l'uniformité procède
d'une dialectique spécieuse.
La comparaison est suivie d'une
attaque d'autant plus véhémente que l'idée
exposée ne peut remplacer les preuves géologiques.
Ainsi, Lyell déclare :
Il est
évident que les géologues de jadis n'avaient qu'une
faible connaissance des transformations causées par le vent,
l'eau courante et d'autres forces agissantes mais que de plus, ils
étaient bien inconscients de leur ignorance. Avec la
présomption que celle-ci leur inspirait naturellement, ils
n'hésitèrent pas à proclamer que le temps
n'aurait jamais pu permettre à la nature de produire des
mouvements tectoniques de faible amplitude, et encore moins des
bouleversements importants, tels que ceux révélés
par la géologie 75.
Et il continue :
Jamais dogme
n'a été échafaudé de façon aussi
délibérée pour encourager la paresse et
émousser la curiosité scientifique, que cette
hypothèse fondée sur la discordance entre les causes
anciennes et actuelles 
qui se prête extrêmement mal à accueillir sans
parti pris les modifications minimes mais incessantes, que l'écorce
terrestre subit dans chacune de ses parties 76.
Au début, ce
plaidoyer fut seulement défensif car la position manquait
d'appuis solides. Puis, comme si les comparaisons avec les situations
humaines pouvaient être assez concluantes pour se substituer à
la carence des témoignages de la Nature, il prit un ton
intransigeant : « C'est pourquoi, il faut exclure
les concepts qui admettent la possibilité de catastrophes
soudaines et violentes, et de révolutions affectant la Terre
entière comme ses habitants ; nous rejetons les théories
qui laissent transparaître le désir de trancher le
noeud gordien plutôt que de le dénouer avec
patience et ne sont limitées par la moindre référence
à des analogies évidentes »77.
En dépit de
ce langage péremptoire, l'idée que ce qui ne se produit
pas dans le présent ne s'est pas produit dans le passé
constitue une limitation volontaire. Plutôt même qu'un
principe scientifique, c'est davantage une profession de foi.
D'ailleurs, Lyell termine dans le même esprit son chapitre
célèbre par une incitation et un précepte
destinés à ses disciples : « Si, en
définitive, le chercheur admet que les modifications anciennes
et actuelles de la surface terrestre ont entre elles une certaine
ressemblance - voire une parfaite similitude, il considérera
tous les faits notables concernant les forces agissant
quotidiennement, comme la clef qui lui permettra d'expliquer certains
mystères du passé »78.
~ L'hippopotame
L'hippopotame habite
les grands cours d'eau et les marais africains. On ne le rencontre en
Europe ou en Amérique que dans les jardins zoologiques où
il passe la plus grande partie de son temps vautré dans un
bassin d'eau boueuse. Après l'éléphant, c'est le
plus gros animal terrestre. On a relevé ses traces loin de son
habitat coutumier, jusque dans le Yorkshire en Angleterre.
Voici comment Lyell
expliquait ainsi sa présence en Europe :
Le géologue
peut se livrer à maintes hypothèses sur l'époque
à laquelle des troupes d'hippopotames abandonnèrent
les rivières de l'Afrique du Nord, le Nil, par exemple,
nageant en été le long des côtes
méditerranéennes vers le Nord, s'arrêtant à
l'occasion pour visiter les îles voisines. Ils ont pu y
aborder pour paître ou brouter, y séjourner quelque
temps et reprendre leur route vers le Nord. D'autres entreprirent
peut-être pendant la saison chaude la traversée de
l'Europe en empruntant les rivières espagnoles et françaises
jusqu'à la Somme, la Tamise ou la Severn, pour repartir
opportunément en direction du Sud avant la venue de la neige
et de la glace 79.
Digne du poème
mythique relatant l'expédition des Argonautes, cette évocation
d'un périple qui les aurait menés depuis l'Afrique
jusqu'à l'antique Albion, semble tirée d'un conte
idyllique. Dans la grotte Victoria près de Seule ( ouest
du Yorkshire ) à 440 mètres au-dessus du niveau de
la mer, on a découvert, sous 4 mètres de dépôts
argileux contenant des rocs fortement striés, d'abondants
restes de mammouths, de rhinocéros, d'hippopotames, de bisons,
d'hyènes et d'autres animaux.
Des restes d'hippopotames voisinent
avec ceux de mammouths, de rhinocéros et de lions dans les
nombreuses cavernes du Vale of Clwyd. Particulièrement dans
celle de Cae Gwyn, « les fouilles ont établi
sans conteste que les ossements avaient été fort
dérangés par l'action de l'eau ». Le sol de
cette grotte fut « recouvert ensuite par des argiles et
du sable contenant des cailloux étrangers au site. Ce fait
semble prouver que celles qui sont aujourd'hui à 120 mètres
d'altitude, ont dû être submergées bien après
leur occupation par des hommes ou des animaux... leur contenu a dû
être dispersé par l'action de la mer pendant la grande
submersion des époques glaciaires intermédiaires, puis
recouvert par des sables marins »80,
écrit H. B. Woodward.
Ainsi, non seulement les
hippopotames nageaient vers l'Angleterre et parcouraient le Pays de
Galles pendant les douces nuits d'été, mais en plus ils
escaladaient les montagnes afin de mourir en paix dans les grottes
parmi d'autres animaux 
avec douceur, répandait tendrement de petits cailloux sur le
corps de ces voyageurs assoupis alors que la contrée, ses
collines et ses cavernes glissaient doucement sous le niveau de la
mer et que de faibles courants caressaient les cadavres et les
recouvraient de sable rose.
Les partisans de l'uniformité
soutenaient trois affirmations :
1 ) à une
époque relativement récente, le climat des îles
britanniques était si chaud que les hippopotames s'y
rendaient en été.
2 ) ces îles
se tassèrent au point que les montagnes furent envahies par
la mer.
3 ) le sol reprit
son altitude actuelle 
sans que la Nature ait agi avec violence.
D'autre part, serait-il
impossible qu'une vague énorme ait traversé le pays, se
soit engouffrée dans les grottes pour les remplir de sable et
de gravier marin ? Le sol s'est-il affaissé puis exhaussé
à la suite d'un phénomène naturel qui modifia
aussi le climat ?
Prises de panique, les faunes
terrestres et marines se sont-elles affolées dans une fuite
éperdue dès les prémices de la catastrophe,
poursuivies par la mer qui vint les asphyxier dans les cavernes,
devenues leur dernier refuge et leur sépulture ?
Ou encore la mer les
arracha-t-elle à l'Afrique pour les jeter en tas sur les îles
britanniques et ailleurs, en les recouvrant de terre et de débris
marins ?
Pourtant, les entrées de
certaines grottes étaient trop étroites et les grottes
trop exiguës pour accueillir et abriter des bêtes aussi
volumineuses que des hippopotames et des rhinocéros.
Peu importe de savoir quelle
supposition est exacte : qu'ils aient vécu en Angleterre
ou y aient été précipités par l'océan,
qu'ils se soient réfugiés dans des cavernes ou que les
cavernes ne leur aient servi que de tombeaux, la présence de
leurs ossements en Grande-Bretagne et au fond de ses eaux est le
signe d'un grand bouleversement mondial.
~ Icebergs
La théorie à propos
des cataclysmes du passé n'était pas compatible avec
les enseignements alors en vigueur. Ceux-ci attribuaient la
distribution des dépôts dérivés81
et des blocs erratiques à l'action de l'eau, sous forme de
puissants raz-de-marée venus se briser sur les continents. Il
fallait faire appel à un processus capable du même
travail, mais en un laps de temps infiniment plus long. Les
navigateurs nordiques ayant observé des icebergs dans lesquels
étaient enclavés des morceaux de rocs, Lyell affirma
que ces glaces flottantes - détachées des
inlandsis qui descendent des côtes montagneuses jusqu'à
la mer - transportaient les roches à travers les océans.
Si, disait-il, nous considérons la longueur des époques
géologiques et que nous y ajoutons les propriétés
des icebergs, nous pouvons expliquer la présence des blocs
erratiques et celle des graviers sur le sol.
Comment se fait-il qu'il y en ait
loin du littoral ? Lyell enseignait que la Terre avait été
submergée, puis que les icebergs passant au-dessus s'étaient
délestés de leurs charges, et qu'ensuite le sol s'était
soulevé les ramenant à l'air libre. Quant à ceux
que l'on trouve sur les montagnes, il les expliquait à peu
près de la même façon. Car pour justifier leur
provenance, il fallait admettre la submersion de vastes parties de
continents à une époque relativement récente.
Par exemple dans les Berkshires,
les blocs erratiques sont parfois alignés en files
interminables. Mais les icebergs ne pouvaient pas avoir été
des « transporteurs intelligents » et
Lyell dut bien percevoir la faiblesse de sa théorie. La seule
possibilité connue à cette époque était
le raz-de-marée. Mais il avait pris les catastrophes en
aversion 
politique européenne que celles provoquées par la
Nature, à un tel point que son autobiographie commence par un
souvenir significatif qui l'avait profondément marqué :
« J'avais quatre ans et demi quand survint un accident
que je ne suis pas près d'oublier ». Sa famille
se trouvait en voyage dans deux voitures à une étape et
demie d'Edimbourg. « Nous arrivions sur une route
étroite flanquée d'une falaise abrupte, surplombant un
profond ravin sans parapet. Soudain, un troupeau de moutons fit
irruption. Leur apparition effraya les chevaux de la première
voiture... Ils s'emballèrent : chaise de poste, cocher,
attelage, tout versa en un instant ». Ses occupants furent
sortis par la vitre brisée, il y eut un peu de sang, quelqu'un
s'évanouit82.
L'incident s'imprima comme le premier et le plus vif souvenir
d'enfance dans la mémoire de celui qui allait devenir le père
de l'uniformatirarisme83.
~ Darwin en
Amérique du Sud
Après avoir
abandonné ses études de médecine à
Edimbourg, Charles Darwin reçut son diplôme de théologie
au Christ College de Cambridge. En décembre 1831 il s'embarqua
comme naturaliste à bord du bateau Beagle84
pour mener pendant 5 ans une expédition scientifique autour du
monde. Le livre fraîchement publié par Lyell Les
Principes de la géologie devint sa bible et il dédia
à l'auteur la deuxième édition du Journal
qu'il écrivit au cours de son voyage. Ce fut la seule
enquête géologique et paléontologique à
laquelle Darwin se soit livré sur le terrain 
acquit une expérience dont il tint compte tout au long de sa
vie : « Les observations effectuées pendant
mon périple furent à l'origine de toutes mes vues » .
Il avait décidé
de se rendre dans l'hémisphère austral et plus
particulièrement en Amérique du Sud, continent qui
attirait les naturalistes depuis les voyages d'exploration
d'Alexandre de Humboldt85.
Darwin fut impressionné par les innombrables fossiles
d'espèces animales éteintes, la plupart de tailles bien
supérieures à celles vivant aujourd'hui. Ils évoquaient
l'existence d'une faune prospère, subitement rayée du
globe à une époque géologique relativement
proche de nous. Ainsi, à la date du 9 janvier 1834 on lit dans
ses notes : « Il est impossible de réfléchir
aux changements survenus dans le continent américain sans
éprouver le plus profond étonnement. Jadis, de monstres
énormes y grouillaient : maintenant, nous n'y trouvons
plus que des Pygmées en comparaison de leurs prédécesseurs
préhistoriques » . Il ajoute : « La
plupart d'entre eux, voire la totalité, vivaient à une
période récente : ils furent contemporains de la
majorité des coquillages marins actuels. Depuis leur époque,
il n'a pu se produire de grands changements dans la configuration du
pays. A quoi attribuer l'extermination de tant d'espèces et de
genres entiers ? On pense d'abord irrésistiblement à
quelque grande catastrophe. Mais pour détruire ainsi tous les
petits et gros animaux de la Patagonie méridionale, du Brésil,
de la Cordillère des Andes et ceux de l'Amérique du
Nord jusqu'au détroit de Bering, il nous faudrait ébranler
toute la structure du globe » .
Un événement
de ce type étant exclu de toutes les considérations
imaginables, Darwin ne concevait pas d'explication plausible :
« Il était difficile d'admettre qu'une variation
de température ait simultanément détruit les
habitants des régions tropicales, tempérées et
polaires de chaque côté du globe » .
De plus, il était certain que
l'homme n'avait pu être cet agent destructeur : « Même
s'il avait attaqué tous les grands animaux, aurait-il aussi
été capable d'anéantir les nombreux petits
rongeurs et quadrupèdes ? » demandait-il...
« Nul n'imaginera qu'une sécheresse... ait pu
détruire tous les individus de toutes les espèces
depuis la Patagonie jusqu'au détroit de Béring. Et que
dire de l'extinction du cheval ? Ces plaines ont-elles manqué
de pâturages, elles qui ont été parcourues par
des milliers de troupeaux issus des montures qu'amenèrent les
Espagnols ? » Et sans prendre position, il terminait
en disant : « Dans la longue histoire du monde,
rien n'est aussi étonnant que ces incroyables exterminations
plusieurs fois répétées »86.
De ses incertitudes
naquit l'idée que l'extinction des espèces était
le prélude de la sélection naturelle.
~ 4 ~
La Glace
~ L'origine de la
théorie glaciaire
En 1836, le jeune géologue
et paléontologue Louis Agassiz se rendit sur un glacier des
Alpes pour prouver au professeur Jean Charpentier, naturaliste comme
lui, à quel point les idées proposées par A.
Bernardi étaient fausses. En effet, appartenant à
l'école forestière d'une petite ville, Bernardi
soutenait qu'une grande partie de l'Europe avait été
recouverte de glace. Quatre ans auparavant, il avait écrit :
« La glace polaire est jadis arrivée jusqu'à
la limite Sud de la zone qui reste marquée par la présence
de blocs erratiques »87.
Le botaniste C. Schimper, ayant probablement eu la même idée,
venait de forger l'expression die Eiszeit88
et avait réussi à convaincre le professeur Charpentier.
D'abord sceptique, Louis Agassiz changea d'avis et devint
l'acteur principal de cette nouvelle théorie. Il construisit
une cabane sur les bords de l'Aar et s'y installa afin d'observer les
mouvements de la glace, ce qui lui valut l'attention des spécialistes
et des curieux de toute l'Europe.
Son étude révéla
que les glaciers alpins peuvent avancer de quelques mètres par
jour à cause de leur poids et charrient les débris
arrachés sur leur passage. Certains d'entre eux sont rejetés
sur les côtés et forment les moraines latérales 
d'autres sont poussés par le front qui avance et constituent
les moraines terminales ( ou frontales ). Lorsque le
glacier fond - et par conséquent recule - les rocs
détachés restent là où ils se trouvaient
lors de sa plus grande expansion. Agassiz admit que les blocs
arrondis ou anguleux du Jura y avaient été apportés
par la glace venue des Alpes et que les traînées de
moraines d'Europe du Nord et d'Amérique avaient été
formées par les glaciers gigantesques qui recouvraient
autrefois la quasi-totalité de ces continents. Il affirma que
les dépôts avaient été transportés
puis laissés sur place par la couche glaciaire , que
celle-ci avait strié le sol avec les fragments de pierres
dures dont elle s'était armée, qu'elle avait poli les
pentes des vallées par frottement et creusé enfin le
lit des lacs.
Agassiz étendit le résultat de ses
observations ( qui se limitaient à la Suisse et aux pays
voisins ) aux autres parties du monde. Il partit en Angleterre
pour exposer les conséquences de ses recherches devant
d'autres éminents géologues89
et obtenir l'aide nécessaire afin d'être accepté
par le milieu scientifique. En se souvenant de son isolement
scientifique, il a confié à sa femme : « De
tous les naturalistes plus âgés que moi, un seul me
donna son appui : le docteur Buckland, doyen de Westminster... Nous
nous rendîmes en Ecosse ( c'est un des plus doux souvenirs
de ma vie ). Comme nous approchions du château du duc d'Argyll,
bâti au coeur des Highlands et
qui me rappelaient certains paysages suisses, je dis à
Buckland: " Nous allons bientôt trouver nos premières
traces de glaciers " Dès l'entrée de la
vallée, nous passâmes par-dessus une ancienne moraine
frontale qui la barrait à demi. C'était bien le lieu
propice à une révélation : Agassiz avait
fait un adepte »90.
Quelques semaines
plus tard, le 4 novembre, il fit un exposé à la Société
géologique de Londres, résumant cette excursion sous
l'angle de la théorie glaciaire 
de l'association, lui succéda à la tribune. Son exposé
traita le même sujet. Quelques jours avant la séance, il
avait écrit à Agassiz pour l'informer du succès
de sa mission : « Lyell a complètement
adopté votre théorie ! Lorsque je lui ai montré
un magnifique groupe de moraines à 3 km du domicile de
son père, il s'y est rangé sur-le-champ, car elle
résout une foule de problèmes qui l'embarrassait
jusqu'à présent »91.
Moins de trois
semaines après cet épisode, c'est-à-dire le
lendemain de l'intervention des deux orateurs, il rédigea une
déclaration hâtive dans laquelle la présence des
moraines en Grande-Bretagne était expliquée à la
lumière des enseignements d'Agassiz. A la séance du
4 novembre, Murchison avait tenté une contre-attaque.
Elle ne produisit guère d'effet, bien qu'il se soit montré
vraiment éloquent. La même année, Agassiz publia
sa théorie dans un ouvrage intitulé Etudes sur les
glaciers :
Le sol de
l'Europe, orné naguère d'une végétation
tropicale et habité par des troupes de grands éléphants,
d'énormes hippopotames et de gigantesques carnassiers, s'est
trouvé enseveli subitement sous un vaste manteau de glace
recouvrant indifféremment les plaines, les lacs, les mers et
les plateaux. Aux mouvements d'une puissante création
succédèrent le silence et la mort. Les sources
tarirent, les fleuves cessèrent de couler et les rayons du
soleil, en se levant sur cette plage gelée ( si
toutefois ils arrivaient jusqu'à elle ), n'y étaient
salués que par les sifflements des vents du Nord et par le
tonnerre des crevasses qui s'ouvraient à la surface de ce
vaste océan de glace 92.
De son propre aveu,
il considérait que le début et la fin de la glaciation
résultaient d'événements catastrophiques, ne
niant pas que les mammouths de Sibérie aient pu être
congelés en un instant grâce au rapide envahissement du
globe par la glace. Il admettait que des cataclysmes successifs se
soient produits à l'échelle mondiale accompagnés
d'une chute de température, et que les périodes
glaciaires ( car il y en avait eu plus d'une ) se soient à
chaque fois terminées par un regain d'activité du feu
central ( éruptions de l'intérieur ).
Toujours selon lui,
les Alpes occidentales se sont élevées très
récemment, à la fin de la dernière période
et seraient donc plus jeunes que les cadavres de mammouths de Sibérie
dont la chair est encore comestible 
ont péri au début de l'âge glaciaire93.
Avec la reprise des éruptions volcaniques, la couverture de
glace avait fondu, déclenchant de grandes inondations 
les montagnes et lacs suisses et d'autres lieux s'étaient
formés, et, partant de là, le relief terrestre avait
subi une modification générale.
On a souvent dit
qu'Agassiz avait ajouté entre 500.000 et 1 million d'années
à l'histoire récente de la Terre en plaçant la
grande glaciation entre le tertiaire - ou époque des
mammifères - et l'époque récente94.
Ne pas oublier que ce million d'années supplémentaire
attribué aux ères glaciaires est une estimation de
Lyell qui interpréta la théorie d'Agassiz dans un
esprit uniformiste.95
L'idée de la couverture glaciaire continuelle était
acceptable pour Lyell. Il y adhéra, se contentant des preuves
trouvées à 3 km de la maison familiale, mais admit
cependant que les déplacements des icebergs ne pouvaient
expliquer le phénomène de la dérive des blocs
erratiques et leur présence en différents points du
globe. Il ne restait qu'une contre-proposition, celle de la vague de
translation, ou raz-de-marée, qui aurait dévasté
les continents 
Désormais,
avec la glace continentale, il estimait posséder la bonne
solution du moment que le côté catastrophique de la
théorie était éliminé, comme l'avait tout
de suite proposé Agassiz, pourtant disciple de Cuvier.
Personne ne se demandait encore quelle avait été la
cause de la couverture glaciaire.
~ Sur les plaines
russes
Très peu après
cette séance historique, invité par le tsar Nicolas I,
Murchison se rendit en Russie afin d'y mener une étude
géologique. Elle donna lieu à la découverte du
système Permien96;
son inventeur fut le premier à reconnaître le Permien,
le Silurien97
et ( avec Sedgwick ) le Dévonien98,
les trois principales périodes admises dans la classification
moderne des ères géologiques.
Voulant vérifier la thèse
d'Agassiz, Murchison parcourut l'empire russe d'Est en Ouest sous
toutes ses latitudes pendant des mois, observant avec soin les blocs
erratiques répartis sur toutes ses vastes plaines. Dans la
partie Nord du pays et en Finlande, il en trouva d'énormes,
mais leur taille diminuait lorsqu'il se dirigeait vers le Sud,
suggérant qu'un raz-de-marée venu du Nord ou du
Nord-Ouest avait laissé des fragments rocheux sur sa route. Il
constata également que ceux observés dans les Carpates
n'étaient pas d'origine locale mais bien... scandinave.
Quant aux dépôts dérivés
ou « entassements de pierres, de sables, d'argiles et
de graviers, répandus en grande quantité sur les zones
peu élevées de Russie, de Pologne et d'Allemagne »,
Murchison est persuadé que « beaucoup d'entre
eux, pour ne pas dire la plupart... ont été déplacés
par la poussée des eaux résultant des puissantes vagues
de translation et des courants créés par les
différences de niveau, souvent brutales entre la mer et le
continent »99.
En tout état de cause, ces irruptions marines sont à
l'origine des dépôts dérivés « avec
l'aide de flots de glace ». Etant donné « qu'en
Suède méridionale, en Finlande ou en Russie
nord-orientale il n'existe pas de montagne dont un glacier ait pu
descendre, et que ces régions n'en sont pas moins abrasées,
striées et polies », Murchison conclut que les
faits constatés sur des contrées aussi plates sont les
conséquences d'une transgression marine qui laissa derrière
elle d'énormes masses de débris et de pierres roulées.
En revanche,
Murchison « rejeta l'application de la théorie
glaciaire continentale à la Suède, à la
Finlande, à la Russie nord-orientale et à tout le nord
de l'Allemagne, en somme à toutes les régions basses de
l'Europe »100.
Il admit que les glaciers arctiques avaient jadis existé dans
les montagnes du Nord de la Scandinavie et en Laponie : des pans
de glace qui s'en étaient détachés avaient
charrié des pierres brisées et angulaires sur les
terres submergées et les avaient abandonnées au-dessus
du dépôt apporté par l'irruption des eaux.
Murchison signala également que « la Sibérie
est totalement dépourvue de blocs erratiques, bien qu'elle
soit bordée de trois côtés par de montagnes
hautes »101.
Pour « expliquer certains phénomènes
superficiels », il évoquait les icebergs détachés
des glaciers, et maintenait avec une tranquille assurance que « ce
sont les conditions aqueuses détritiques qui feront le mieux
comprendre la grande diffusion des dépôts dérivés
sur la surface du globe, ainsi que l'abrasion et les striations très
fréquentes des roches, aussi bien à des niveaux bas
qu'à d'autres plus élevés, sous presque toutes
les latitudes »102.
A la fin de sa vie, sans renier
aucune de ses observations et conclusions, Murchison avoua dans une
lettre à Louis Agassiz qu'il regrettait d'avoir fait
opposition à la nouvelle théorie au début de
leurs entretiens 
marins récents au milieu d'immenses plaines de Russie,
d'Europe et d'Asie.
D'autre part, des phoques
- apparentés à ceux de l'océan Arctique -
vivent actuellement dans les eaux qui baignent la côte Nord de
l'Iran. Certains en conclurent qu'il n'y a pas très
longtemps, en se répandant, la mer polaire rejoignit la
Caspienne :
Depuis que
la glace a reculé, l'océan Arctique a pénétré
au coeur de la Russie et a laissé en maints endroits,
des dépôts marins sur le sédiment glaciaire
dérivé comme sur les sols plus fermes. Il a également
envahi le lointain bassin de l'Obi, puis a communiqué avec la
Caspienne; les ancêtres des phoques vivant maintenant sur ses
îles rocheuses s'y sont alors rendus et y sont restés
quand l'eau s'est retirée 103.
~ La glaciation
des tropiques
Alors qu'il se
trouvait au Brésil, l'un des pays les plus chauds du monde,
Agassiz retrouva en 1895 toutes les manifestations qu'il attribuait à
l'action de la... glace. Ses collègues, qui s'étaient
précédemment rangés de son côté,
s'étonnèrent à juste titre : ... une
couverture de glace aux tropiques et sur l'équateur lui-même ?
Pourtant, il y avait là des accumulations de dépôts
dérivés, des roches striées, des blocs
erratiques, des vallées en auge et aussi de la tillite104
polie 
polissage 
glaciation... Mais pourquoi une contrée tropicale aurait-elle
été recouverte par un manteau gelé épais
de plusieurs milliers de mètres ?
On découvrit également
les preuves d'une glaciation en Guyane britannique, pays aussi chaud
que le Brésil. Bientôt, la même information arriva
du continent africain, mais les relevés topographiques
démontrèrent - chose étrange - que non
seulement l'Afrique équatoriale et Madagascar avaient été
recouvertes de glace, mais aussi qu'elle s'était
déplacée de l'équateur vers les plus hautes
latitudes de l'hémisphère austral, c'est-à-dire
dans la mauvaise direction !
Puis ce fut au tour de l'Inde de témoigner
dans le même sens : là aussi, la glace était
partie de l'équateur, non pas vers le pôle mais en
s'élevant depuis les terres basses, jusqu'aux contreforts de
l'Himalaya. Après réflexion, la glaciation de ces
régions équatoriales fut attribuée à une
autre période qui se serait établie non pas des
milliers d'années, mais des millions d'années
auparavant.
Aujourd'hui, il est généralement
admis que les vestiges de l'ancienne glaciation constatée sous
les tropiques et dans l'hémisphère austral remontent
environ à l'époque permienne, bien plus ancienne que la
dernière période glaciaire. « Le trait le
plus remarquable de la glaciation permienne est sa répartition »,
écrit Dunbar de Yale University. « L'Amérique
du Sud n'en a pas été exempte : les traces de
glaciation sont toujours visibles en Argentine et au Brésil
sud-oriental, à moins de 10° de l'équateur. Dans
l'hémisphère boréal, l'Inde péninsulaire
proche de l'équateur, a été le théâtre
principal d'une glaciation se déplaçant vers le Nord
( ou allant des tropiques vers des latitudes plus hautes ) »105.
« La calotte glaciaire recouvrit presque toute
l'Afrique du Sud, jusqu'à 22° de latitude Sud au moins et
s'étendit aussi sur Madagascar »106.
Même si le phénomène
s'est produit à une époque très reculée,
l'existence d'une couche de glace épaisse de plusieurs
milliers de mètres dans les régions les plus chaudes du
globe ne cesse d'être une énigme et un défi pour
l'esprit. Chamberlin dit à ce sujet : « Certaines
de ces énormes couches de glace avancèrent même
jusqu'aux tropiques, où les entassements de moraines, épais
de centaines de mètres, stupéfient les géologues
qui les contemplent. On n'a pas encore fourni d'explication
satisfaisante sur l'étendue et la situation de ces glaciers
extraordinaires... » Et il ajoute : « Ces
glaciers presque incroyables, compte tenu de leurs dimensions et de
leurs emplacements ne se formèrent certainement pas dans les
déserts ! »107.
~ Le Groenland
Selon la théorie
glaciaire, le Groenland est l'exemple type de ce qui s'est produit
jadis dans la majeure partie du globe. Il appartient au grand
archipel qui couronne le Nord-Est du Canada, bien qu'il soit parfois
considéré comme faisant partie de l'Europe. Si l'on
estime que l'Antarctique et l'Australie sont des continents, c'est la
plus vaste de toutes les îles. Elle mesure 2.700 km de
longueur, s'inscrit presque entièrement à l'intérieur
du cercle arctique et atteint 83° 39' de latitude Nord. De
ses 2.184.000 km2, plus de 1.800.000 km2 sont
recouverts d'une immense croûte de glace qui ne laisse libre
que la frange littorale. On détermine son épaisseur en
mesurant le temps mis par l'écho pour revenir du soubassement
rocheux après avoir provoqué une détonation à
la surface de la couche : et elle dépasse 2.000 mètres.
« Pendant longtemps, bien des gens ont cru que
l'intérieur du pays était dépourvu de glace et
qu'il était peut-être même habité.
C'est presque uniquement pour le vérifier que le baron
Nordenskjöld y conduisit une expédition »108.
Il entreprit
l'ascension de la calotte glaciaire à Disco Bay ( 69°
de latitude ), se dirigeant vers l'Est pendant 18 jours :
« Des rivières coulent en suivant des lits
rappelant ceux creusés dans la terre... mais en comparaison le
bleu de leurs parois glacées est infiniment plus beau.
Toutefois, ces cours d'eau ne sont pas absolument continus. Après
avoir parcouru une certaine distance à l'air libre, ils
plongent subitement et entièrement avec un mugissement
assourdissant dans quelque crevasse béante, pour continuer
leur route vers la mer par des cheminements dérobés 
nous rencontrâmes aussi beaucoup de lacs dont les bords sont
gelés » . En tendant l'oreille, écrit
l'explorateur, « nous entendions une sorte de
grondement assourdi provenant de ces torrents invisibles et, de temps
à autre, une forte détonation isolée, semblable
à celle d'un canon, nous annonçait la formation d'une
nouvelle crevasse... Dans l'après-midi, on vit au loin une
colonne de brouillard bien définie ; de plus près on
découvrit qu'elle s'élevait d'un abîme dans
lequel s'engouffrait un véritable fleuve. La masse liquide
mugissante s'était foré un puits pour vraisemblablement
atteindre le socle du glacier, situé minimum 600 mètres
plus bas »109.
Le Groenland du Sud semble donc
vivre encore à l'âge glaciaire. Cette île arctique
a l'aspect que devaient avoir autrefois certaines régions
continentales. Mais cela n'explique pas comment la glace a pu
recouvrir la Guyane britannique et Madagascar. Il n'est pas moins
étonnant d'apprendre, si l'on en croit l'avis des
spécialistes, que la zone nord du Groenland n'a jamais subi de
glaciation : « Les îles de l'archipel
arctique non plus », surenchérit un autre
scientifique, « et pas davantage l'intérieur de
l'Alaska »110.
L'explorateur polaire Vilhjamur Stefansson écrit :
« Probablement, jadis comme aujourd'hui, l'extrême
Nord du Groenland faisait exception, car il semble de règle
que les pays les plus au Nord ne sont pas et n'ont jamais été
sous la glace »111.
« Il est à remarquer que ce fut le cas pour les
terres basses de la Sibérie du Nord et de l'Alaska »112,
expliqua James D. Dana, éminent géologue américain
du siècle dernier. « En Sibérie et sur
les îles polaires de l'océan Arctique, des aiguilles
rocheuses fichées dans la terre se tiennent encore debout 
elles auraient certainement été renversées et
même brisées si une couverture glaciaire avait parcouru
les lieux »113.
Des os de rennes groenlandais
furent découverts dans le Sud du New Jersey et dans le Sud de
la France 
en Crimée. Cela est dû, paraît-il, à
l'invasion de la glace et à la retraite des animaux nordiques
vers le Sud. D'autre part, l'hippopotame a vécu en France et
en Angleterre et le lion en Alaska. Pour donner une explication
plausible, on a fait intervenir une période interglaciaire :
la région se réchauffant, les animaux du Sud auraient
émigré vers les latitudes nordiques. Le remplacement
d'une faune par une autre ayant eu lieu à plusieurs reprises,
on compte généralement quatre périodes
glaciaires, suivies chacune d'un adoucissement climatique, mais leur
nombre varie selon les pays ou les spécialistes.
Cependant, personne n'a jamais su pourquoi les
régions polaires ont été exemptes de glaciation
tout au long des temps géologiques. Par ailleurs, la flore
naissante du Groenland, datant du tertiaire, pose un problème.
En 1868, Heer publia à
Zurich un ouvrage traitant des végétaux fossilisés
de l'Arctique 
un assortiment de plantes constitué par des magnolias et des
figuiers114.
Des forêts d'arbres exotiques et des boqueteaux de plantes
juteuses méridionales poussaient donc sur ce pays profondément
enclavé dans le cercle polaire, privé de la lumière
nécessaire à leur croissance pendant 6 mois de l'année.
~ Les Coraux des
régions polaires
Le Spitzberg ( 78° 56'
de latitude Nord ), une possession norvégienne de l'océan
Arctique est aussi distant d'Oslo que celle-ci l'est de Naples. Heer
y identifia 136 espèces de plantes fossiles et les
assigna à l'époque tertiaire. Parmi ces végétaux,
il inventoria des pins, des sapins, des épicéas et des
cyprès, ainsi que des ormes, des coudriers et des nénuphars.
L'extrémité Nord de
l'île recèle une couche de charbon noir et brillant,
épaisse de 8 à 10 mètres 
recouverte de schiste noir et de grès incrusté de
plantes fossiles terrestres. « Lorsqu'on pense que
cette luxuriante végétation croissait à moins de
8° 15' du pôle Nord, dans une région qui reste dans
l'obscurité pendant la moitié de l'année et qui
est aujourd'hui presque continuellement sous la neige et la glace, il
est facile d'évaluer la difficulté du problème
que pose aux géologues la répartition des climats »115.
Pour constituer une couche de
charbon de 10 mètres d'épaisseur, le Spitzberg devait
avoir des grandes forêts. En admettant que, pour une raison
quelconque, cet archipel ait joui d'une température comparable
à celle de la Côte d'Azur, il est impossible qu'elles y
aient poussé car à 1.500 km à l'intérieur
du cercle polaire, la nuit règne 6 mois sans
interruption, et le reste de l'année, le soleil se tient très
bas au-dessus de l'horizon. Pourtant, on y a retrouvé non
seulement des arbres fossiles et du charbon, mais aussi des coraux
qui ne croissent qu'en eau tropicale 
même à la hauteur de l'Egypte ou du Maroc est trop
froide pour eux... Or, ils ont prospéré le long des
côtes du Spitzberg ! De nos jours, on peut y contempler
leurs immenses colonies recouvertes de neige. Même en faisant
remonter la formation de ces madrépores116
au passé le plus lointain, le problème de leur
croissance n'est pas résolu.
A une certaine époque, les
coraux vivaient tout le long des côtes de l'Amérique du
Nord ( Alaska, Canada et Groenland ) - on les voit
encore, pétrifiés. Plus tard, au tertiaire, les
figuiers fleurissaient à l'intérieur du cercle
arctique 
géants de Californie, s'étalaient du détroit de
Béring au Nord du Labrador. « Il est difficile
d'imaginer les conditions climatiques qui ont permis à ces
arbres de pousser si près du pôle, privés de
soleil pendant plusieurs mois de l'année »117.
On prétend qu'autrefois le climat était
identique sur la totalité du globe et que la caractéristique
« des périodes chaudes qui ont constitué
la plus grande partie des temps géologiques était la
faible différence de température entre les régions
équatoriales et les régions polaires ». A
cela, dans son livre Climate through the Ages, Brooks répond :
« Tant que l'axe de rotation reste à peu près
dans sa position actuelle relativement au plan de l'orbite terrestre
autour du Soleil, la limite extérieure de l'atmosphère
dans les régions tropicales doit recevoir plus de chaleur
solaire que les latitudes moyennes, et les latitudes moyennes plus
que les régions polaires 
est très difficile de concevoir une cause susceptible d'élever
la température de ces régions de 15°, ou davantage,
tandis que celle des régions équatoriales resterait la
même »118.
L'Antarctique est plus grand que
l'Europe, Russie occidentale comprise. Il n'y a pas d'arbres, aucun
buisson, pas le moindre brin d'herbe 
que très peu de moisissures. Les textes des explorateurs
polaires n'y mentionnent pas d'autres animaux que de rares insectes
extrêmement dégénérés. Les manchots
et les mouettes y viennent en traversant la mer. Ce continent, soumis
à de fréquentes tempêtes d'une violence inouïe,
est presque totalement recouvert de glace qui, en certains endroits,
descend jusqu'à l'océan. Au cours de son expédition
de 1907-1909, Shackleton a trouvé du bois fossile dans le grès
d'une moraine par 85°5' de latitude Sud. Il a également
rencontré des blocs erratiques de granit sur les flancs du
volcan Erebus. Puis il découvrit 7 veines de charbon, à
15° seulement du pôle 
et 2 mètres d'épaisseur. Des morceaux de grès
contenant du bois de conifères sont mêlés à
cette houille119.
Les terres de l'Antarctique, elles aussi, ont dû donner
naissance jadis à de grandes forêts.
Le paléoclimatologue a
choisi un problème aussi difficile à résoudre
que celui de la quadrature du cercle 
cette discipline se résume à un ensemble de questions
non résolues et même insolubles. Sans un ou plusieurs
changements notables du parcours orbital de notre planète ou
de l'inclinaison de son axe - ou les deux conjugués -
les conditions qui ont permis à des plantes tropicales de se
développer dans les régions polaires n'auraient pas pu
exister. Que l'incrédule essaie de cultiver du corail au pôle
Nord !
~ Les Baleines
sur les montagnes
Les squelettes de deux baleines
ont été découverts dans les marais du Michigan.
Comment ces animaux marins y sont-ils parvenus ? Les cétacés
ne se déplacent pas sur la terre ferme, ils n'utilisent pas
les icebergs comme moyen de transport, et la glace en mouvement ne
les aurait pas amenés au milieu d'un continent. En outre,
leurs ossements ont été trouvés dans des dépôts
post-glaciaires. Il y aurait donc eu une mer à l'emplacement
du Michigan après la dernière glaciation, c'est-à-dire
il y a quelques milliers d'années seulement ? Pour
l'expliquer on a supposé qu'à ce moment les Grands Lacs
faisaient partie d'un bras de mer. Maintenant ils sont à une
altitude de 177 mètres.
Des os de baleines ont été
trouvés à 135 mètres au-dessus du niveau de la
mer, au Nord du lac Ontario 
été découvert dans le ( SUITE DANS LE LIVRE )
Table des matières
5 Introduction
Jardin des Livres
11 Préface Américaine
14 Préface Française
1. Dans le Nord
17 En Alaska
19 Les îles de l'lvoire
2. Révolution
27 Les blocs erratiques
29 Les mers et les terres ont changé
de place
32 Les cavernes d'Angleterre
34 Les cimetières d'animaux
marins
3. L'uniformité
39 La doctrine de l'uniformité
44 L'hippopotame
46 Icebergs
48 Darwin en Amérique du Sud
4. La glace
51 Origine de la théorie
glaciaire
54 Sur les plaines russes
57 La glaciation des tropiques
58 Le Groenland
61 Coraux des
régions polaires
63 Des baleines sur
les montagnes
5. Raz de marée
67 Fissures dans les roches
72 Les forêts
enfouies du Norfolk
75 La caverne de Cumberland
77 En Chine du Nord
80 La fosse
d'asphalte de La Brea
83 La carrière d'Agate Spring
6. Mouvements
orogéniques
87 Les Alpes
90 L'Himalaya
94 Les Siwalik
97 Tihuanaco, ville morte des Andes
103 Le plateau de la Columbia
104 Un continent déchiré
7. Déserts
et océans
109 Le Sahara
111 L'Arabie
113 Les bays de Caroline
115 Le fond de l'Atlantique
118 Les plateaux sous-marins
8. Pôles
déplacés
123 Cause de la glaciation
125 Déplacement
des pôles
131 La dérive des continents
136 Modification de
l'orbite terrestre
138 Rotation de
l'écorce terrestre
9. Déviation
de l'axe terrestre
143 La Terre dans un étau
144 Evaporation des océans
147 Condensation
149 Une hypothèse de travail
152 La glace et les marées
156 Inversion des pôles
magnétiques
160 Volcans, tremblements de terre,
comètes ....
10. Il y a 3500
ans
167 Une horloge jamais révisée
172 Le lac glaciaire Agassiz
173 Les chutes du Niagara
175 Le glacier du Rhône
177 Le Mississippi
178 Les fossiles de Floride
181 Les lacs du Grand Bassin et la
fin de l'époque
11 Klimasturz
185 Brusques variations climatiques
187 Les anneaux des arbres
188 Habitations lacustres
192 Baisse du niveau des océans
195 La Mer du Nord
12. Les ruines de l'Ancien Orient
199 La Crète
203 Troie
205 Le Moyen-Orient
210 Epoques et dates
13. Effondrement
du système
215 Géologie et archéologie
218 Hypothèses périmées
222 Les premières périodes
225 Le charbon
14. Extinction
233 Fossiles
235 Empreintes
237 Cavernes
239 Extinction des mammifères
15. L'évolution
245 Catastrophisme et évolution
249 Le passé géologique
255 Mécanisme de l'évolution
261 Mutations et espèces
nouvelles
267 L'évolution cataclysmique
16. Conclusion
273 Conclusion
Conférence
du Dr Immanuel Velikovsky
279 Examen de
Mondes en Collision d'après les récentes
découvertes archéologiques, géologiques et
astronomiques.
313
Remerciements
AUTRES OUVRAGES
DU JARDIN DES LIVRES
Mondes en
Collision
Le livre
extraordinaire du Dr Immanuel Velikovsky
Premiers chapitres
en ligne :
www.jardindeslivres.com/veliko1.htm
Est-il exact que la Terre a été
bouleversée par des cataclysmes sans précédent ?
Pourquoi 2000 ans avant J-C, les astronomes ne dessinaient-ils
jamais la planète Vénus? Comment expliquer le mythe
grec de la « Naissance de Vénus » si
merveilleusement illustré par Botticelli ? Pourquoi
les romains disaient-ils qu'Athéna est née de Jupiter
pour aller se battre avec Mars ? Pourquoi les océans
se sont-ils massivement déplacés et les jungles
transformées en désert ? Comment expliquer que le
papyrus égyptien Ipuwer, en plus des textes aztèques,
chinois et mayas, confirment ce que la Bible présente sous
forme des dix plaies d'Egypte ? Pourquoi les scientifiques
enregistrent-ils des inversions de polarité dans les rochers
anciens ? Et pourquoi cet ouvrage est-il le plus combattu
de tous les temps ?
Dans ce livre, le plus censuré de
l'histoire de l'édition moderne, le Dr Immanuel Velikovsky
répond de manière si révolutionnaire
qu'on en ressort avec le choc intellectuel de sa vie car le travail
de cet homme, reconnu maintenant comme l'un des plus grands génies
du XXe siècle, a osé aborder ce que notre
amnésie collective veut à tout prix oublier : « Je
trouve la concentration de légendes accumulées par
Immanuel Velikovsky stupéfiante. Si 20% des concordances
légendaires sont réelles, il y a quelque chose
d'important à expliquer » Dr
Carl Sagan
Cette édition
2004 contient la biographie de Velikovsky, l'histoire du livre, des
documents, des listes, une liste de ses découvertes
incroyables ─ confirmées depuis par les sondes
spatiales ─, et bien-sûr le « Mondes en
collision » lui-même, avec les sources.
Revue de Presse
( quelques extraits de 1950
jusqu'à 2003 sur plus de 250.000 articles
avec l'analyse de Robert Rickard
parue dans « Fortean Times » )
« Un tremblement de
terre littéraire » New York Times « Le
Dr Velikovsky a rassemblé dans un travail monumental, des
preuves issues des premières civilisations sur les cataclysmes
gigantesques ayant touché la Terre en 2000 et 1000 ans avant
J.C. ( ... ) Un panorama stupéfiant
d'histoires terrestres et humaines. ( ... ) Un ouvrage
magnifique » New York Herald Tribune « Si
le Dr Velikovsky a raison, ses livres sont la plus grande
contribution jamais faite aux études des civilisations
anciennes » Dr Robert H. Pfeiffer, Harvard
University « "Mondes en Collision"
n'est que mensonges et rien que des mensonges. - Question :
Vous l'avez lu ? - Non, je n'ai pas lu
ce livre, et je ne le lirai jamais ! » Dean
MacLaughlin, Harvard University « Aussi fascinant
qu'un roman de Jules Verne... » Reader's Digest
« Ridicule » Times magazine « Si
vous voulez un choc intellectuel, lisez "Mondes en
Collision" du Dr Immanuel Velikovsky »
Book of the Month Club News « Ce livre aura un
effet explosif dans le monde scientifique » This Week
« Excitant, étonnant, surprenant, incroyable et
certainement une histoire révolutionnaire de
l'Univers » Dallas Times Herald « Ce
livre pourrait affecter la manière de penser de ce siècle »
Louisville Courier Journal « Un livre étrange
et merveilleux » Detroit News « Gigantesque,
sensationnel, génial » Glasgow Daily Record
« Rien dans les dernières années n'a
excité autant l'imagination du public »
Pageant « Ses conclusions finales sont encore plus
terrifiantes » Newsweek « La science
elle-même, bien que la plupart des scientifiques aient
considéré que son cas était définitivement
enterré, se dirige dans la direction montrée
par Velikovsky. Ses propos, qui semblaient tellement scandaleux
et choquants lorsqu'il les a tenus à l'époque, sont
maintenant très communs. La mise à l'écart
de Velikovsky, ainsi que son lynchage par la communauté
académique, nécessite maintenant un véritable
réexamen par les scientifiques » Harper's
Magazine, août 1963 « Les travaux du Dr Immanuel
Velikovsky doivent être reconsidérés »
The New Scientist, Angleterre, 1972 « Nous
demandons à la communauté scientifique, dans la
tradition de la véritable recherche, de continuer, sans
aucun parti pris, à examiner le formidable challenge présenté
par le Dr Velikovsky » Pr Trainor, Department of
Physics of Toronto, 1974 « Des thèses
totalement ridicules (...) et qui ne respectent aucune loi
physique » Bulletin of the Atomic Scientist, 1964
et... « Velikovsky pourrait bien avoir raison »
Bulletin of the Atomic Scientist, 1975 ( !!! )
« Velikovsky fut le scientifique le plus controversé
de ce siècle... mais l'acceptation de ses travaux est
maintenant inévitable » Industrial
Research & Developement, 1979 « Les observations
de Vénus par la sonde Pioneer n'ont pas confirmé toutes
les prédictions de Velikovsky sur sa nature (...) mais
Velikovsky a aussi correctement prédit les changements de
pôles de la Terre, les caractéristiques de la
surface de Mars, les ondes radio de Jupiter, la température de
Vénus. (...) A lui seul, Velikovsky a influencé
tout le programme spatial de la NASA grâce à ses
idées. L'intérêt croissant pour l'exploration des
planètes dans les années 70 a été
lancé et inspiré par ses théories et ses
analyses » Transactions of the American
Geophysical Union, 1980 « Lorsqu'il a publié en
1950 son premier best-seller " Mondes en
Collision " , Immanuel Velikovsky a déclenché
la fureur du monde académique. Bien des mythes anciens de
dévastation ou de déluge, affirmait-il, représentent
une réalité factuelle des cataclysmes causés
par des événements cosmiques. Et les batailles des
dieux reflètent les trajectoires des objets célestes
d'après lesquels ils étaient nommés »
E. Krupp, dans « Search of Ancient Astronomies »
1980 « Les recherches du Dr. Velikovsky dans les
textes anciens ont révélé des histoires de
feu et de cendres tombant du ciel... de lave dégoulinant de
la terre... des pluies de bitume... des tremblements de terre...
des océans bouillonnants... des raz-de-marée et des
nuages épais de poussière recouvrant la face de la
Terre. Des témoignages similaires apparaissent dans les
légendes de peuples dispersés autour du monde, de
la Méditerranée aux Caraïbes en passant par
le Mexique » Robert Jastrow, « Héros
ou Hérétique? » in Science Digest, Oct. 1980
« Il semble que tous les mille ans nous assistons à
une sorte de mini-âge glaciaire, résultat d'un
bombardement provenant de l'espace. Les histoires de feu
tombant du ciel dans les mythes, légendes et les archives
historiques doivent être prises au pied de la lettre.
Plutôt que d'être exceptionnelles, ces catastrophes
sont normales tout le long de l'histoire humaine. (...) La
Grande-Bretagne a vécu ces périodes de
destructions massives, suivies par des années de
migrations, des cieux noirs et des années sombres.
Pourquoi était-ce si grave ? Les références
chinoises parlent d'une comète dans l'année 442 et une
pluie catastrophique de météores au cours de l'année
524. (...) Ce qui est curieux, est le niveau de la civilisation: il
faut attendre 1300 ans pour retrouver le même niveau
de développement. Est-ce que l'humanité a failli suivre
le même chemin que les dinosaures ? » Dr
Victor Clube, Oxford University, in « The New
Scientist », Angleterre, dans le numéro
"anniversaire" de la catastrophe de Tungushka
- Sibérie - paru le 8 septembre 1988. « ( Depuis
Velikovsky ) le catastrophisme est devenu très à
la mode » « Catastrophic Episodes in Earth
History » par Claude Albritton, Ed. Chapman and Hall,
London, 1989. « Parmi tous ces érudits qui ont
voulu réécrire l'histoire du monde, l'un d'entre eux
est particulièrement célèbre. C'est Immanuel
Velikovsky qui a brossé, dans ce qu'il a appelé un
"essai de cosmologie historique",
une fresque qui a obtenu un succès commercial mondial, mais
non sans contrepartie. Son livre fameux, "Worlds in
Collision", paru en 1950, a eu un double effet. Il a plu au
grand public par son côté mystérieux et par
le parfum d'érudition qu'il dégage en première
lecture. Mais, revers de la médaille, il a contribué
à faire passer Velikovsky pour un charlatan qui s'est mis
la quasi-totalité de la communauté scientifique de
l'époque à dos. Car il faut le redire, même si
cet auteur passe encore parfois pour un martyr de la science, son
livre est inacceptable sur le plan scientifique, bien que la partie
historique soit assez remarquable. La méconnaissance
de Velikovsky sur la partie astronomique du sujet est
flagrante. Vouloir faire de Vénus une ancienne
comète éjectée par Jupiter, il y a
seulement quelques milliers d'années, a fait crier à
l'imposture tous les astronomes » Michel-Alain
Combes, Docteur en Astronomie, dans son livre « La
menace du ciel », chapitre 17, Paris 1999 « Les
orbites des planètes ne sont plus inscrites dans le marbre.
(...) Il semble que les planètes Saturne, Uranus et Neptune
aient étendu leurs orbites depuis le début du
système solaire, alors que Jupiter a réduit la
sienne. (...) Les interactions entre Neptune et Pluton ont poussé
les planètes plus petites à passer d'une orbite
circulaire à une orbite plus excentrique et cela avec un plan
plus incliné par rapport aux autres planètes »
Renu Malhotra, Scientific American, 1999 « Je
ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je ferai tout ce
qui est en mon pouvoir pour que vous puissiez continuer à le
dire » . Voltaire à Rousseau. Ce fut
vraiment un choc entre mondes différents !
Comment un psychiatre osait-il non seulement écrire sur
l'astronomie mais de plus, citer comme une évidence les
écritures hébraïques ? (...) " Mondes
en collision " affola à ce point les astronomes
professionnels qu'ils en vinrent à un acte
extraordinaire : ils se liguèrent pour empêcher
le succès de ses ouvrages et les censurer, et ce à
plusieurs occasions au cours de deux décennies. Le grand
exploit de Velikovsky était de montrer comment les
catastrophes naturelles -principalement les collisions
manquées de peu avec des comètes- marquèrent
l'histoire humaine, sans en appeler à Dieu, au paranormal
ou aux extraterrestres. De nos jours, ces idées sont
tellement répandues qu'elles forment la structure de
films populaires, mais dans les années cinquante elles
étaient aussi dangereuses que de la dynamite (...)
Velikovsky poursuivit ses recherches depuis son domicile
de Princeton, jusqu'à sa mort survenue le 17
novembre 1979. Pleinement satisfait d'instruire une nouvelle
génération d'historiens, d'astronomes et de
physiciens planétaires qui, il l'espérait,
échapperaient à l'étroitesse d'esprit de
leurs prédécesseurs. Robert Rickard, in "The
Fortean Times" n°118 de janvier 1999. Traduit de l'anglais
par Marcelle Gerday. Avec l'aimable permission de Mr Robert Rickard
pour le Jardin des Livres. « L'influence de
Velikovsky a été significative dans le monde
anglo-saxon ( USA, Canada, Angleterre, Australie et Nouvelle
Zelande ) alors que le monde latin y échappa, sans
doute par manque d'intérêt pour les sujets bibliques. En
Italie, rappelons que Velikovsky a reçu un accueil
positif du grand mathématicien Bruno de Finetti, et que
l'historien Federico Di Trocchio lui a consacré un
chapitre conséquent dans son livre " Il
Genio Incompreso " » . Pr. E.
Spedicato, Université de Bergamo, Italie, 2000 « Russe
d'origine, ce génie scientifique ami d'Albert Einstein a
publié, entre 1950 et 1979, une série d'ouvrages qui
ont agité et agitent toujours le monde
scientifique. Pour Velikovsky, l'histoire de l'humanité
est jalonnée de catastrophes naturelles d'origine
cosmique qui éclairent d'un jour nouveau nombre de grands
mythes du passé, tels les plaies d'Egypte et le déluge »
Kadath, Cahiers des civilisations anciennes No 92,
France, 2001 « Les théories d'Immanuel
Velikovsky concernant l'histoire géologique de la
Terre exposées dans « Mondes en Collision »
sont récemment devenues très très à
la mode, merci aux trajectoires des divers et très larges
corps célestes qui ont joué avec nos nerfs. Est-ce que
notre planète a été façonnée
par un bombardement de météorites et des débris
cosmiques ? Est-ce qu'ils sont responsables de la soudaine
période glaciaire et de l'extinction des dinosaures ? La
toute jeune science du catastrophisme, basée sur le
travail précurseur de Velikovsky répond à
ces questions et tend à confirmer les mystères de
l'Ancien Testament comme le déluge ou l'ouverture de la
mer Rouge » Richard Metzger,
Disinfo, Angleterre, 2001 « Velikovsky
souleva immédiatement la colère des astrophysiciens
qui clamèrent à juste titre que Vénus n'avait
jamais pu être une comète. (...) Pour ma part, je n'ai
aucune honte à dire que la lecture du livre hérétique
de Velikovsky lorsque j'étais adolescent a puissamment
contribué à ma vocation d'astrophysicien ! »
Jean-Pierre Luminet in « Le Feu du Ciel » ,
page 246, Editions Le Cherche-Midi, 2002. « Velikovsky
était une sorte de prophète » Jean-Pierre
Girard, Le Monde Inconnu, 2002 « Le trio mythique
Freud-Einstein-Velikovsky est recomposé. Mais on pourrait
aussi dire que le cerveau de Velikovsky est le résultat
hallucinant de ce qu'aurait pu donner l'union intime entre
Sigmund Freud et Albert Einstein. Freud représente
l'irrationnel, l'inconscient, l'intuition, l'instinct et nos peurs
ancestrales. Einstein représente le rationnel, la
logique, les mathématiques, la déduction
empirique, bref la science avec un grand « S » .
Velikovsky, dans une formidable intuition s'est servi de l'un
pour expliquer l'autre : au lieu de considérer les
rédacteurs des textes bibliques comme des demeurés
avides de surnaturel, il a démontré avec une
maestria sans égal dans l'histoire de la littérature
et des sciences humaines que les mythes religieux qui agissent
toujours en arrière-plan, proviennent tous des observations
factuelles du ciel et des planètes. Dans " Mondes
en Collision " , on assiste, fasciné,
à la naissance des dieux et des déesses que l'on
pensait être une création poétique des Romains
et des Grecs. Velikovsky transforme le lecteur en astronome car son
livre, métamorphosé en télescope, permet
d'observer le « Big Bang » religieux.
C'est un pur chef d'oeuvre dans lequel
les mythes humains s'opposent violemment à la pure
logique des mathématiques. Bien qu'il ne l'ait pas fait
exprès, Immanuel Velikovsky n'a eu qu'un seul tort,
humilier tous les astrophysiciens de son époque, époque
d'autant plus difficile que la course à l'espace n'avait
pas encore commencée et qu'une partie du public était
persuadée que des martiens habitaient la planète rouge.
En déclarant, entre autres, en 1950, qu'il y avait eu
des océans sur Mars, Velikovsky s'était suicidé »
Présentation de « Mondes en Collision » ,
janvier 2003. A propos de l'eau sur Mars : ]« La
NASA s'apprête à envoyer un robot sur Mars afin de
trouver son eau. L'appareil est un véritable géologue
ambulant capable d'analyser seul tout ce qu'il trouve. Le reportage
de... » Claire Chazal, journal de 20 heures, TF1 samedi
18 janvier 2003 « Une météorite
provenant du coeur de Mars
contiendrait de l'eau. La pierre martienne a été
trouvée par deux chercheurs français (...) « C'est
très intéressant pour nous car c'est une manière
indirecte d'observer l'eau martienne » explique
Philippe Gillet directeur de l'Institut National des Sciences de
l'Univers ( INSU ) , une des principales branches du
CNRS » P B Le Monde, 12 juin 2001.
Disponible en
librairie ou sur commande par votre librairie. Ou auprès de
l'éditeur. Bon de commande en fin de page.
Vous devez lire ce livre !
*
National Security Agency. *
Page 182, in La Nuit des Temps, René Barjavel, Presses
de la Cité, Paris, 1968. En 2004, toujours disponible en
poche chez Pocket, numéro 812.
*
Ibid. *
Les paléomagnétistes étudient la polarisation
des roches volcaniques. **
Entendu sur Europe 1 à propos du film « Le Jour
d'Après » en mai 2004. ***
UMR CNRS 8529 Centre d'Etudes et de Recherches sur les Savoirs, les
Arts et les Techniques, les Economies et les Sociétés. ****
Le 25 mars 2004 à l'Université Stendhal, sous la
présidence de Joëlle Le Marec, maître de
conférences HDR à l'ENS-LSH Lyon, responsable de
recherche « Communication, Culture et Société ». 1
Processus de formation des reliefs de l'écorce terrestre. 2
Note JDL: lire à ce sujet Le Principe de Lucifer Tome 2
de Howard Bloom; Ed. Le Jardin des Livres. 3
Note JDL: la première carte des fonds marins, établie
bien après l'écriture de ce livre, confirme ces
propos. 4
Publié en 2003 au Jardin des Livres avec un dossier complet
de 70 pages sur Velikovsky et son oeuvre.
Disponible en librairie. 5
Note JdL: ces lignes prouvent si besoin était à quel
point Velikovsky a été traumatisé par les
attaques contre son livre précédent, Mondes en
Collision. 6
Fleuve au nord-ouest de l'Amérique du Nord, long de 3190 km.
Il traverse la Colombie-Britannique et le territoire canadien du
Yukon puis pénètre en Alaska, territoire américain,
pour se jeter dans la mer de Bering. 7
F. Rainey Archaelogical Investigation in Central Alaska, American
Antiquity, v, 1940, p. 305. 8
Le cheval s'est éteint pendant l'époque de l'Amérique
précolombienne; les chevaux existant actuellement dans
l'hémisphère occidental descendent d'animaux importés. 9
F. C. Hibben Evidence of Early Man in Alaska, American Antiquity,
1943, viii, p. 255. 10
F. C. Hibben American Antiquity, 1943, vin, p. 256. 11
Rainey American Antiquity, v, p. 307. 12
Hibben American Antiquity, viii, p. 257 13
RaineyAmerican Antiquity, v, p. 301. 14
Hibben American Antiquity, v, p. 256. 15
NdT: Grande île située au nord de la Sibérie. 16
170° 30' Est. 17
Observation de D. F. Hertz, dans B. Digby, The Mammouth, 1926, p. 9. 18
D. Gath Whitley The Ivory Island in the Arctic Ocean, Journal
of the Philosophical Society of Great Britain, 1910, p. 35. 19
Ibid., p. 41. 20
Ibid., p. 36. 21
Ibid., p. 42. 22
1769-1832 23
Georges Cuvier Discours sur les révolutions de la surface
du globe et sur les changements qu'elles ont produits dans le règne
animal 1825. 24
Whitley Journal of the philosophical Society of Great Britain
1910, p. 56; G. F. Kuntz, Ivory and the elephant, 1916, p.
236. 25
J. D. Dana Manual of Geology 4e éd., 1894, p. 1007. 26
Whitley Journal of the Philosophical Society of Great Britain,
1910, p 56. 27
Ibid., p. 50. 28
Ibid., p. 43. 29
F. P. Wrangell Narrative of an Expedition to Siberia and the
Polar Sea, 1841, note p. 173 de l'édition américaine. 30
G. A. Erman Travels in Siberia 1848, n, p. 376, 383. 31
Whrfley Journal of the Philosophical Society of Great Britain
1910, p. 49. 32
Ibid p. 50. 33
Qui s'étaient formées sous le niveau de l'océan.
34
Horace Bénédict de Saussure, Voyage dans les Alpes,
1779, p. 151.
35
R. F. Flint Glacial Geology and the Pleistocene Epoch, 1947,
p. 116-117. 36
G. F. Wright The Ice Age in North America and its Raring upon the
Antiquity of Man, 5e éd., 1911, p. 238-239. 37
F. H. Shackleton The Heart of the Antarctic, 1908 38
1769 - 1832 39
Georges Cuvier, Essay on the Theory of the Earth, 5e
éd., 1827, p. 13-14. (Titre français: Discours sur
les révolutions de la surface du globe) 40
Ibid., p. 15. 41NdT:
ce mot n'est plus utilisé aujourd'hui: il a désigné
une classe d'animaux dont l'aspect rappelle celui des plantes
( coraux, éponges... ), ou une classe d'êtres
vivants intermédiaires entres les animaux et les plantes
(Linné, Paré), voire des polypes (Forster, Buffon).
Cuvier l'employait comme synonyme d'animaux rayonnés
( polypes, méduses, échinodermes...). 42
Ibid., p. 20. 43
Ibid., p. 24. 44
Ibid., p. 32, 36-37. 45
Ibid., p. 35-36. 46
Ibid., p. 242. 47
W. Buckland Reliquiae Diluvianae, p. 173. 48
W. B. Dawkins Proceedings of the Geological Society, 1869, p.
190. 49
NdT: petit rongeur de Scandinavie. 50
Ibid. 51
James Geikie Prehistoric Europe, 1881, p. 137; Dawkins
Cave-hunting, 1874, p. 416. 52
Cuvier Recherches sur les ossements fossiles des quadrupèdes,
p 94. 53
E. Lartet: Reliquiae aquitanicae, p. 147-148. 54
NdT: note du latin, déluge. 55
Buckland: Reliquiae Diluvianae, p. 47. 56
Ils n'étaient pas fossilisés, leur matière
organique n'avait pas encore été remplacée par
des minéraux. 57
Hugh Miller The Old Red Sandstone, Boston, 1865 p. 48.
58
Le Ben Nevis avec ses 1343 mètres, est le point culminant de
Grande-Bretagne : il est situé dans les monts
Grampians. NdT: la « grande » moitié
nord de l'Ecosse se divise en 2 régions montagneuses
principales : celle qu'on appelle parfois les Highlands du
centre et qui est uniquement occupée par les monts Grampians,
et celle des Highlands (ou Highlands du nord), située à
l'extrême nord et occupée entre-autre par les monts de
Ross. Le Highland est une région administrative de 26 136
km2. 59NdT:
d'étroites vallées séparent les Highlands du
nord et les Grampians : le Loch Ness est situé dans
l'une d'elles, côté Grampians. Dingwall est une ville
côté Highlands du nord, à quelques dizaines de
kilomètres au nord du Loch Ness. 60
Ibid. p. 217-218. 61
Espèce de poissons éteinte, dont la moitié du
corps (antérieure) est revêtue de plaques osseuses,
avec deux nageoires antérieures qui ressemblent plus à
des bras, et qui lui donnent un aspect cuirassé, « blindé ». 62
Miller The Old Red Sandstone, p. 222.
63
Ibid. p. 223. 64
W. Buckland Geology and Mineralogy Philadelphia, p. 101. 65
Ibid., p. 103. 66
Mélange d'argile et de calcaire. 67
Algue unicellulaire, qui abonde dans les eaux salées et qui
vit aussi en eau douce, microscopique mais néanmoins
magnifique ( elle est entourée d'une coque de silice
finement ornementée, plus ou moins dorée ). Les
nombreuses espèces de diatomées sont des éléments
majeurs du plancton. 68
George MC Credy Price, Evolutionary Geology and New
Catastrophism, 1926, p. 236; J.M. Macfarlane, Fishes the
Source of Petroleum, 1923. 69
H. F. Osborn The Origin and Evolution of Life, 1917, p. 24.
70
Surface faiblement onduleuse portant des sols résiduels. 71
NdT: bras de la mer Baltique encadré à l'est par la
Finlande et à l'ouest par la Suède. 72
Sir Charles Lyell Priciples of Geology, 12e éd., 1875,
1, p. 298. 73
Ibid, p. 299. 74
Ibid, p. 316. 75
Ibid., p. 317.
76
Ibid., p. 318.
77
Ibid. 78
Ibid., p. 319. 79
Charles Lyell Antiquity of Man, 1863, p. 180. 80
Geology of England and Wales, 2° éd., 1887, p.
543. 81
Débris rocheux, d'argile et de matière organique
recouvrant les terrains continentaux. 82
Charles Lyell Life, Letters and Journals, 1881, I, p. 2. 83
Note JdL: On reconnaît ici la formation de psychiatre de
Velikovsky. 84
Nom du navire à bord duquel Charles Darwin, alors jeune
naturaliste, fit son voyage autour du globe. 85
1799-1804. 86
Charles Darwin Journal of Researches into the Natural History and
Geology of the Countries Visited During the Voyage of « H.M.S.
Beagle » round the World, à la date du 9 janvier
1834. 87
A. Bernard: «Wie kamen die aus dem Norden stammenden
Felsbruchstücke und Geschiebe, welche man in Norddeutschland
und den benachbarten Landern findet, an ihre genenwar tingen
Fundorte ?» Jahrbuch far Mineralogie, Geognosie und
Petrefactenkunde, 1832, ni, p. 57-67. 88
Le temps des glaces. 89
Murchison et Buckland auteur des Reliquiae Diluvianae. 90
Louis Agassiz His Life and Correspondance, éd.
Elizabeth Cary Agassiz, 1893, i, p. 307.
91
Ibid.., p. 309. 92
Louis Agassiz Etudes sur les glaciers, 1840, p. 314. 93
Ibid., p. 304-329. 94
Qui comprend le néolithique et les temps historiques. 95
Lyell emprunta cette estimation d'un million d'années à
J. Croll à qui elle était nécessaire pour sa
théorie astronomique des époques glaciaires, théorie
depuis longtemps abandonnée. 96
De la dernière période de l'ère primaire,
faisant suite au carbonifère. 97
Se dit des terrains représentatifs d'une période de
l'ère primaire et de ce qui s'y rapporte 98
Qui appartient à la période géologique de l'ère
primaire allant du silurien au carbonifère. 99
R. I. Murchison The Geology of Russia in Europe and the Ural
Mountains, Londres, 1845, z, p. 553.
100
Ibid, p. 554. 101
Ibid. 102
Ibid. 103
G. D. Hubbard The Geography of Europe, 1937, p. 47. 104
Argile consolidée (N. d. T.). 105
C. O. Dunbar Historical Geology, 1949, p. 298-299. 106
Ibid., p. 298 107
R. T. Chamberlin The Origin and history of the Earth dans The
World and Man, éd. F. R. Moulton, 1937, p. 80. 108
G. F. Wright The Ice Age in North America, p. 75. 109
Ibid. 110
R. F. Griggs Science, 1942, xcv, p. 2473. 111
V. Stefansson Greeland, 1942, p. 4. 112
Dana Manual of Geology, 4e éd., p. 977. 113
Wxrrley Journal of the Philosophical Society of Great Britain,
xii, p. 55. 114
Heer Flora Arctica Fossilis: Die fossile Flora der Polarlander,
1868. 115
Archibald Geikie Text-Book of Geology, 1882, p. 869. 116
Polype des mers chaudes à squelette calcaire, vivant le plus
souvent en colonie. Corail. 117
D. H. Campbell Continental Drift and Plant Distribution,
Science, 16 janv. 1942. 118
C. E. P. Brooks Climate through the Ages, 1949, p. 31. 119
Shackleton The Heart of the Atlantic, n, 314, 316, 319, 323.
Photographies pp. 293, 316. Selon Chambers, on trouve du charbon à
300 Km seulement du pôle Sud.
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