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256-bit encryption Exp 8 juillet 2020 |
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Johannes Greber
Le Livre
Mystérieux
de l'Au-Delà
La communication avec le monde spirituel.
Ses lois et ses buts.
Expériences personnelles d'un
prêtre catholique.
Traduit de l'Allemand par Francis Pacherie
I N T E M P O R E L
Le jardin des Livres
Paris
=====
Ce n'est pas le
Christianisme inventé
par les hommes des
Eglises, mais le
Christianisme du Christ
qui vous rendra libres.
Johannes GREBER.
( 1876 - 1944 ).
=====
Vous pouvez envoyer des chapitres de ce livre à vos amis et relations par e-mail via Internet :
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Der Verkehr mit der Geisterwelt
© Johannes Greber. Droits Réservés
Le Livre Mystérieux de l'Au-delà
nouvelle traduction française © 2005 jardin des Livres
Passages
bibliques : Bible de Jérusalem
Textes en grec ancien :
Nouveau Testament
interlinéaire grec-français
© Alliance Biblique
Universelle, 1993.
14 rue de Naples, Paris 75008
ISBN 2-914569-440
EAN 9782 914569 446
Toute reproduction, même
partielle par quelque procédé que ce soit, est
interdite sans autorisation préalable. Une copie par
Xérographie, photographie, support magnétique,
électronique ou autre constitue une contrefaçon
passible des peines prévues par la loi du 11
mars 1957 et du 3 juillet 1995, sur la protection des droits
d'auteur.
=====
PREFACE
DE L'EDITEUR
La pilule rouge et la
pilule bleue dans Matrix 1.
La réalité
terrestre et celle de l'Au-delà, symbolisées dans
Matrix par deux pilules. Le film aborde le thème
christique du Sauveur, mais un Sauveur furieusement moderne, évoluant
dans le jeu vidéo mondial construit par une sorte de Lucifer,
une intelligence artificielle qui se sert des émotions et
activités humaines comme source d'énergie.
Matrix.
Photo © DVD Warner Brothers, réalisation : Wachowski
Brothers, 1999.
« Tu
prends la pilule bleue, l'histoire s'arrête là, tu te
réveilles dans ton lit, et tu crois ce que tu veux.
Tu
prends la pilule rouge, tu restes au Pays des Merveilles et je te
montre jusqu'où va le terrier ».
« La
matrice est partout, tout autour de nous, elle nous enveloppe, même
dans cette pièce. Tu peux la voir quand tu regardes par la
fenêtre ou quand tu allumes la télévision...
C'est le monde qu'ils ont mis devant tes yeux pour t'empêcher
de voir la vérité. Tu es un esclave, comme tout le
monde, tu es né en captivité dans une prison de
l'esprit que tu ne peux ni sentir, ni toucher, ni goûter ».
« Que
veut dire réel ?
Comment
tu définis la réalité ?
Si
tu penses à ce que tu peux sentir, toucher, goûter et
voir, alors le réel n'est rien de plus que des signaux
électriques interprétés par ton cerveau.
C'est
ça le monde que tu connais.
La
Matrice ».
Lire ce livre revient aussi à choisir entre deux réalités, la
première, imposée par les religions afin de mieux contrôler les populations, et la seconde, qui repose
sur un monde intuitif permettant de communiquer avec le monde des esprits de Dieu.
Johannes Greber, comme Neo ( Keanu Reeves ), a choisi la pilule rouge. Il a ouvert
une porte invisible qui pulvérise les idées reçues
et replace cette communication dans le contexte sacré des
textes bibliques en donnant des exemples factuels. La phrase « Tu prends la pilule
rouge, tu restes au Pays des Merveilles et je te montre jusqu'où va le
terrier » est une allusion à la célèbre
nouvelle de Lewis Caroll1
qui n'est ni plus, ni moins que son expérience aux frontières de la
mort, son passage de l'autre côté, par le tunnel.
Ne l'a-t-il pas appelée « L'expérience de l'autre côté du
miroir » ?
C'est pourquoi il fait dire à Alice :
photo
+ dialoogues © Warner Brothers. Réalisation :
Wachowski Brothers.
=====
« Le »
livre hors normes
Ce livre ne décrit
pas ce qui se passe après la mort comme l'Explorateur de
l'Au-Delà, mais explique le mécanisme de
l'interaction entre « leur » monde spirituel et
notre monde matériel, un mécanisme complexe, délicat,
oscillant toujours sur le fil du rasoir entre le bien et le mal.
Comment
expliquer ce paradoxe ?
Simplement
par le cycle de réincarnations qui nous oblige à
oublier tout ce que nous savons à chaque plongeon dans un
corps humain.
Ce
livre nous rafraîchit soudain la mémoire. On se rappelle
de tout ce que nous avons toujours su.
Et
soudain, tout s'éclaire...
L'Auteur
La
première version allemande et la première version
anglaise sont éditées aux Etats-Unis en 1932.
Rapidement épuisées, le livre est par la suite
continuellement réimprimé jusqu'à la fin des
années 70 par la fondation Greber. Cette fondation qui
n'existe plus aujourd'hui, édita une version française
qui, en pleine folie des années hippie, n'a eu aucun écho.
La
nouvelle traduction 2005
Un
observateur critique
Il
constate simplement que sans cette « ouverture »
soudaine de son esprit, il serait resté prêtre jusqu'à
la fin de sa vie, parce qu'il n'aurait jamais eu le courage
d'abandonner sa situation confortable. Comme il écrivait cela
en 1932, il ne pouvait imaginer un seul instant que la Seconde Guerre
mondiale bouleverserait son Allemagne natale, qui, de toutes les
manières, l'aurait envoyé au front soit en tant
qu'aumônier, soit pour remplir les lignes de front exsangues de
1943. Grâce à cette expérience, il a échappé
à la destruction de son pays et n'a pas partagé le sort
de tous les Allemands de sa génération.
La
fin de sa vie.
=====
Toutes
les notes de bas de page, y compris les références
bibliques sont de Francis Pacherie ou du Jardin des Livres.
=====
~ 1 ~
Introduction
L'homme
connaît-il une vie après sa mort ? Existe-t-il un
au-delà, un monde spirituel qu'il rejoint lorsqu'il se sépare
de son corps ? Et comment doit-on imaginer cette vie dans cet
autre monde ? Quel sort nous y attend ?
Ou
alors, tout finit peut-être au cimetière ? L'âme
y trouve-t-elle sa sépulture, à côté du
corps ? Et l'homme, avec ses espérances et ses craintes,
ses peines et ses joies, ses bonnes et ses mauvaises actions ?
Ne reste-t-il de lui rien d'autre qu'une poignée de cendres et
quelques os ?
Ce
sont là des interrogations qui nous touchent. Elles torturent
le malade gravement atteint qui passe des heures
interminables à méditer dans sa chambre. A
chaque fois que nous nous retrouvons devant un mort, à chaque
fois que nous suivons un cercueil, ces mêmes questions nous
préoccupent. Chaque tombeau évoque ces interrogations,
gravées sur chaque pierre.
Qui
donc résoudra pour nous cette grande énigme de
l'au-delà ? A qui nous adresser avec nos doutes pour
connaître la vérité ? Faut-il interroger les
religions et leurs prêtres ?
Il
est vrai qu'ils enseignent la croyance en l'au-delà et la
survie de l'esprit humain. Pourtant, ils affaiblissent grandement
leur doctrine en niant la survie de l'esprit des animaux. Car si
l'animal ne survit pas, pourquoi l'homme survivrait-il ? L'homme
et la bête possèdent un destin semblable. L'un et
l'autre sont engendrés et naissent de la même façon.
L'un et l'autre éprouvent la joie, la douleur et la mort.
C'est ce que la Bible confirme en ces termes :
« Car le
sort de l'homme et le sort de la bête sont un sort identique :
comme meurt l'un, ainsi meurt l'autre, et c'est un même
souffle2
qu'ils ont tous les deux. La supériorité de l'homme sur
la bête est nulle, car tout est vanité. Tout s'en va
vers un même lieu : tout vient de la poussière,
tout s'en retourne à la poussière. Qui sait si le
souffle de l'homme monte vers le haut et si le souffle de la bête
descend en bas, vers la terre ?
A
cela s'ajoute le fait que les diverses doctrines se contredisent à
propos des questions les plus fondamentales de l'existence. Ces
divergences proviennent avant tout des différences
d'interprétation des textes anciens. Elles ne sont pas le
fruit d'expériences méthodiques ou d'observations
pratiques. Ne pas s'attendre donc à recevoir de ce côté-là
une réponse vérifiable.
Un
seul chemin peut mener à la connaissance. S'il existe un
au-delà et un monde des esprits, la preuve ne peut nous être
livrée que si les esprits eux-mêmes viennent jusqu'à
nous pour nous instruire. Ils représentent les seuls témoins
capables de nous parler de la survie. Tant qu'il ne s'établit
pas une communication entre les esprits et nous, nous ne pouvons pas
sortir de l'incertitude.
Mais
aujourd'hui encore, bien des gens tournent en dérision
quiconque parle d'un dialogue avec l'au-delà. Comme ils l'ont
fait de tout temps, les hommes se moquent de leurs semblables dès
que ces derniers s'écartent de l'opinion commune. Les
démarches expérimentales mettent pourtant en évidence
les principes naturels qui établissent les liens directs entre
la Terre et le Ciel. Et ses principes immuables appartiennent aux
lois éternelles de l'univers et sont le fruit de la création
divine.
Si,
en tant que fidèle de Dieu, ou bien comme chercheur de la
vérité, nous nous efforçons de communiquer avec
les bons esprits, alors nous réalisons un progrès, en
harmonie avec les lois du Créateur. C'est la raison pour
laquelle tout au long de la Bible, les hommes cherchant la vérité
ne sont jamais renvoyés à d'autres hommes, mais, bien
au contraire, sont encouragés à s'adresser à
Dieu et à ses esprits : sous la direction de Moïse,
le peuple hébreu côtoie en permanence les anges de
Yahvé. Au moment de quitter cette Terre, le Christ a encore
beaucoup de choses à dire à ceux qui l'ont suivi. Et il
prédit que des explications supplémentaires leur seront
données ultérieurement, pas par un homme, mais par un
esprit de vérité qui sera perceptible des sens
humains :
« J'ai
encore beaucoup à vous dire mais vous ne pourriez pas le
supporter à présent. Quand il viendra, lui, l'esprit de
vérité, il vous guidera dans toute la vérité.
En effet, il ne vous parlera pas de lui-même, mais il parlera
de tout ce qu'il entendra et il vous annoncera les choses à
venir. Celui-là, il me glorifiera parce que c'est de moi qu'il
recevra ce qu'il vous communiquera. Tout ce que possède le
Père, m'appartient également, voilà pourquoi
j'ai dit que ce qu'il prend auprès de moi, il vous le
communiquera4 ».
Voici
ce que nous apprend l'Ancien Testament et l'Evangile. C'est aussi
l'enseignement des apôtres. Cette pratique, suivie à la
fois par les tribus d'Israël et par les premiers chrétiens
fut cependant abandonnée.
Certains
hommes décidèrent de se substituer à Dieu et à
ses messagers. L'élaboration et la diffusion des préceptes
religieux devint même un métier. On apprit la religion
par l'enseignement humain comme n'importe quelle autre discipline de
ce monde. Les guides spirituels du peuple devinrent des décideurs
en matière de foi, ce qui leur permit d'accroître en
même temps leur pouvoir temporel. L'ancienne liberté que
Dieu accorda à chacun de ses enfants se transforma en
servitude religieuse : durant des siècles, quiconque
résistait et prétendait vivre selon ses convictions
personnelles rencontrait les tourmenteurs et le bourreau. Le sang de
millions d'hommes et de femmes a coulé au nom des dogmes
théologiques inventés par quelques hommes.
Au
fil du temps, les textes bibliques évoluèrent à
cause des nombreuses traductions et adaptations. Tous les rédacteurs
appartenant sans exception à des ordres religieux, il leur
importait avant tout de donner aux textes bibliques une tournure qui
favoriserait les institutions qu'ils représentaient. Alors, il
se répéta ce que Dieu avait dit dans l'Ancien Testament
par la bouche de Ses prophètes, une plainte et d'amers
reproches :
« Comment pouvez-vous
dire : Nous sommes sages et la loi de Dieu est chez nous ?
Oui, voici que le style mensonger des scribes a produit le mensonge !
Les sages sont confondus, consternés et pris à leur
propre piège. Voici qu'ils ont rejeté la parole du
Seigneur, et quelle sagesse ont-ils encore ?
Les
écrits antiques furent ainsi arrangés au profit des
opinions religieuses en vogue à l'époque de leur copie.
Tout cela se passait à l'insu du peuple, analphabète à
90%, qui devait accepter aveuglément et sans aucun contrôle
les prétendues vérités et leurs commentaires
rédigés par le clergé. Ainsi, la tradition
religieuse devint un héritage obligatoire transmis à
chacun, sans aucune possibilité de formuler un avis sur son
contenu.
Cela
ne se passait pas ainsi lorsque les hommes parlaient directement avec
le monde des esprits de Dieu. Ils pouvaient s'adresser au Ciel et
obtenir une réponse. C'est pourquoi Paul engageait les
premiers chrétiens, en désaccord avec ses propos, à
interroger Dieu : « Nous tous donc, les plus
avancés, comportons-nous donc ainsi et si d'une quelque autre
manière vous vous comportez différemment, là-dessus
aussi Dieu vous éclairera6
Mais
une telle invitation à emprunter le chemin vers la
connaissance devint interdite par la suite. Pire, parler avec les
esprits conduisit immanquablement à l'excommunication, à
d'atroces tortures et enfin au bûcher7.
Le progrès moral des hommes a finalement mis un terme à
ces abominables persécutions dictées par la haine et la
soif de pouvoir.
Aujourd'hui,
il est temps de se rappeler que des ponts peuvent être lancés
vers le royaume de Dieu.
J'ai
été prêtre catholique pendant 25 ans.
Je
considérais ma religion comme étant la vraie, la juste.
N'était-ce pas celle de mes parents, de nos maîtres, de
nos chefs spirituels ? Je ne croyais pas avoir des raisons
m'autorisant à rejeter ce que tout le monde acceptait comme
une certitude. En outre, toute remise en cause d'un dogme de la foi
représentait un péché mortel dans mon Eglise.
J'ignorais tout de la possibilité d'entrer en communication
avec l'au-delà. La communication avec les esprits ne m'était
connu que par les journaux, que je considérais d'ailleurs
comme une fraude et illusion. Et puis un jour, sans même
le chercher, j'ai fait mon premier pas sur le chemin de la
communication avec le monde des esprits de Dieu. J'expérimentais
des choses qui me bouleversaient profondément. Et après
avoir franchi cette première étape, je ne pouvais plus
m'arrêter. Je devais y voir plus clair. J'avançais avec
prudence, par tâtonnement. J'avais fait mienne cette parole de
l'apôtre Paul : « Ne faites pas obstacle à
l'esprit, ne méprisez pas les paroles prophétiques,
mais examinez tout avec discernement, ne retenez que ce qui est bien
et tenez-vous à l'écart de toute espèce de
mal8».
Je
ne m'intéressais qu'au bien et à la vérité.
Je me sentais prêt à l'accepter, même au prix des
plus lourds sacrifices. Je savais que Dieu n'abandonne jamais celui
qui se met en quête de la vérité, de manière
désintéressée et que selon la parole du Christ,
il ne donne pas une pierre à la place du pain à celui
qui demande humblement. Je ne me faisais aucune illusion sur les
conséquences de mon choix. Je comprenais bien que si je
continuais, cela provoquerait ma chute en tant que prêtre, la
fin de mes revenus matériels et de mon avenir ecclésiastique.
Je savais que seuls le mépris, les injures et la calomnie
m'attendraient.
Mais
j'attachais un prix encore plus grand à la vérité.
Elle se trouvait sur le chemin que j'avais suivi, elle me libéra
et me réjouit le coeur. Les épreuves qu'il me
fallut traverser et qui durent encore maintenant, ne sauraient
troubler la paix intérieure ainsi acquise.
Dans
ce livre, je vais décrire les étapes qui me
conduisirent vers le monde des bons esprits, chargés de nous
instruire. J'écris ce livre par amour de mon prochain, quelle
que soit sa religion ou sa philosophie, et il s'adresse à tous
les chercheurs de la vérité. Il est destiné à
servir de guide à ceux qui souhaitent entrer en communication
avec le royaume de Dieu, dans le but de se rapprocher de Lui. Ce
livre décrit le chemin vers le pont qui nous mène aux
messagers de l'au-delà. Quiconque empruntera ce pont entre les
mondes avec l'aide de ce livre, trouvera la confirmation de chaque
élément expliqué ici. Voilà pourquoi je
ne demande pas qu'on accepte d'emblée ce livre sans contrôle
et sans examen. Celui qui agirait
ainsi, reposerait ses plus grandes convictions sur les écrits
d'un homme aussi faillible qu'un autre. Donc je ne demande pas
à être cru aveuglément. Je souhaite simplement
qu'on examine tout ce qui m'a été dit par les mêmes
procédés. J'ai décrit cette voie avec tant de
précisions et si rigoureusement, que nul ne saurait la
manquer. Pour cela, aucune préparation ou formation n'est
nécessaire. Une seule chose cependant ne doit pas faire
défaut : la volonté de trouver la vérité.
Celui qui la cherche devra se préparer à l'accepter dès
qu'elle se présentera à lui de façon
convaincante et d'y conformer sa vie. Le livre ne s'adresse qu'à
ceux qui acceptent cette condition. Ceux qui manqueront de
persévérance et qui refuseront d'examiner
méthodiquement les faits exposés devraient s'abstenir
de porter un jugement sur mon travail.
Je
suis certain de l'exactitude de ce livre « car je sais
en qui j'ai mis ma confiance9
Malgré
cela, mon livre se heurtera à l'acharnement de nombreux
adversaires, dont des prêtres. En effet, le credo qu'ils
enseignent à leurs fidèles garantit leur subsistance.
S'ils entreprenaient eux aussi une étude expérimentale
de l'au-delà, les faits les obligeraient à modifier
leur opinion. Ils cesseraient alors d'être les représentants
accrédités de leur confession et se verraient privés
des ressources de leur fonction.
Les
hommes n'acceptent pas volontiers le sacrifice de leur position
sociale et de leur confort. La plupart évitent cette épreuve
et préfèrent renoncer à la vérité.
C'est la même raison qui a poussé les anciens prêtres
juifs à s'acharner contre le Christ et sa doctrine. Ils
craignaient pour leur prestige et leur réputation. Sans même
chercher à examiner le discours de Jésus, ils
persécutèrent jusqu'au meurtre celui qui menaçait
de détruire l'influence qu'ils avaient sur le peuple.
La
plupart des prêtres actuels ne se contenteront pas seulement de
dénigrer mon livre, ils refuseront également de
vérifier la justesse de son contenu et de ses méthodes.
Pourtant, chacun peut s'engager sur cette voie sans scrupules et avec
bonne conscience. Il est bénéfique de prier Dieu dans
la confiance de la promesse de Jésus :
« Et moi je
vous dis : demandez et il vous sera donné, cherchez et
vous trouverez, frappez et on vous ouvrira. En effet, celui qui
demande il le reçoit en totalité, celui qui cherche
trouve et on ouvre à celui qui frappe. Quel père parmi
vous si son fils lui demandera un poisson lui donnera un serpent au
lieu du poisson ? Ou encore s'il demandera un boeuf, lui
donnera un scorpion au lieu du boeuf ? Si donc vous qui
êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos
enfants, combien davantage, le père du ciel donnera un esprit
saint à ceux qui lui demandent10
Existe-t-il
quelqu'un prêt à s'engager dans cette voie avec une
grande sincérité et honnêteté
intellectuelle ? Je ne demande rien d'autre. J'ai moi-même
procédé ainsi dans ce livre. Je n'ai rien reçu
d'extraordinaire, mais simplement ce que tout homme obtient s'il
cherche sincèrement. Si l'idée de parler avec le
royaume de Dieu peut nous paraître incroyable, ce n'est pas une
raison pour que nous refusions de nous adresser à Lui.
Car
Dieu nous fait bien entrevoir et espérer l'incroyable par
cette promesse: « Appelle-Moi et
Je te répondrai, Je t'annoncerai des choses grandes et cachées
dont tu ne sais rien11».
Johannes
Greber
~ 2 ~
Expériences
vécues
Jusqu'au
jour où j'entrai aux sanctuaires
divins,
où je pénétrai leur destin
Psaume
73:16-17
C'était
à la fin de l'été de l'année 1923.
J'étais alors curé catholique chargé d'une
petite paroisse de campagne. En outre, j'étais à la
tête d'une société de bienfaisance dont le siège
se trouvait dans la ville voisine. Deux fois par semaine, je me
rendais dans les locaux de cette association pour traiter les
affaires courantes concernant mes travaux d'assistance. Un jour, un
homme vint me trouver et me demanda ce que je pensais de la
communication avec les esprits. Avant même d'attendre ma
réponse, il me fit part de ses expériences
personnelles. Il se réunissait une fois par semaine avec
d'autres personnes, formant ainsi un petit cercle, pour célébrer
une sorte de culte divin. Il me raconta qu'on y priait, qu'on y
lisait la Bible et qu'on y commentait les textes lus.
Un
jeune homme, âgé de 16 ou 17 ans, dit-il, fréquente
le groupe. Issu d'une famille modeste, le garçon n'a pas fait
d'études et travaille comme apprenti dans une société.
Pendant les réunions, dit mon interlocuteur, il s'affaisse
fréquemment, la tête en avant, comme mort, puis,
immédiatement après, il est remis sur pied par saccades
comme soutenu par une force invisible, après quoi il reste
assis, les yeux clos, et transmet d'admirables connaissances aux
personnes présentes.
Il
répond également aux questions qu'on lui pose, sauf à
celles qui ne concernent que les sujets matériels. Après
avoir dispensé son enseignement, il s'écroule à
nouveau et reprend connaissance aussitôt après.
Toutefois, il ne se souvient ni de ce qui s'est passé, ni de
ce qu'il a dit. Il s'agit d'un jeune homme en bonne santé. Il
ne ressent ni gène, ni malaise, ni maux de tête, ni une
quelconque indisposition après l'événement. Et
mon interlocuteur termina son histoire par ces mots :
- J'étais
curieux de savoir ce que vous pensez de tout cela. Mais avant de
porter un jugement, soyez gentil d'assister personnellement à
une séance afin de bien vous rendre compte de ce qui s'y
passe. De plus, vous pourrez alors poser les questions que vous
voudrez au jeune homme.
Je
l'avais écouté avec beaucoup d'attention. Que lui
dire ? Je n'avais pas la moindre idée, ni connaissance de
ce que l'on appelle les esprits, même si j'avais lu un article
par-ci par-là dans les journaux. Il s'agissait surtout d'échos
sur des médiums démasqués ou d'autres
expériences spirites truquées, bref rien qui parlait en
faveur de cette activité. Et voici maintenant qu'on me
demandait de m'y intéresser.
En
tant qu'homme sensé, et en tant que prêtre, j'allais
devoir m'aventurer sur ce terrain et m'exposer au risque d'être
ridiculisé. Mais je dois avouer que j'étais tenté
d'examiner ces faits insolites avec des procédés
scientifiques. Cependant, je souhaitais le faire seul, dans mon
bureau. Je n'avais pas envie d'aller dans des familles et de
m'exposer ainsi aux commérages et aux ragots.
J'ai
franchement avoué à ce monsieur que je n'avais aucune
expérience personnelle de ce genre, et que je me sentais
incapable de porter un jugement sur ce qu'il m'avait raconté.
De plus, j'hésitais à accepter son invitation. Je
portais la soutane. Il était donc impossible pour moi de
m'exposer ainsi en public. Ma participation serait très vite
connue. Mais mon visiteur ne voulait rien entendre et refusait mes
objections.
- Il
s'agit d'une affaire très importante à propos de
laquelle vous, en tant que prêtre et chargé d'une
fonction publique, devriez être informé, me dit-il. A
mon avis, vous devez examiner ce qui se passe pour vous faire une
opinion grâce à une observation minutieuse, objective et
impartiale. Il vous arrivera souvent dans votre vie d'être
interrogé à ce sujet. A qui donc devons-nous nous
adresser pour obtenir des éclaircissements, nous laïcs,
si ce n'est à nos guides spirituels en qui nous avons
confiance ? Il n'est plus possible taire ces choses. Le nombre
des réunions augmente continuellement en Allemagne. Des
séances se déroulent dans presque chaque ville d'une
certaine importance. Je sais que les Eglises cherchent à
discréditer le spiritisme en l'accusant de fraude ou comme
oeuvre du démon. Mais ça n'aide pas à
clarifier la situation. Si vous craignez des ennuis, soyez rassuré.
Votre présence ne sera pas ébruitée. Les
quelques participants garderont le silence et feront tout pour éviter
que votre présence ne vous porte préjudice. Vous pouvez
donc accepter sans problème.
Je
ne pouvais pas nier que cet homme disait vrai. Il avait raison. Si
nous, les membres du clergé qui ambitionnons d'être les
guides spirituels du peuple, nous refusons d'examiner et d'étudier
ces phénomènes, qui d'autre s'en chargerait ? Qui
plus que nous, prêtres de toutes les confessions, pourraient et
devraient s'y intéresser ? Si le spiritisme était
réel et fondé, il entraînerait de sérieuses
conséquences pour toutes les religions.
~ Je
donne mon accord.
Après
quelques hésitations, je donnai mon accord pour la séance
du dimanche soir suivant. Néanmoins, pendant les jours qui
suivirent, mon esprit fut préoccupé. Je regrettais
presque d'avoir dit oui. Plus j'y réfléchissais, plus
il me semblait que les ennuis qui pourraient en résulter
seraient conséquents. Et en même temps, j'attendais le
dimanche avec impatience.
Après
les vêpres, j'allais à mon bureau de la Société
de Bienfaisance où je devais encore traiter quelques affaires
urgentes avant de me rendre à la séance prévue.
Dans la poche de ma veste, j'avais glissé une feuille sur
laquelle j'avais inscrit les questions que je voulais poser au jeune
homme. Elles étaient si complexes que seules de longues
explications pourraient y répondre : elles concernaient
la doctrine théologique. Moi-même je me sentais
incapable de les commenter. Je désirais simplement me rendre
compte comment et avec quelles explications le jeune homme allait
s'en tirer.
Arrivé
à mon bureau, j'ai trouvé une lettre provenant du
monsieur qui m'avait invité. Il m'informait que la séance
ne se déroulerait pas chez lui comme convenu, mais au domicile
d'une autre famille dont il m'indiquait l'adresse. Il s'agissait,
disait la lettre, de dispositions prises ultérieurement. Ce
changement inattendu me déconcerta et me rendit méfiant.
De qui se moquait-on ? Cette famille m'était inconnue,
même de nom. Allais-je donc me mettre dans l'embarras devant
une famille étrangère ? N'était-ce pas un
piège dans lequel on voulait me faire tomber ? Ma
résolution de ne pas m'y rendre fut vite prise. Pour que l'on
ne m'attende pas inutilement, j'envoyai par messager un mot de
désistement. Mais peu de temps après, le monsieur vint
en personne et me pria de l'accompagner. Ce n'était pas lui,
me dit-il, qui avait changé les plans, mais quelqu'un de bon
conseil. Il semblerait que l'autre appartement serait plus discret.
Alors je le suivis.
Il
était 19h30. La famille m'accueillit avec amabilité et
je remarquai que ma présence faisait plaisir. Comme la séance
ne devait commencer que vers 20 heures, j'avais le temps de
m'entretenir avec le jeune homme. Je cherchais surtout à
évaluer son degré d'instruction qui se révéla
correspondre à celui de tout garçon normal de son âge.
Puis la séance débuta. Nous étions peu nombreux.
J'étais surpris de ne pas être dans l'obscurité :
la pièce était éclairée par une lumière
douce 
noir le plus complet.
Tout
commença par une courte prière, récitée
avec grande ferveur par l'un des assistants. Du reste, toutes les
personnes paraissaient sérieuses et recueillies. Juste après
la prière, le jeune homme tomba en avant d'un mouvement
brusque, en haletant au point que j'en eus peur. Il serait même
tombé par terre si le bras de son siège ne l'avait pas
retenu. Mais au bout de quelques secondes, quelque chose, comme une
main invisible, le redressa par secousse. Il s'assit mais ses yeux
restaient fermés. Je sentais mon coeur battre plus vite
et plus fort, tout en attendant la suite des événements.
- Grüss
Gott12,
commença-t-il. Puis, en s'adressant à moi, il demanda :
- Pourquoi
es-tu venu ici ?
Son
tutoiement me surprit. Dans son état normal, le jeune
homme n'aurait jamais osé.
- Je
suis venu en quête de vérité, répondis-je.
On m'a parlé de ce qui se passait ici et j'ai voulu voir s'il
s'agissait d'une fraude ou de quelque chose d'authentique.
- Crois-tu
en Dieu ? Je sais que tu crois en Dieu. Alors pourquoi crois-tu
en Dieu ?
Cette
question fut si inattendue que je ne sus plus très bien quoi
répondre.
Dans
ma confusion, je donnai une médiocre explication.
- Je
m'attendais à une meilleure réponse de ta part, dit-il
calmement.
Ces
paroles réprobatrices me firent l'effet d'une gifle. J'étais
venu dans l'intention de démasquer une éventuelle
fraude et voilà que dès le début, c'était
moi qu'on interpellait !
- Nous
reviendrons plus tard sur la question à laquelle tu as répondu
si insuffisamment, dit-il avec douceur. Maintenant c'est à ton
tour de m'interroger. Je répondrai dans la mesure où
j'y suis autorisé. Tu as noté une série de
sujets que tu veux me soumettre. Sors le billet que tu as sur toi
avec les questions !
Les
assistants me dévisagèrent avec étonnement. De
plus, personne n'était au courant. Je pris ma feuille et posai
donc ma première question :
- Pourquoi
de nos jours le christianisme semble-t-il avoir perdu son influence
sur les gens ?
Il
commença à répondre sans hésitation et
sans réfléchir. Tout en faisant son exposé, il
répondit simplement et clairement aux questions intercalées
par les assistants, ainsi qu'à leurs objections. D'après
mes notes prises en sténo, voici ses propos :
- La
doctrine du Christ contenue dans les documents parvenus jusqu'à
vous a souffert dans son intégrité, sa pureté
originelle et sa clarté. Dans ce que vous appelez le Nouveau
Testament, plus d'un paragraphe important a été laissé
de côté. Des chapitres entiers ont même été
supprimés. Ce qu'il vous reste, ce sont des copies
incomplètes. Vous n'avez aucune connaissance des textes
originaux, de sorte que les modifications du texte initial ne peuvent
plus être décelées13.
Ceux qui ont commis ces crimes ont été sévèrement
punis par Dieu.
L'un
des participants voulut tout de suite savoir qui avait touché
ainsi aux livres saints.
- Peu
importe ! fut sa réponse. Il vous suffit de savoir que
c'est arrivé et que Dieu les a punis ! A quoi vous
serviraient leurs noms ? Vous vous mettriez à les juger.
Vous savez que vous n'avez pas le droit de juger vos semblables. Dieu
juge ! Et cela est suffisant. De plus, la dernière lettre
de Paul adressée à toutes les communautés
chrétiennes a été détruite. Il expliquait
avec beaucoup de détails des passages de ses lettres
antérieures qui avaient donné lieu à bien des
malentendus. Ces éclaircissements ne concordaient pas avec de
nombreux enseignements erronés qui s'étaient par la
suite glissés dans la doctrine chrétienne.
Je
l'interrompis en demandant quand et à quel moment les
premières divergences s'écartant de la vraie doctrine
avaient été introduites dans le christianisme.
- Dans
une moindre mesure, dès le début. Tu sais bien que déjà
au temps des apôtres, de nombreuses divergences divisaient les
communautés. Plus tard s'insinuèrent bien d'autres
opinions et lois, inventées par les hommes, et en désaccord
total avec la doctrine du Christ. Si vous étiez en possession
du texte complet et inaltéré, vous vous trouveriez
débarrassés de plus d'un fardeau qui pèse sur
vos épaules et qui vous a été imposé au
nom de la religion et du christianisme. Plus d'une doctrine qu'on
impose à votre croyance, et qui vous choque, apparaîtrait
comme inexacte et cesserait de vous préoccuper. Et vous, en
tant qu'enfants de Dieu, vous retrouveriez votre liberté.
« Actuellement,
des millions d'hommes et de femmes sentent que beaucoup de points du
christianisme ne correspondent pas à la vérité.
Cependant, ils s'y accrochent par habitude, machinalement, sans y
adhérer avec le coeur. Ce type de croyance de façade
n'a aucune influence sur leur comportement. Il leur manque la flamme
et l'ardeur de la foi véritable, celle qui vivifie. Beaucoup
de chrétiens ne font même plus semblant de rester
fidèles à leur foi. Au lieu de se débarrasser de
ce qui est erroné, ils rejettent à la fois la doctrine
religieuse et la foi en Dieu 
à l'autre. Et ceci est grave. Mais le temps viendra où
l'enseignement du Christ, dans toute sa pureté et sa vérité,
sera rendu à l'humanité. Il n'est pas utile que vous
sachiez de quelle façon cela arrivera. De plus, ce qui
subsiste des originaux du Nouveau Testament a subi de nombreuses
altérations, à plusieurs endroits. Le copiste a changé
des mots et des phrases entières, soit en retranchant un mot
ici, soit en y ajoutant un autre là, de manière à
ce que cela serve ses intentions. Le sens du texte a été
dénaturé.
« La
plupart du temps, les copistes voulaient à tout prix trouver
dans la Bible un passage justifiant les opinions de leur époque
et n'ont pas hésité à falsifier des passages.
Ils n'avaient pas toujours conscience de la gravité de ce
qu'ils faisaient, et de leur conséquences. Bien au contraire.
En agissant ainsi, ils pensaient rendre service à leur
religion. Voici comment le peuple fut induit en erreur :
nombreux sont ceux qui ont l'intime conviction de faire fausse route,
bien qu'ils n'aient pas les moyens de savoir pourquoi. La conséquence
évidente et logique d'une pareille situation, c'est que le
christianisme ainsi déraciné ne saurait porter des
fruits sains.
Je
lui demandai, le coeur serré, de me citer un passage du
Nouveau Testament où, en changeant ou en supprimant un mot, on
avait opéré une falsification de sens.
- Le
moment n'est pas encore venu, me dit-il, d'entrer dans le détail
des falsifications. Plus tard, quand je te commenterai la Bible dans
son ensemble. Mais je vais quand même te répondre avec
deux passages, l'un où un mot a été remplacé
par un autre, et un second où un mot a été
supprimé. Tu connais l'exclamation de l'apôtre Thomas
d'après le texte de votre Bible contemporaine : « Mon
Seigneur et mon Dieu !14»
En réalité, Thomas s'est servi de la même
expression que les autres apôtres à chaque fois qu'ils
s'adressaient au Christ : « Mon Seigneur et
Maître ! » Le mot « Maître
Je
citai le passage en question :
- « Ceux
à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront
retenus ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur
seront retenus15».
Il
me corrigea en récitant littéralement le passage :
- « Si
vous pardonnez les péchés aux autres, ils leur seront
pardonnés ». Le mot16
que vous traduisez par leur veut également dire en grec
même. Dans le texte original, il y avait encore le mot
vous devant le mot même. Le passage original dit
textuellement et littéralement : « Si vous
pardonnez les péchés aux autres, ils seront pardonnés
à vous-même ». Tu comprendras aisément
combien le sens a été déformé en
supprimant le mot à vous. Ce passage ne fait dire au
Christ que ce qu'il a exprimé et dit à beaucoup
d'autres occasions, à savoir : Vous devez pardonner de
tout votre coeur à vos semblables les fautes et les
péchés dont ils se sont rendus coupables envers vous,
afin que vous obteniez de Dieu le pardon de vos propres péchés.
Pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui
nous ont offensés17.
Le pardon est ce qu'il y a de plus pénible dans votre vie. Il
vous faut pour cela une aide particulière de Dieu. Au même
endroit18,
le Christ dit aussi : « Recevez un esprit saint !
Si vous pardonnez leurs péchés aux autres, ils vous
seront pardonnés à vous-même ».
Mais si vous les retenez, c'est-à-dire dans votre coeur,
vos péchés seront également retenus,
c'est-à-dire par Dieu. As-tu bien compris ?
Tout
accablé, je répondis oui à voix basse, en
ajoutant aussitôt :
- Est-ce
que selon toi, il est donc inutile que je reçoive, en tant que
prêtre, la confession des péchés de mes
semblables si je ne peux pas leur donner l'absolution ?
Devrais-je donc renoncer à cette pratique ?
- Cela
n'est pas nécessaire, dit-il. Puisque les chrétiens de
ton Eglise pensent que pour obtenir le pardon de leurs péchés
ils doivent les confesser à un prêtre, accepte
tranquillement leur confession, comme ta charge le prescrit. Il n'y a
pas de mal et il n'est pas interdit par la loi divine de confesser
ses péchés à un être humain. Mais ne crois
pas que tu as le pouvoir de pardonner les péchés de tes
pénitents à la place de Dieu. Ta seule tâche
consiste à éloigner de leur coeur leurs tendances
à pécher, en les instruisant, en les admonestant, en
les encourageant, en les consolant, de sorte qu'ils repartent
convertis et prêts à le prouver par leur comportement.
Se confesser et recevoir l'absolution par habitude routinière
n'est pas seulement vain et inutile, mais une profanation de l'idée
de la réconciliation avec Dieu. Mais les questions que tu
intercales font que je m'écarte de mon sujet. Je vais
continuer.
« Même
si bien des points de la doctrine du Christ ont été
supprimés intentionnellement dans les manuscrits-copies et
qu'ils vous sont parvenus ainsi, altérés par
suppression ou falsification, il y a encore beaucoup de textes
authentiques restés suffisamment purs pour que les hommes, en
s'y conformant, puissent s'approcher de Dieu. Malheureusement, ils
n'arrivent pas à distinguer le vrai du faux.
« La
base de la doctrine du Christ est : « Aime Dieu
par-dessus tout, et ton prochain comme toi-même !19»
Celui qui s'y conforme accomplit toute la loi du Christ. Les autres
complètent cette vérité fondamentale et incitent
à l'appliquer dans la vie. Et maintenant, j'arrive à
la dernière, et non la moindre, pour laquelle le christianisme
semble avoir perdu son influence sur l'humanité.
« Le
peuple s'aperçoit que ses guides spirituels n'appliquent pas
l'enseignement du Christ qu'ils prêchent eux-mêmes. Ceci
s'applique au clergé de toutes les confessions. Il y a des
exceptions, bien sûr, mais rares. Quels sont les prêtres
que vous pouvez placer à côté du Christ sans
qu'ils n'aient à en rougir ? Combien y en a-t-il qui
partagent avec leurs frères et soeurs la souffrance, la
pauvreté et le besoin ? Les membres de leur communauté
sont pourtant leurs frères et soeurs. Sont-ils leurs
« serviteurs », comme leur a prescrit le
Christ, ou des dominateurs et des exploiteurs ? Accordent-ils
leurs services gratuitement ? Certains ne vont-ils pas jusqu'à
tarifer20
leurs prières ? Et leur vie privée ? Leurs
vie sexuelle ? Je n'en parlerai pas maintenant, mais plus tard
avec toi seul.
A
ces mots, il se tourna vers moi et continua :
- Tu
as l'intention d'aller rendre visite à ta famille demain. Ce
voyage ne presse pas. Demain tu resteras chez toi et tu reviendras
ici à 19h30. Nous parlerons en tête-à-tête.
Lorsqu'il sera revenu à lui, tu le diras aussi au jeune homme
que j'utilise pour te parler.
Alors,
il termina avec une prière dans une langue inconnue, leva ses
mains pour bénir et prononça les paroles suivantes :
- Soyez
bénis au nom du Seigneur. Gruess Got ! »
Après
cette dernière salutation, le jeune homme tomba en avant comme
au début, ouvrit les yeux et regarda autour de lui, étonné.
Il ne pouvait comprendre que l'heure fut déjà si
avancée. Il ne se rappelait de rien et dit simplement qu'il
avait l'impression d'avoir bien dormi. Il se sentait frais et dispos.
Mais lorsque je lui demandai de revenir le lendemain, il fit non en
raison d'un travail urgent à terminer, et qu'il ne rentrerait
pas chez lui avant 21 heures. Il ajouta que son patron l'avait
prévenu la veille. Malgré tout, je décidai de
remettre mon voyage et de venir à l'heure indiquée.
De retour chez moi, il me semblait avoir vécu un cauchemar.
La lune déversait ses rayons argentés sur les toits et
les étoiles brillaient doucement dans la nuit claire. Mais au
fond de moi, mes pensées tourbillonnaient et s'élevaient
comme des flammes. Je sentais que cet incendie enveloppait déjà
les poutres qui tenaient l'édifice de ma foi. Qui disait
vrai ? La religion, dont j'étais l'un des prêtres,
ou la voix de ce garçon ? Ou alors était-ce le
jeune homme lui-même qui inventait tout ça en jouant la
comédie ? Ce garçon, comme ça, de
lui-même ? Non, ce n'était pas possible. Il m'était
encore plus impossible de penser ça, que de croire à
tous les dogmes du monde. En revanche, j'avais déjà lu
des articles traitant du « subconscient » et de
la « transmission de pensées ». J'allais
donc pousser mon enquête. L'affaire me semblait bien trop
importante. Et je ne pouvais plus faire marche arrière. Il me
fallait y voir clair. La prochaine séance me rapprocherait
peut-être de la lumière.
~ 3 ~
La
décision
« Détourne-moi
de la voie de mensonge, fais-moi la grâce de ta loi. J'ai
choisi la voie de vérité, je me conforme à tes
jugements ».
Psaumes 119:
29-30
~ Nouvelles
paroles du ciel.
Le
lendemain, après une nuit presque blanche, je me suis efforcé
à oublier les pensées qui m'obsédaient, par un
travail acharné à mon bureau de la Société
de Bienfaisance. Et le soir, je me retrouvai dans l'appartement. A ma
grande surprise, le garçon était déjà là
car vers 16 heures, son employeur avait changé d'avis.
Aussitôt, il entra dans le même état inexplicable
que la veille. L'esprit me salua par son « Grüss
Gott », me donna la main et dit :
- Je
suis content que tu sois resté. En effet, j'ai beaucoup à
t'apprendre. Mais avant, je dois terminer le point de hier.
Et il me
brossa un tableau des moeurs d'une grande partie du clergé.
Je l'écoutai avec consternation et une émotion
douloureuse. Ensuite, il s'adressa à moi avec gentillesse :
- Parle-moi
franchement et avec confiance. Je sais que depuis hier, tu es remué
jusqu'au tréfonds de ton âme, que tu es perdu et que tu
ne vois plus clair.
D'une
voix tremblante à cause de l'émotion, je répondis :
- Tu
as raison. Tout est confus. Je ne sais que penser de tout cela.
Explique tout et dis-moi qui tu es, et comment tu peux parler à
travers lui ?
- Tu
as raison de commencer par là. Car avant toute chose, vous
devez examiner les esprits qui vous parlent pour savoir s'ils
viennent de Dieu21;
pour ne pas devenir les victimes des esprits du mal qui vous ruinent
le corps et vous mentent spirituellement, précipitant votre
vie dans un gouffre. Je te jure devant Dieu que je suis un de Ses
bons esprits et même un de Ses plus hauts esprits. Mais ne
dévoile pas mon nom.
Puis
il me le donna avant de reprendre :
- C'est
moi qui t'ai conduit ici. J'ai reçu de Dieu la mission de
t'instruire, et toi, tu devras instruire tes semblables !
Je ne
savais plus où j'en étais, ni ce qui m'arrivait.
- Je
veux commencer, continua-t-il, par t'expliquer ce qui se passe ici.
Peut-être penses-tu que c'est quelque chose de nouveau et
d'insolite. Mais c'est aussi vieux que l'humanité. Depuis les
premiers humanoïdes, jusqu'à ce jour, le monde des
esprits a toujours communiqué avec les hommes, aussi bien le
monde des bons que des mauvais. Tu as souvent lu dans l'Ancien
Testament que Dieu a parlé aux hommes. Il a parlé
à Adam, à Caïn, à Abraham, à Isaac,
à Jacob, à Moïse et à beaucoup d'autres.
Comment te représentes-tu leurs dialogues ? Dieu est
pourtant esprit22.
Mais un esprit ne possède pas de bouche. Pas de cordes vocales
comme les hommes. Alors comment Dieu a-t-il pu vous parler ?
- Je
ne sais pas...
- Et
comment t'expliques-tu l'apparition de trois hommes devant Abraham ?
Il savait bien que ce n'était pas des êtres humains,
mais des envoyés de Dieu. Il leur donna pourtant à
manger et discuta avec eux de la destruction de Sodome et Gomorrhe23.
Comment expliques-tu ces phénomènes ?
Je
n'étais pas capable de répondre. J'avais lu tout cela
plus de cent fois, je l'avais même raconté aux enfants
de l'école. Mais la manière dont la communication des
esprits se passait avec les hommes selon la Bible, était
quelque chose dont je n'avais jamais entendu parler et sur quoi je
n'avais jamais réfléchi. Il continua d'examiner ces
choses avec moi, mais j'étais incapable de donner une réponse
correcte à quoi que ce soit. Il reprit :
- Tu
sais que vous les hommes, vous disposez de différents moyens
pour communiquer à distance. Vous écrivez des lettres,
vous téléphonez, vous télégraphiez, et
actuellement vous utilisez même les ondes pour la radio. Le
monde des esprits, séparé de vous par la matière,
dispose également de moyens variés pour entrer en
communication avec vous, perceptibles à vos yeux et oreilles.
Vous, les hommes d'aujourd'hui, vous ne méditez pas ces
choses. Vous les lisez, mais tout reste lettre morte. Songe
à l'histoire de Moïse ! Tu y trouves « l'Ange
du Seigneur » qui parle à travers le buisson
ardent24.
Tu te rends compte que Dieu lui donne Ses instructions jour après
jour, lui disant ce qu'il doit faire. Tu y lis que l'Ange du Seigneur
marche devant les enfants d'Israël dans une colonne de nuée
d'où il leur parle25.
Tu apprends que Moïse consulte Dieu aussi souvent qu'il le
désire et qu'Il lui répond26.
« Le
peuple avait également le droit d'interroger Dieu : les
gens se rendaient sous la « tente de réunion »
près du campement. Josué, serviteur de Moïse,
devait s'y tenir constamment et il n'était pas autorisé
à la quitter27.
Réfléchis : pourquoi le jeune Josué
devait-il rester en permanence dans la tente ? Existait-il un
rapport entre sa présence et le fait d'interroger Dieu ?
La
réponse m'apparut en un éclair.
- Josué
était sans doute comme ce jeune homme devant moi. Tu utilises
son corps pour me parler. Les esprits se servaient du corps de Josué
de la même façon.
- Exact,
répondit-il. Cependant, souviens-toi que lorsque la Bible dit
« Dieu a parlé », il s'agit très
rarement de Dieu en personne. Car en règle générale,
Dieu ne parle qu'au travers de ses messagers. Sache aussi que le
monde des esprits n'utilise pas toujours un être humain pour
s'adresser à vous. Ils disposent de nombreux autres moyens
pour se faire comprendre. Aussi, sache que Dieu parlait à
travers la « colonne de nuée ».
Bien souvent, la communication avec les esprits n'était
possible que par le don de « clairvoyance » et
de « clairaudition » donné à
certaines personnes. Les conversations de Dieu avec Adam et Eve, et
d'autres plus tard, passaient par la « clairaudition ».
Mais il existait encore une autre méthode dont les Israélites
se servaient fréquemment pour interroger Dieu. C'était
le « pectoral », fixé sur l'éphod28
du Grand Prêtre. Le pectoral s'appelait aussi « oracle ».
Je te parlerai de cela plus tard.
« L'Ancien
Testament n'est pas le seul livre à rapporter des
communications avec les esprits : il en est également
question dans le Nouveau. Tous les Evangiles, et notamment les Actes
des apôtres contiennent un grand nombre de récits
traitant de manifestations d'esprits. Le Christ lui-même avait
promis à ceux qui auraient la foi qu'il leur enverrait les
esprits de Dieu29.
Ce qui se passait lors des assemblées chrétiennes,
choses que maintenant vous n'arrivez pas à vous expliquer,
provenait des manifestations des esprits
« Cette
communication avec les esprits n'a pas cessé, comme les
Eglises voudraient le faire croire, après la première
ère chrétienne. Au contraire, elle doit continuer et
existera toujours, car elle constitue l'unique chemin vous permettant
d'atteindre la vérité. Mais ce contact
dépend de la volonté des hommes d'entretenir ou non ce
lien avec le monde des esprits. Dans l'Ancien Testament, on a vu des
époques où la communication des bons esprits avec les
hommes cessa presque entièrement. C'était le temps où
Dieu était devenu un étranger31.
De nos jours, malgré les temples, églises et
autres synagogues qu'ils bâtissent, les hommes ont en grande
partie délaissé Dieu pour se vouer au mal. Si
l'humanité revient à Dieu et établit avec Lui
une intimité semblable à celle de diverses époques
de l'Ancien Testament et des premiers chrétiens, tout ce dont
on vous parle, et qui vous semble si merveilleux, se répétera.
Dieu reste toujours le même, avant comme maintenant. Il aime
Ses créatures tout autant aujourd'hui qu'hier, sans
préférences.
- Pour
aujourd'hui, mes éclaircissements devraient te suffire. Je
t'informerai progressivement des détails de la communication
des esprits avec les hommes, mais pour cela, tu dois me laisser
t'expliquer mon enseignement, et surtout, tu dois accepter la tâche
qui t'est réservée. Mais personne ne t'oblige à
accepter. Tu restes libre 
accepter ou refuser et continuer comme d'habitude. Si tu acceptes, tu
connaîtras des privations et des sacrifices. Tu seras
persécuté pour l'amour du juste et du vrai. Mais tu
trouveras la paix. Si tu refuses ce don de Dieu que je t'apporte, tu
en assumeras également les conséquences. A toi de
décider. Ne crois pas aveuglément, mais vérifie
toujours s'il s'agit de la vérité ou d'une tromperie.
Pour cela, tu ne te contenteras pas de ce que je te dis. Tu devras
réaliser tes propres observations, indépendamment de ce
que tu vois ici.
« Avant
de terminer, je te prie de choisir parmi tes paroissiens quelques
personnes encore ignorantes de ces choses. Ensuite, une fois par
semaine, à heure fixe, vous vous rassemblerez, vous prierez et
vous commenterez les Ecritures, comme les premiers chrétiens.
Prête bien attention à ce qui se passera. Tu pourras
ainsi comparer ce dont tu seras témoin avec ce que tu vois et
entends ici. De plus, arrange-toi pour rejoindre le groupe chaque
dimanche afin que je puisse continuer mon enseignement.
- Je
veux bien venir chaque fois que je le pourrai. Mais comment choisir
parmi mes simples paysans, les bonnes personnes ? Cela pourrait
entraîner des répercutions négatives dans tout le
village. De plus, je ne vois personne de qualifié.
- Si
tu acceptais, tout le reste s'arrangeait, rétorqua-t-il. Tu
n'es pas obligé de dire oui. Tout dépendra de ta
décision, mais je me permets de te conseiller d'accepter. A
présent, je voudrais terminer.
Comme la
veille, il leva les mains pour bénir et dit : « Que
Dieu te garde ! Qu'Il te donne la force d'accomplir Sa volonté !
Amen. Grüss Gott ! » Et à nouveau, le
garçon tomba en avant et revint à lui quelques instants
plus tard sans se rappeler de quoi que ce soit.
Toutes
les explications ordinaires que j'échafaudais paraissaient
insuffisantes. Ce qui m'impressionnait le plus, ce qui me subjuguait,
c'était la clarté et la logique convaincante des propos
que j'entendais pour la première fois. Seule la vérité
pouvait avoir une telle influence. Bon nombre de choses que je
n'avais pas comprises dans la Bible me paraissaient maintenant
claires. Je comprenais aussi que ce n'était qu'une initiation.
On me laissait entrevoir un enseignement complet et détaillé.
Il me suffisait d'accepter.
En plus,
on me suggérait de ne pas me contenter de ce que j'avais
entendu. Je devais aussi puiser à une source différente
de celle-ci. Il m'était demandé de célébrer
une sorte de culte religieux comme celle des premiers chrétiens,
avec des paysans ignorant tout de la communication avec les esprits,
et cela dans ma propre paroisse.
Allais-je
prendre le risque ? Que diraient les gens ? Je commençais
à craindre les rumeurs. Mes paroissiens allaient probablement
me prendre pour un fou. Lorsque mes supérieurs ecclésiastiques
apprendraient la nouvelle, ne perdrais-je pas ma place ? Tout
cela me pesait et me déchirait intérieurement. De quel
côté me tourner ?
Je
sentais que le moment était arrivé de prendre une
décision. Jamais de ma vie je n'avais prié Dieu avec
autant de ferveur qu'à cet instant. Pour finir, je résolus
d'accepter et de suivre les instructions reçues, même au
prix des plus lourds sacrifices, au risque de perdre ma situation et
de ruiner mon existence matérielle.
Mais une
fois ma décision prise, j'ai retrouvé la souveraine
paix du coeur et j'ai envisagé l'avenir avec confiance.
~ 4 ~
Confirmation
de la vérité
« Quant
à vous, vous avez reçu l'onction venant du saint, et
tous vous possédez la science ».
1er épître de Jean, 2:20
~ Phénomènes
insolites dans la paroisse.
Sans
me soucier des conséquences, j'avais pris la décision
de choisir quelques personnes des environs pour organiser les
réunions. Je n'avais aucune idée de qui j'allais
choisir. Ne m'avait-on pas dit que tout s'arrangerait si je disais
oui ? Et c'est bien ce qui se passa sans que je fusse obligé
de recruter. Les personnes me furent amenées de façon
singulière, et sans intervention de ma part. Par exemple, une
malade partiellement paralysée, et à laquelle je
rendais visite plusieurs fois par semaine : une de ses soeurs
s'était mariée dans mon église et avait quatre
enfants, de 20 à 28 ans, trois garçons et une fille. Un
soir, alors que je me trouvais à son chevet, l'un des fils
entra pour chercher sa mère. Apprenant qu'elle était
partie faire des courses, le garçon prit place pour attendre
sa mère qui arriva peu de temps après, avec deux autres
enfants. Et quelques minutes après, sa fille arriva également.
En tant qu'infirmière, elle me demanda si l'un de mes malades
avait besoin d'une garde de nuit. Nous étions donc
réunis à sept personnes.
Tout
à coup, un de garçons commenta mon sermon du dimanche
précédent parce que j'avais cité un texte qui
leur était inconnu. Je m'empressai de lui expliquer le passage
biblique en question et à la fin, l'un des garçons
déclara qu'il serait heureux d'entendre plus souvent des
explications bibliques. Je lui répondis que j'étais
prêt à les retrouver ici chez leur tante malade, pour
répondre à leurs questions. C'était là,
dis-je, une coutume des premiers chrétiens, que de se réunir
dans leur maison pour aborder des questions religieuses. Tout le
monde se déclara ravi et on fixa les dates.
Nous
nous étions déjà réunis plusieurs fois le
soir, sans remarquer quoi que ce soit de particulier. Nous
commencions nos séances par une prière, puis nous nous
tenions par la main dans un recueillement de quelques instants. Ce
recueillement était suivi par la lecture d'un passage, par un
commentaire et par des questions-réponses. Nous discutâmes
également d'un moyen pour aider les pauvres de la région.
J'observais avec étonnement à quel point les trois
frères prenaient la chose au sérieux. Un détail
retint non seulement mon attention, mais aussi celle de la maman :
l'expression du visage des trois garçons changea, devenant
plus noble, plus belle.
Même
des personnes extérieures au groupe s'en aperçurent.
L'un des garçons avoua ne pas savoir ce qui se passait en lui.
Il raconta qu'en travaillant dans les champs, il se sentait
constamment poussé par une voix intérieure à
louer Dieu, à Le glorifier et à Le remercier. Avant,
dit-il, il n'avait jamais eu de telles pensées. Et maintenant,
à cause de son tempérament, lorsqu'il lui arrivait de
se mettre en colère, il en ressentait tant de regret qu'il
était obligé de cesser son travail pour demander pardon
à Dieu. Sans quoi, il ne pouvait reprendre sa tâche.
J'avais vécu la même chose depuis ma
première réunion. Des fautes et des négligences,
auxquelles je n'avais pas prêté attention dans le passé,
me causaient à présent de réels remords.
A
notre quatrième réunion, j'expliquais toujours un
passage biblique. Je n'avais pas encore fini qu'un des garçons
donna des signes d'agitation en me fixant avec une lueur étrange
dans les yeux. Je notai qu'il semblait vouloir résister à
quelque chose. Soudain ses membres se mirent à trembler en
même temps qu'il me dit :
- Je
n'y peux rien. Je me sens poussé à vous dire que votre
explication n'est pas la bonne. On m'oblige à vous donner
l'interprétation correcte de ce passage.
Il
prononça les paroles qu'une force intérieure lui
dictait. Ses explications étaient si claires et si évidentes
que ni moi, ni les autres n'aurions pu mettre en doute leur
exactitude. A peine nous étions-nous remis de notre étonnement
qu'il ajouta :
- Je
me sens comme poussé à écrire.
- Que
veux-tu écrire ? demandai-je.
- Je
n'en sais rien. Mais une force irrésistible m'y oblige.
Donnez-moi du papier et un crayon !
Après
avoir reçu ce qu'il demandait, il remplit à toute
vitesse une page entière. Une lettre s'alignait à coté
de l'autre, sans que les mots et les phrases fussent séparés.
La page était signée « Celsior »
et contenait un message important pour nous. Le garçon demanda
la signification de « Celsior ». Je lui
expliquai que c'était du latin, signifiant « le
plus élevé » ou « un plus
élevé ».
Alors
je l'ai interrogé sur ses sensations. Mais il me répondit
qu'il n'arrivait pas à trouver les mots justes. Il se
trouvait, dit-il, sous l'influence d'une force si considérable
qu'il lui eût été impossible de résister
et de s'y opposer. Il déclara également qu'il s'était
défendu de son mieux au moment où une force l'avait
poussé à dire que mon explication était fausse.
Parce que lui, ajouta-t-il, était persuadé de sa
justesse.
Il
déclara aussi qu'il avait eu l'impression que ses propres
pensées lui étaient ôtées et remplacées
par d'autres. Il s'était bien rendu compte qu'il écrivait,
mais ne prenait conscience du sens des mots qu'au moment où il
les traçait. Après avoir terminé une phrase, il
en oubliait le contenu et ne songeait qu'à la phrase suivante.
Il se sentait poussé à la dire ou l'écrire.
Pendant qu'il écrivait, il ne pouvait porter son attention sur
les lettres, ni l'orthographe, ni la ponctuation. Et à la fin,
il était incapable de répéter ce qu'il avait dit
et écrit.
Nous
parlions encore de ce qui venait de se passer, lorsqu'un des frères
déclara qu'il ne pourrait plus assister aux réunions :
- En
effet, lança-t-il, je ne peux plus tenir ma tête. Je
sens qu'elle est tournée dans tous les sens par une force
inconnue. Je résiste mais en vain.
Comme
sa mère, j'avais effectivement remarqué ses mouvements
agités. Elle me regardait d'un air apeuré et
interrogateur. Je l'ai calmée, ainsi que le garçon, en
leur assurant qu'il n'y avait aucune raison de craindre quoi que ce
soit, car nous ne faisions rien de mal et que bientôt nous en
obtiendrons l'explication. J'ai précisé que des
phénomènes identiques se produisaient pendant les
assemblées des premiers chrétiens. Afin de leur
prouver, je leur donnai lecture du chapitre 14 de la première
Epître de Paul aux Corinthiens32.
Ce
soir-là était nouveau pour moi, comme pour les autres.
Ma rencontre avec le jeune homme de la ville voisine m'avait
seulement révélé qu'un esprit parlait par la
bouche d'un homme totalement inconscient. Je ne pouvais pas imaginer,
et je ne savais pas qu'un esprit était capable d'utiliser un
homme pleinement conscient, et de s'en servir comme instrument pour
parler et écrire. J'étais donc bien
content de poser la question à la séance du dimanche.
Voici la réponse de l'esprit :
- Ne
t'inquiète pas si tu n'arrives pas à tout comprendre
immédiatement. Tout est trop nouveau pour toi, tes notions
sont trop incomplètes et insuffisantes. Tu comprendras peu à
peu. Vos découvertes scientifiques ne se font pas autrement.
La découverte est d'abord considérée comme
impossible et l'auteur passe pour fou. Des années plus tard,
la même découverte est reconnue par tout le monde, et
considérée comme normale. Qui donc, il y a cent ans
aurait pu imaginer vos avions, votre téléphone et votre
radio ? Si à l'époque quelqu'un avait prédit
la navigation aérienne, l'envoi du son à distance, la
possibilité d'écouter chez soi la musique d'un lointain
concert, on n'aurait pas pris cette personne au sérieux. Et
vos scientifiques auraient été les premiers à
les réfuter.
« A
présent, tu apprends par d'autres et par expérience
personnelle que le monde des esprits peut communiquer avec les hommes
dès que les bonne conditions sont remplies. La majorité
des hommes n'y croit pas et considère que c'est une chose
impossible, tout comme autrefois les gens refusaient de croire à
la la réalité d'aujourd'hui. Vos savants refusent
d'admettre que les esprits puissent intervenir dans votre vie de
façon perceptible par vos sens. Pourtant, des milliers de
phénomènes se produisent à votre époque,
des événements pouvant être constatés par
les scientifiques, et ne pouvant s'expliquer que par l'intervention
du monde des esprits.
« Cependant
vos scientifiques cherchent d'autres théories et s'attendent à
ce que vous les acceptiez dans un environnement soi-disant naturel.
Ainsi, les hommes de science évitent de s'impliquer dans les
sujets qui traitent de l'au-delà et du monde des esprits33.
Les uns agissent ainsi parce qu'ils refusent de croire à
la survie, les autres parce qu'ils n'ont pas encore le courage de
défendre la possibilité de l'intervention des esprits,
même s'ils en sont intimement convaincus. Ils craignent pour
leur réputation professionnelle. Mais le temps viendra où
votre science admettra que le monde des esprits, bons comme mauvais,
intervient dans votre vie et dans votre destinée, de manière
variée aussi visible que tangible. Ne t'étonnes pas si
on te considère maintenant comme anormal lorsque tu déclares
avoir parlé avec un esprit.
« Je
trouve cependant extraordinaire que vos communautés
religieuses réfutent l'influence du monde des esprits et leur
communication avec les hommes. Et lorsqu'elles l'admettent, elles
prétendent que seul celui des mauvais esprits se manifeste.
Totalement idiot. Si les esprits ne peuvent pas descendre jusqu'à
vous aujourd'hui, comment ont-ils pu le faire dans le passé ?
Dans ce cas, tous les récits bibliques concernant la
manifestation des esprits seraient à reléguer au rang
de contes de fées. Si seuls les « mauvais »
esprits peuvent se manifester, alors il devait en être de même
autrefois.
« Dans
ce cas, toutes les religions qui s'appuient sur l'Ancien et le
Nouveau Testament s'écrouleraient. Ne prétendent-elles
pas avoir reçu leurs vérités religieuses et
morales du monde spirituel ? Si en revanche il s'agissait de
« bons » esprits, il n'y a aucune raison pour
qu'ils ne puissent pas en faire autant aujourd'hui. Le même
Dieu qui envoyait les bons esprits à l'époque, les
envoie toujours aujourd'hui. De même qu'autrefois Dieu voulait
ramener les hommes sur le droit chemin, Il le veut encore
aujourd'hui. Ou bien pensez-vous n'avoir plus besoin d'être
guidés et instruits par les esprits de Dieu ? Croyez-vous
être meilleurs et plus sages que vos ancêtres ?
Estimez-vous détenir la vérité ?
« Ce
que tu as vu dans ta paroisse est la confirmation de ce que tu
apprends ici. Tu verras encore bien d'autres choses. Ne crains pas
pour le garçon qui n'arrive pas contrôler sa tête.
On le forme et tu verras comment les différents « médiums »
sont sculptés. Le mot « médium »
signifie « instrument ». Les médiums
sont des trait d'union entre les esprits et les hommes. Les animaux
aussi peuvent être des médiums. Mais on en parlera plus
tard.
« Lorsque
des hommes doivent servir d'instrument aux esprits, ces derniers les
forment. La durée de la formation varie, dépendant des
individus et de leur tâche ultérieure. Aujourd'hui, je
te dirai juste le minimum : deux personnes sont formées.
La première comme médium à « inspiration » 
un esprit lui inspire des pensées déterminées
avec une telle force que ses propres pensées sont effacées.
Alors le médium est dominé par l'esprit. Il répétera
et écrira ce qui lui aura été dicté, tout
en restant conscient. Ton médium à « inspiration »
devra être formé davantage car bien des choses font
encore écran en lui. Tu sauras plus tard ce que cela signifie.
« L'autre
médium, encore inactif, en est à son premier degré
de formation. Il s'agit du garçon qui n'arrivait pas à
tenir sa tête. Il deviendra un médium parlant. Un esprit
différent prendra sa place et parlera à travers lui. Il
entrera alors dans un état appelé « transe »
médiumnique qui peut atteindre différents degrés,
selon que son esprit est partiellement ou entièrement séparé
de son corps. Il vous est difficile de comprendre comment l'esprit se
sépare de son corps physique. Je te l'expliquerai plus tard.
La formation d'un médium à transe profonde n'est pas
jolie à voir, même si elle obéit à des
lois éternelles. Afin que sa mère ne s'inquiète
pas, il est préférable qu'elle n'assiste plus aux
séances.
« La
formation des médiums est une chose sacrée. Pendant les
séances, vous devez beaucoup prier pour eux. Pensez à
implorer Dieu afin que Sa volonté s'accomplisse et pour que
les médiums deviennent des instruments à promouvoir le
bien, tout en Lui restant fidèles.
Ces
explications se confirmèrent en tous points. La formation du
« médium à inspiration »
progressait rapidement. Le garçon reçut des
informations très détaillées sur les vérités
les plus importantes qu'il retranscrit sur papier. Elles traitaient
de choses tout à fait nouvelles pour moi et en grande partie
en contradiction avec l'opinion du garçon, sans parler de la
mienne, et que j'avais prêchée avec conviction.
Dans
ce cas précis, il ne pouvait nullement être question
d'inconscient ou de transmission de pensées, causes par
lesquelles on essaie souvent d'expliquer ces choses. Il ne pouvait
s'agir de télépathie parce que le médium à
inspiration n'écrivait plus ses messages pendant les séances,
mais chez lui, sans témoins. Le garçon n'écrivait
jamais de sa propre volonté, mais sous l'emprise de la même
force irrésistible. Une fois, il fut même réveillé
très tôt le matin, bien avant l'heure habituelle, et on
le poussa à écrire. Il ne s'exécuta pas, l'heure
lui paraissant beaucoup trop matinale. Il se sentit alors tiré
violemment du lit et projeté sur le sol. Paniqué, il se
releva et prit immédiatement son stylo. Il rédigea les
paragraphes explicites et merveilleux d'un message traitant de la
« Rédemption ». Et ces développements
ne concordaient en rien avec ce qu'il en savait, ni avec ce qu'on
pourrait lire sur le sujet ou apprendre ailleurs.
De
même, ce simple paysan écrivit un traité sur
« L'Ecriture Sainte » avec des vérités
tout à fait nouvelles. Non seulement le fond, mais la forme et
la structure montraient que par lui-même il n'aurait jamais pu
composer une explication d'un tel niveau. Il aborda les sujets
suivants en prose : La spiritualité de l'âme,
La grâce divine, Qu'a fait pour toi ton Rédempteur,
Le printemps, L'été, L'automne et
L'hiver, La moisson, La nuit, Implorez le
Seigneur, L'amour filial, La mort. Ses écrits
en prose n'ont pour sujet que des vérités divines. Il
en est de même pour ses poèmes : L'appel des
héros, Le langage de la création, Salut
et Hosanna, Sur le chemin de Dieu, Le berger du
Seigneur et son troupeau, Le plus fort, Ainsi s'avance
ton créateur.
La
formation de son frère comme médium « parlant »
prit davantage de temps. Son état physique devenait tel qu'il
faisait peur à voir. J'étais donc heureux d'avoir été
averti, sans quoi je n'aurais pas eu le courage d'aller jusqu'au
bout. La formation achevée, il entra en transe comme le médium
que j'avais vu en ville. Le premier esprit qui parla s'annonça
par le salut « Gott mit uns34»
puis jura par Dieu qu'il était un bon esprit de Dieu et
déclara son nom. J'appris beaucoup de choses et reçus
de nombreuses directives et instructions de cet esprit qui toutes
concordaient avec ce que j'avais appris par le médium « à
inspiration ».
Deux
choses attirèrent particulièrement mon attention.
D'abord je constatai une différence hiérarchique entre
le médium parlant et l'esprit qui se servait du médium.
Car il m'arrivait de poser des questions importantes à
l'esprit qui parlait par le médium de ma paroisse et de
l'entendre répondre : « Je n'ai pas été
chargé d'une telle mission. Mais pose ''Lui'' la question ».
Quand il prononçait le mot « Lui », il
s'inclinait profondément.
En
parlant de « Lui », il voulait dire l'esprit
qui se servait du jeune homme de la ville. La première fois
qu'il m'avait renvoyé à « Lui »,
j'avais demandé s'il connaissait cet esprit. « Je
le connais » avait été sa réponse.
Et il s'était à nouveau incliné profondément.
Je ne comprenais pas pourquoi l'esprit qui se servait du jeune paysan
n'était pas autorisé à répondre à
toutes mes questions, contrairement à l'autre. Et j'en
demandai la raison. Il me répondit que dans leur monde les
choses se passaient comme chez nous. Un messager chargé d'une
mission particulière auprès d'une personne s'acquittera
uniquement de cette tâche déterminée, et ne fera
pas davantage. « Lui » en tant qu'envoyé
de Dieu, me dit-il, avait le droit de répondre à
chacune de mes questions s'il le jugeait utile. L'esprit se servant
du médium de ma paroisse n'était pas chargé
d'une mission aussi étendue. Cependant, il ajouta que celui-ci
avait le devoir de me renvoyer vers « Lui »
pour tous les sujets sortant de ses attributions.
Je
remarquais aussi une autre différence. Si le même esprit
occupait le médium de la ville, en revanche ils étaient
plusieurs à se partager le médium de la paroisse. Là,
celui qui se manifestait en premier apparaissait comme le chef du
groupe. Il saluait toujours en disant : « Gott mit
uns ! » et se reconnaissait à sa voix douce et
à sa manière spécifique de s'exprimer.
Un
jour je lui en demandai la raison :
- L'esprit
du médium de la ville a reçu une mission tout à
fait spéciale et c'est pour cela qu'il est le seul à
l'utiliser. Les autres esprits n'y ont pas accès. C'est moi
qui ai formé celui qui te parle. Mais, selon la volonté
de Dieu, d'autres esprits, des bons et des mauvais, le visitent
également et se manifestent par lui. De cette façon, tu
auras l'occasion de connaître différentes variétés
d'esprits. En fonction de leur discours, tu seras capable de situer
leur situation et condition dans l'au-delà. Mais tu dois
comprendre le chemin qu'empruntent tous ces esprits inférieurs
avant d'arriver à la perfection. Une telle expérience
est d'une importance capitale pour toi. C'est l'enseignement pratique
contre l'enseignement théorique.
« Toutefois,
ceux se manifestent à travers lui, ne sont pas libres de leurs
allées et venues. Ils sont soumis à un Esprit
Contrôleur chargé de désigner les esprits qui
doivent visiter le médium et de fixer leur temps de parole.
Tous le médiums utilisés pour répandre le bien
sont soumis à ce contrôle. Il en est de même pour
toutes les séances où la communication des esprits se
déroule selon la volonté divine. En l'absence de ce
contrôle et en l'absence des esprits supérieurs, vous ne
verrez rien de beau, ni de bon. Les esprits supérieurs
n'interviennent que là où tout se passe selon les
règles de Dieu et sous le contrôle de l'un de Ses
esprits. La plupart des réunions de communication actuelles ne
bénéficient pas de ce contrôle et deviennent un
champ d'expression libre pour les esprits inférieurs. Pour
commencer, je te dirai à l'avance quels seront les esprits qui
visiteront le médium et le comportement que tu dois adopter.
Tout
se passa comme il l'avait dit. Le nombre des esprits qui utilisaient
le médium s'avérait considérable. Des esprits
supérieurs arrivaient en louant Dieu, puis nous donnaient un
enseignement précieux et repartaient en nous bénissant
au nom de Dieu. En revanche, les esprits en proie à d'atroces
souffrances se présentaient souvent pour nous supplier de les
aider avec des paroles émouvantes. Ils nous demandaient même
de prier avec eux. Parfois, ils s'exprimaient dans une langue
étrangère et semblaient malheureux d'être
incompris. Puis venaient les esprits inférieurs
qui maudissaient leur sort ainsi qu'eux-mêmes. Ils nous
lançaient des insultes effroyables, et injuriaient toute chose
sacrée dans des termes les plus abjects. Quand on leur
demandait de prier Dieu avec nous, ils refusaient par des sarcasmes
ou des paroles haineuses. Et si nous leur demandions de prononcer le
nom de Dieu, ils quittaient le médium sur-le-champ. Pire,
d'autres esprits ne se rendaient même pas compte que la mort
les avait séparés de leur corps : ils se croyaient
encore sur terre et s'occupaient exactement comme avant. Il
s'agissait des esprits « liés à la terre35».
Mais la
chose la plus horrible était la manifestation des esprits de
criminels. Ils se voyaient continuellement sur les lieux de leur
crime à revivre les scènes les plus pénibles de
leur acte. C'était comme un film se répétant
sans cesse. L'esprit du meurtrier était continuellement occupé
à préparer et exécuter son meurtre dans tous les
détails. Ils nous répétaient en paroles leurs
pensées au moment de leur crime, et même ce qu'ils
avaient ressenti. Leurs victimes apparaissaient devant eux et les
fixaient de leurs yeux implorants. Idem pour les usuriers et autres
personnes qui avaient précipité leurs semblables dans
la misère. Leurs victimes les suivaient partout.
L'esprit
du suicidé était la proie des mêmes sensations
répétitives et des mêmes détresses vécues
au moment de son suicide. Nul ne pourrait imiter les expressions
faciales de ces esprits revivant les heures les plus sombres de leur
vie à travers le corps de médiums qui ignoraient tout.
Il nous arrivait souvent de trembler littéralement en voyant
toutes ces scènes. De temps en temps, des « esprits
moqueurs » se présentaient : ils voulaient
nous amuser par leurs mensonges, leurs facéties et leurs
blagues. Comme on refusait leur présence prolongée, ils
repartaient aussi vite qu'ils étaient arrivés.
La
manifestation de ces esprits si différents avait une
signification bien précise : nos guides nous offraient un
enseignement de qualité. Mais parfois ils nous faisaient des
remontrances, au point qu'il arrivait à l'un ou l'autre des
participants de pleurer. Et plus d'une fois les pensées
intimes de certains participants furent étalées devant
tout le monde, mais jamais les humilier. C'est d'ailleurs une
particularité du monde des bons esprits d'exprimer des
reproches sans jamais vexer. Leurs blâmes qui signalent les
manquements des hommes s'accompagnent de paroles de consolation et
d'encouragement. Ils n'arrachent pas le roseau brisé et
n'éteignent pas la mèche qui brûle encore. D'une
main douce, ils pansent les plaies du coeur de leurs protégés.
Ils n'ont pas l'habitude de répéter leurs réprimandes
et leurs avertissements. Quand leurs conseils ne sont pas suivis, il
rappellent leur sujets à l'ordre encore une ou deux fois. Si
en revanche, on s'efforce de suivre leurs conseils, ils continuent
leur instruction jusqu'à ce que leur tentative soit couronnée
de succès.
Si
un sujet fait preuve d'une bonne volonté exemplaire, leur
charité ne connaît aucune limite, leur pitié est
sans bornes, même dans les cas où, par faiblesse
humaine, une personne trébuche régulièrement.
Mais si quelqu'un refuse le moindre effort pour suivre les conseils
d'un guide de Dieu, et qu'ensuite il pose des questions sur d'autres
thèmes, la réponse est toujours la même :
« Pourquoi me demander ? Tu ne fais pas ce que je
te dis ».
Les
manifestations des esprits inférieurs constituaient également
un enseignement. Je n'oublierai jamais cette soirée au cours
de laquelle trois suicidés visitèrent le médium
l'un après l'autre. Nous assistâmes à la chose la
plus horrible que puisse voir un homme. Après le départ
du dernier, et que nous étions encore totalement secoués,
l'esprit supérieur « directeur »
s'empara du médium et nous parla :
- C'est
pour une bonne raison. Vous deviez d'abord apprendre ce qu'est la
« paix » dont jouissent beaucoup d'hommes après
leur mort. En effet, vous dites souvent lors d'un enterrement :
« Maintenant, qu'il repose en paix ». Ce
soir, vous avez vu ce qu'était cette paix. Vous ne pouviez pas
imaginer la souffrance de ces esprits malheureux avant qu'eux-mêmes
découvrent leur état, et la nécessité de
s'adresser à Dieu. Tout enseignement est inutile. Ces esprits
ne sont pas encore prêts, ils doivent d'abord être
purifiés par leurs souffrances à recevoir une
instruction. Ce soir, ils n'étaient pas prêts.
Néanmoins, leur situation vous a été montrée
pour une autre raison !
Une
gravité solennelle s'empara de lui et sa voix devint digne et
sérieuse :
- Aujourd'hui,
l'un d'entre vous a songé à se suicider et il a déjà
pris ses dispositions.
Une des
personnes présentes s'écria brusquement :
- C'est
moi, mon Dieu, c'est moi !
- Oui,
c'est toi, dit l'esprit d'une voix plus calme et plus douce. Grâce
au suicide, tu as cru pouvoir échapper à la pénible
croix que tu portes depuis tant d'années, afin de trouver le
repos et la paix. Tu viens de découvrir ce que signifie
vraiment le « repos éternel » qui
t'attendait. Espérons que cela t'a servi de leçon.
Ainsi, cette soirée aura été un bienfait pour
toi.
En
dehors des séances, je m'efforçais de vérifier
si ce qui m'avait été communiqué ou prédit
à travers les médiums se réalisait. Si ce que
nous pouvions vérifier s'avérait exact, nous n'aurions
alors aucune raison de douter des leçons pas encore
vérifiables. Je vais donner quelques-uns de mes constats et
qui devraient convaincre toute personne sans préjugés.
Un
jour, le médium de la ville me rendit visite dans mon
presbytère. Nous étions assis dans mon bureau en
discutant de diverses choses et ma gouvernante, occupée à
la cuisine, venait de temps à autre dans le bureau. Quand nous
nous retrouvâmes seuls, le garçon entra en transe et
l'esprit s'adressa ainsi à moi :
- Ta
gouvernante vient d'aller au jardin pour y travailler. Je voudrais
profiter de son absence pour te parler. Viens, fais-moi visiter ton
église !
Ni
moi, ni le garçon pouvions savoir que ma gouvernante était
partie dans le jardin derrière le presbytère. On y
accédait par la cuisine qui se trouvait au bout du couloir.
Mon bureau se trouvait du côté opposé et il nous
était impossible de voir ou d'entendre ce qui se passait
là-bas. Je me levai et mon visiteur, toujours en transe, me
suivit. Il marchait lourdement, les yeux clos. L'église était
contiguë au presbytère. Pas besoin de traverser la rue
pour y accéder, et par une porte latérale on pouvait
même y entrer directement. Le garçon me dit :
- L'autel
a été construit au-dessus d'un squelette enterré.
Sous les dalles de la nef se trouvent d'autres restes humains car
autrefois, c'était un cimetière.
Impossible.
L'église était surélevée et les alentours
n'offraient aucun espace pour des tombes.
- Renseigne-toi
auprès des anciens de ta paroisse, dit-il. Peut-être
qu'ils te donneront des explications à ce sujet.
Puis
il tourna ses yeux fermés vers la tribune où se
trouvait l'orgue :
- Tu
sais que je n'ai pas l'habitude de parler des choses matérielles.
Mais aujourd'hui je ferai une exception. Tu as fait accorder l'orgue.
Dis à ton organiste de rentrer les registres lorsqu'il a fini
de jouer. Actuellement trois boutons sont à moitié
tirés. La poussière et l'humidité pénètrent
dans les tuyaux et vont altérer la pureté des sons. Je
te dis ça parce que des sons purs et clairs rehaussent l'éclat
du culte et proclament la gloire de Dieu.
La
console était fermée, de sorte qu'il était
impossible d'apercevoir les claviers et les registres, même en
se tenant devant l'orgue. Depuis l'autel, nous ne pouvions rien voir.
La clé pour ouvrir l'orgue était suspendue dans
l'armoire de la sacristie. Nous nous dirigeâmes alors vers
l'autel latéral, dont le tableau représentait la mort
de saint Joseph. On y voyait Jésus et sa mère se tenant
près du lit.
- Cette
représentation est fausse, dit-il, Jésus n'était
pas présent à la mort de Joseph.
Puis
nous passâmes devant les étapes du chemin de croix.
Devant celle de Véronique tenant le suaire avec l'imprimé
du visage sanglant de Jésus, je lui demandai si cela
correspondait à une légende ou à la réalité.
- C'est
la vérité, fut sa réponse.
Devant
la crucifixion du Christ, il me demanda subitement :
- Que
penses-tu ? Qu'est-ce qui produit le plus de souffrances lors
d'une crucifixion ?
Je
lui répondis :
- Etre
cloué.
- Non.
C'est la soif. Les clous furent enfoncés d'un coup violent par
les assistants du bourreau en
causant d'abord un engourdissement douloureux. Dans les
premières secondes, vos blessés de guerre n'ont pas
senti la balle ou l'éclat d'obus. Mais la soif qui les a
torturés à cause de la perte massive de sang était
terrible. La soif peut rendre un homme fou. La mort par la soif est
une torture qui n'a pas d'équivalent.
Chemin
faisant nous atteignîmes une chapelle où trônait
une statue en bois de la Vierge. Durant les siècles
précédents, elle avait appartenu à un monastère
dont les ruines étaient toutes proches.
- Depuis
longtemps déjà, me dit-il, les esprits en peine
condamnés à rester dans les ruines, cherchent cette
statue.
Etonné,
je demandai :
- Pourquoi
cherchent-ils cette Vierge ? Il leur est très facile de
la retrouver dans l'églsie. De plus, que pourrait faire cette
statue pour ces esprits souffrants ?
- Tu
ne comprends pas ? Vois-tu, les esprits condamnés à
rester à certain lieu, n'ont pas le droit de franchir les
limites imposées. A cause de cela, les esprits bannis à
cette vallée ne peuvent atteindre ton église, ni
retrouver la statue. Par elle-même, celle-ci ne peut rien pour
eux. Mais avant, quelque chose de cette sculpture leur apportait un
grand soulagement. Lorsqu'elle était encore exposée
dans le monastère, les foules venaient l'honorer et la prier.
On priait aussi pour les « âmes du purgatoire »,
comme vous appeliez ces esprits à l'époque. Si la
prière n'efface pas leur faute, ni leur punition, ils
ressentent quand même la récitation des prières,
et leurs pensées se tournent alors vers Dieu. Cela les soulage
et améliore leur état. Mais depuis que cette statue a
été enlevée, la dévotion a été
abandonnée. Les esprits sont alors privés de l'ancien
bienfait donné par les prières. Ils savent qu'il existe
un rapport entre les prières et la sculpture. C'est pourquoi
ils aimeraient la voir à nouveau là où elle se
trouvait autrefois.
Nous
atteignîmes à nouveau l'escalier conduisant à la
tribune de l'orgue. J'étais curieux de savoir ce qu'il en
était des registres à demi-tirés. Une autre
pensée également me préoccupait : je me
demandais s'il savait jouer de l'orgue, d'autant que le garçon
en était incapable. Mais je n'étais pas sûr que
cet esprit aurait assez d'influence sur son corps pour remuer ses
doigts et ses pieds aussi vite. Avec hésitation et timidité,
je lui ai donc demandé s'il voulait bien en jouer.
- Si
cela te fait plaisir, volontiers.
Je
courus à la sacristie chercher la clé. Nous montâmes
à la tribune, j'ouvris le couvercle et mon regard se porta
immédiatement vers les registres. Trois d'entre eux étaient
en effet à demi-tirés. L'esprit me rappela de le dire à
l'organiste. Puis il s'assit devant l'orgue, tira les registres et
commença à jouer. D'abord doucement et délicatement,
avec des accords pleins de grâce, puis de plus en plus fort.
Plus il jouait, plus les sons enflaient. Au point culminant de son
jeu, ce fut comme une fluctuation impétueuse, fougueuse et
orageuse, tous registres dehors, comme un ouragan qui déracine
les arbres. Puis, progressivement, la force du jeu diminua pour
expirer merveilleusement en accords doux et paisibles. Pas de doute,
il ne pouvait s'agir que d'un grand maître en la matière.
A
la fin, il remit en place tous les registres et se leva. Je refermais
l'orgue. Il se tourna vers moi et demanda :
- Sais-tu
ce que je viens de jouer ?
- Non.
- Ta
vie, répondit-il calmement.
Je
le fixai, étonné. Je ne pouvais pas imaginer qu'il
était possible de « jouer la vie de quelqu'un ».
Comme s'il avait lu ma pensée, il reprit :
- La
vie d'un homme ressemble à un tableau. On peut peindre en
utilisant des couleurs, mais on peut le faire aussi avec des sons.
Chaque couleur représente un son et chaque son une couleur. Il
existe des médiums qui « voient » tous
les sons qui correspondent aux couleurs. Ils distinguent l'harmonie
de la dissonance ainsi que la mauvaise harmonie, pas avec l'ouïe,
mais en regardant la couleur des sons. Donc on peut jouer,
c'est-à-dire reproduire avec les sons d'un instrument, chaque
tableau comme si on déchiffrait des notes de musique. En tout
cas, le monde des esprits en est capable.
Je
ne comprenais rien à ses explications. Elles représentaient
quelque chose de trop nouveau. En silence nous
descendîmes pour regagner la nef de l'église. Juste
devant la porte, il s'arrêta :
- Je
ne peux pas retourner au presbytère avec toi. Je dois partir.
Ta gouvernante revient à la maison. Je ne voudrais pas qu'elle
voie le jeune homme en état de transe. Je vais me placer
contre le mur. Tu tiendras son corps pour qu'il ne tombe pas quand je
le quitterai.
Je
suivis ses instructions et je dus employer toutes mes forces pour
tenir le garçon debout. Il revint immédiatement à
lui, étonné de se trouver dans l'église. Il se
souvenait seulement que nous étions assis dans la maison.
Quand je lui dis qu'il avait si bien joué de l'orgue, il hocha
la tête en signe d'incrédulité. Et en même
temps que nous ouvrions la porte d'entrée, la gouvernante
entrait dans le couloir. Elle aurait donc bien rencontré le
garçon en transe si l'esprit ne l'avait pas quitté
avant.
En
parlant avec lui, je me rendis compte qu'il ne savait rien des
squelettes, ni des registres de l'orgue, ni de la mort de Joseph, ni
du suaire de Véronique ou des douleurs du crucifiement, ni de
la statue de la Vierge et de son histoire, ni des esprits condamnés
à hanter les ruines du couvent ou des effets salutaires de la
prière sur leur état. Plus tard, on m'expliqua qu'en
effet un cimetière avait occupé l'endroit où se
trouvait maintenant l'église.
Un
soir, un message transmis par le jeune médium « parlant »
nous sembla invraisemblable : un moine bénédictin
du monastère voisin assistait à des séances
spirites dans une autre ville. Nous ne pouvions croire qu'un
religieux puisse assister à des séances,
alors que l'Eglise catholique tenait un discours radicalement opposé.
Mais l'exactitude des propos nous fut confirmée.
Il
faut dire que j'avais été dénoncé auprès
de mes supérieurs d'avoir participé à des
séances spirites. Une commission fut même déléguée
pour enquêter sur les faits portés à la
connaissance des autorités diocésaines et j'ai dû
subir un interrogatoire à l'abbaye bénédictine.
A cette occasion, je déclarai en toute franchise que j'avais
effectivement pris part à des séances de ce genre et
que j'avais même organisé des réunions dans ma
paroisse. On me rappela qu'il était interdit aux catholiques
romains de participer à ce genre de réunions. Je
répondis que je ne connaissais pas cette directive et que si
elle existait vraiment, je ne comprenais alors pas pourquoi un moine
de ce même monastère y prenait part. Je n'ai pas donné
ce détail pour me défendre, mais uniquement pour
m'assurer des propos de l'esprit.
Indigné,
le président de la commission d'enquête se mit en colère
et insista sur l'interdiction de fréquenter ce type de
réunion. Il considérait mes propos comme une calomnie.
Je lui répondis calmement que je n'avais pas dit cela pour
causer des ennuis au moine, mais, puisqu'on m'en avait informé,
je voulais m'en assurer. Si l'information s'avérait inexacte,
je m'efforcerais de rétablir la vérité. Le
président stoppa l'interrogatoire et quitta la salle pour
retrouver, comme je le pensais, le père abbé du
monastère. Il revint l'air gêné, et confirma mes
dires. Comme excuse, il ajouta que le religieux en question avait
obtenu de son supérieur la permission de s'y rendre.
L'information de l'esprit était donc exacte.
Au
cours de la procédure, une autre prédiction se
vérifia : un jour, je fus sommé par courrier de
comparaître devant l'évêque. A peine tenais-je la
lettre, que le jeune médium de ma paroisse se présenta
en expliquant qu'il a été poussé à
venir :
- Vous
venez de recevoir une lettre de l'évêché, me
dit-il. A la date du... vous devrez comparaître devant
l'évêque.
Je
lui demandai combien de lignes il y avait dans la lettre. Mais il ne
se trompa pas. Puis il entra en transe et l'esprit m'encouragea par
ces mots :
- Ne
crains rien. Espère en Dieu et n'aie pas peur ! Que
peuvent te faire les hommes ?
Je
répondis que j'avais l'intention de confesser à
l'évêque les convictions acquises en communiquant avec
le monde des esprits. Par conséquent, je devais m'attendre à
une destitution, et, à la fin, d'être privé de ma
fonction de prêtre. Il reprit la parole :
- L'évêque
ne t'interrogera pas sur le monde des esprits, ni sur les convictions
religieuses qui ont pu en résulter pour toi. Plus tard, à
la suite d'une mise en congé, tu quitteras ta paroisse, en
paix avec ta communauté, et non par destitution.
Il
me semblait impensable que l'évêque ne m'interroge pas
sur les réunions et les vérités qu'on m'y
exposait. Pourtant, les choses se passèrent exactement comme
l'esprit me l'avait prédit : l'évêque me
donna lecture du décret d'interdiction promulgué par le
Saint Office en 1917 précisant qu'il est interdit aux
catholiques d'assister à des manifestations spirites36.
Il me fit signer une note spécifiant qu'il m'avait lu ce
décret, et me donna une pénitence pour mes violations
antérieures. Il n'insista pas sur le fond de la question
spirite.
Plus
tard, j'obtins une pénible confirmation d'une autre
prédiction. En effet, lors d'une séance on m'avait
affirmé qu'une personne de notre groupe me dénoncerait.
Nous n'avions jamais imaginé que l'un d'entre nous serait
capable de trahir. Et pourtant, l'impensable se vérifia :
une femme de notre cercle écrivit aux autorités
épiscopales. Après cette dénonciation, ma chute
devenait inévitable. Par ailleurs, j'avais fait une demande de
mise en congé pour me consacrer plus librement aux tâches
de bienfaisance. Mais cette requête ayant été
La
procédure engagée par le tribunal ecclésiastique
suivit son cours. Une date d'audience fut fixée et je fus
sommé d'y assister. Mais j'avais confiance en la prédiction
qui m'avait assuré que je quitterais ma communauté en
paix, par la voie de la mise en congé. Et voici qu'à la
dernière minute, j'ai reçu un télégramme
du même tribunal expliquant qu'à la demande de l'évêque,
la procédure venait d'être annulée. Le télégramme
fut suivi d'une lettre de l'évêque m'accordant la mise
en congé sollicitée, et me demandait aussi quand je
souhaitais quitter ma fonction. Je lui ai donné le jour précis
qui m'avait été annoncé depuis si longtemps, le
31 décembre 1925.
Lorsqu'on
réfléchit calmement et posément à tout
cela ( ce qui ne constitue qu'une petite partie des mes
expériences ) on comprendra facilement que les
raisonnements simplistes n'aboutissent à rien. Ni la
La
richesse de ce qui me fut donné par nos jeunes médiums,
incultes disons-le, dépasse toutes les connaissances humaines
en la matière. Et une seule explication arrive à être
logique : ce sont bien des esprits désincarnés qui
se servent d'eux pour nous convaincre de la réalité de
l'au-delà, de l'existence de Dieu et du chemin qui nous mène
vers Lui. Les chapitres suivants consacrés aux lois régissant
la communication entre le Ciel et la terre apporteront d'innombrables
preuves supplémentaires.
~ 5 ~
Les
lois de la communication
entre
le Ciel et la terre
« Je sais
que tout ce que Dieu fait le sera pour toujours. A cela il n'y a rien
à ajouter, à cela il n'y a rien à retrancher ».
Ecclésiaste 3:14
~ Avant
propos
Le
monde spirituel m'avait promis de m'expliquer les lois qui gèrent
les échanges entre le monde des esprits et le monde matériel
des hommes. L'accomplissement de cette promesse allait m'apporter une
nouvelle preuve irréfutable. Je ne connaissais rien de ces
lois, et les médiums encore moins. Ils ne possédaient
aucune notion des principes, et ne pouvaient donner aucune
explication. Mais la promesse fut bien mieux respectée que je
n'avais osé l'espérer : l'enseignement se
présentait avec une telle clarté et une telle puissance
de persuasion, qu'elle ne pouvait être que la vérité.
A chaque question, je reçus des réponses détaillées
et circonstanciées, sans jamais l'ombre d'une contradiction.
Tout s'assemblait comme un mouvement d'horlogerie. Mon maître
utilisait le même garçon qu'auparavant. Considérant
son niveau d'instruction très moyen, la parole de Paul se
vérifiait en lui :
« Mais
ce qu'il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi
pour confondre les sages 
voilà ce que Dieu a choisi pour confondre ce qui est fort 
ce qui dans le monde est sans naissance et ce que l'on méprise,
voilà ce que Dieu a choisi 
réduire à rien ce qui est, afin qu'aucune chair n'aille
se glorifier devant Dieu37
Ainsi
commença son enseignement.
- Vous
les humains semblez croire que seul votre monde matériel est
régi par des lois. Erreur. Car Dieu est un Dieu de lois et de
systèmes qui s'appliquent aussi bien à la création
terrestre que spirituelle. Lui-même respecte Ses propres lois
et n'en annule aucune. Par conséquent, nous les esprits devons
également respecter les lois naturelles imposées par
Dieu à chaque fois que nous voulons communiquer avec votre
monde matériel. Et cela concerne aussi bien les bons esprits
que les mauvais.
« Vous
appelez miracle ce que vous ne parvenez pas à expliquer
avec vos lois naturelles. Mais pour celui qui connaît les
forces des mondes matériel et spirituel, le miracle
n'existe pas. Car tout s'accomplit selon les mêmes lois
immuables, dont aucune n'annule, ni remplace une autre. Lorsque tu
soulèves une pierre, la loi de la pesanteur n'est pas
supprimée 
ta main. Si une pierre était soulevée sous vos yeux par
une main invisible, cela vous apparaîtrait comme un miracle,
parce qu'en ne voyant pas cette force, vous la verriez s'élever
toute seule. Mais dans tous les cas, « une »
force doit soulever la pierre. Que vous la voyiez ou non ne change
rien : la pesanteur est vaincue par une force supérieure.
« A
cause de Ses lois, Dieu Lui-même ne permettrait à une
pierre de se soulever par elle-même. Sans doute aurait-Il pu
décider d'autres lois pour ça. Mais maintenant qu'Il
les a fixées, Dieu ne peut qu'autoriser l'action d'une autre
force, supérieure à celle de la pesanteur. Et il en va
de même pour tous les domaines. Pas de miracle non plus
dans la communication entre les esprits et les hommes. Te parler à
travers ce garçon obéit à des lois fixes que je
dois observer, tout comme les mauvais esprits.
« Voyez
vos lignes téléphoniques ! Que de lois naturelles
pour qu'une conversation s'établisse ! Cela requiert une
énergie, des fils et d'autres domaines, en harmonie avec les
lois de l'électricité et l'acoustique. Une bonne
soeur ou un assassin, ils obéissent tous deux aux
mêmes lois scientifiques dès qu'ils décrochent
leur téléphone. Afin de tout
comprendre, tu dois connaître les principes fondamentaux qui
établissent la communication entre le monde des esprits et la
création matérielle. Quand tu auras tout compris, la
plupart des choses que tu rencontreras dans ce domaine, et qui
jusqu'ici vous semblent inexplicables, te deviendront
compréhensibles.
~ Le
Fluide, une force vitale.
- L'esprit
et la matière, de natures différentes, ne peuvent agir
l'un sur l'autre sans une interface, un intermédiaire. Ton
esprit est incapable de bouger ta main par lui-même, exactement
je suis incapable dans le corps de ce garçon, de le redresser,
de soulever ses mains ou d'utiliser ses cordes vocales. Ton esprit,
comme le mien, a besoin d'une force motrice, d'une énergie.
« Le
conducteur a besoin d'électricité pour démarrer
sa machine. Si la force motrice est absente ou insuffisante, la
machine s'arrête. Dans ton cas, le machiniste est ton esprit,
et la machine ton corps. Si la matière doit être bougée
par l'esprit, la force motrice est nécessaire. Les
sages appelaient cette force motrice l'âme par
opposition à l'esprit et au corps. Ils
enseignaient à juste titre que l'homme se compose de l'âme,
de l'esprit et du corps. La Bible désigne la
force vitale sous le nom de souffle de vie :
« Votre
science actuelle appelle la force motrice dans l'homme énergie
fluidique. L'énergie fluidique, ou force vitale, se trouve
dans tout, et autour de tout ce que SUITE DANS LE LIVRE
Table
des Matières
5-
Les deux pilules de Matrix
7-
Le Livre hors normes
10-
Introduction
17-
Expériences vécues
28-
La décision
34-
Confirmation de la vérité
52-
Les lois de la communication entre le Ciel et la terre
82-
La Communication avec les esprits dans la Bible
95-
Qui sont les médiums ?
110-
Comment se forment les Médiums ?
147-
La consultation de Dieu dans la Bible
153-
Les consultations des esprits dans la Bible
168-
Les messages du Ciel à propos des doctrines religieuses
170-
Enseignements sur Dieu
177-
Enseignements sur la création de Dieu
193-
Le plan de Rédemption de Dieu
213-
Enseignements sur le Christ
267-
L'enseignement du Christ comparé aux doctrines actuelles
347-
Postface de Johannes Greber
351-
La Prédiction des « Tombeaux »
Achevé
d'imprimer en août 2005 sur les presses
de
la Nouvelle Imprimerie Laballery
pour
le compte des éditions
Recevez
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01 44 09 08 78.
1
Voir Tout Alice, livre regroupant les
oeuvres de Lewis Caroll 
numéro 312, traduction de Henri Parisot avec les commentaires
de Jean-Jacques Mayoux.
2
Pour l'Ecclésiaste, le « souffle »
désigne la partie immortelle des êtres vivants qui
retourne à Dieu après la rupture du fil d'argent,
c'est-à-dire après le décès: Avant
que lâche le fils d'argent, que la coupe d'or se brise, que la
jarre se casse à la fontaine, que la poulie se rompe au puits
et que la poussière retourne à la poussière
comme elle est venue, et le souffle à Dieu qui
l'a donné (Ecclésiaste 12:6-7).
3
L'Ecclésiaste, 3:19-21.
4
Jean 16:12-15.Traduction littérale du texte grec.
5
Jérémie 8:8-9
6
Philippiens 3:15. Traduction littérale du texte grec.
7
Lire à ce sujet le roman extraordinaire de Mika Waltari,
L'Escholier de Dieu, dans lequel un jeune homme, follement
amoureux d'une guérisseuse, la voit soudain emportée
par l'Inquisition sous prétexte de commerce avec le malin.
Seul le Christ peut guérir. Les plantes, elles, ne possèdent
aucun pouvoir...
8
1 Thessaloniciens 5:19-22. Traduction littérale du texte
grec.
9
2 Timothée 1:12.
10
Luc 11:9-13.Traduction littérale du texte grec.
11
Jérémie 33:3.
12
« Bonsoir » mais aussi « Salutations
grüss de Dieu gott ».
13
Aucun des manuscrits originaux des évangiles n'a été
découvert, nous ne possédons que des copies de copies.
La copie la plus ancienne connue à ce jour est datée
du IVe siècle.
14
Jean 20:28.
15
Jean 20:23.
16
Il s'agit du mot
17
Mathieu 6:12.
18
Jean 20:22-23.
19
Mathieu 22:34-40 ; Marc 12:28-31 ; Mathieu 7:12 
6:31 ; Luc 10:25-28 
20
La tradition de commander des messes à la mémoire des
défunts se pratique même de nos jours.
21
Jean 4:1.
22
Jean 4:24.
23
Genèse 18:1-2.
24
Exode 3:2.
25
Exode 14:19.
26
Exode 32:30.
27
Exode 33:7-11.
28
Mot antique: écharpe de toile, que portaient les lévites,
les prêtres hébreux.
29
Jean 16:12-13.
30
1 Corinthiens 12:1-11.
31
Psaume 74:9, Psaume 77:9, Ezéchiel 7:26, Lamentations 2:9.
32
1 Corinthiens 14:1.
33
Quelques scientifiques ont publié les résultats de
leurs études des phénomènes spirites: Sir
William Crookes de la Société Royale d'Angleterre
(Recherches sur les phénomènes du spiritualisme),
Camille Flammarion (Les forces naturelles inconnues) ou
encore Albert de Rochas, administrateur de l'école
polytechnique (L'extériorisation de la motricité,
L'extériorisation de la sensibilité).
34
Que Dieu soit avec nous.
35
Une étude très complète sur ces esprits
attachés à la Terre et sur les désordres
mentaux qu'ils occasionnent chez certaines personnes a été
menée par le psychiatre Carl Wickland. Avec l'aide de sa
femme médium, il soigna des milliers de patients sous
l'influence néfaste d'esprits ignorants et confus. Carl
Wickland publia en 1997 le bilan de ses expériences dans un
livre mondialement connu: Trente ans parmi les morts (Ed.
Exergue).
36
Le 24 avril 1917, le Vatican avait publié un décret
interdisant à tous les membres de l'Eglise catholique,
religieux ou laïques, de communiquer avec le monde spirituel.
Cette décision marquait un tournant dans la politique de Rome
qui abandonnait ainsi sa tradition de l'enseignement mystique pour
s'attacher au matérialisme du XXe siècle.
La rupture fut d'autant plus grande que beaucoup de catholiques
canonisés dans le passé, comme Sainte Catherine de
Ricci, Sainte Lidwine ou Saint Oswald, avaient justement été
déclarés « saints » en raison de
leurs contacts fréquents avec l'au-delà.
37
1 Corinthiens 1:27-29.
38
Genèse 2:7.
|
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