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256-bit encryption Exp 8 juillet 2020 |
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Dr Maurice Rawlings
~ Note de l'Éditeur ~
Cet ouvrage du Dr Rawlings est un livre presque interdit.
Le groupe restreint de scientifiques qui effectue des recherches sur les expériences aux frontières de la mort s'est toujours bien gardé de citer son livre et les cas de ses patients, parce qu'ils étaient 1 ) politiquement incorrects, et 2 ) parce que l'auteur a osé être honnête avec ses lecteurs, parler de sa conversion personnelle à la suite du choc intellectuel que lui a causé sa découverte ( la réalité de l'après-vie ).
Pour eux, le Dr Rawlings a eu le tort de tout mélanger, les interviews avec ses patients et les cas bibliques, tout comme les bonnes expériences avec les mauvaises, et de dire : « Attention, il n'y a pas que des bonnes expériences aux frontières de la mort. Les sombres existent aussi. Et elles sont si terribles, qu'en général les gens ne vont pas les crier sur le toit avec un porte-voix ».
Mettez vous à sa place pendant quelques instants : vous êtes un cardiologue militaire, plutôt entraîné à faire la fête avec les parachutistes ou les Marines, et vous êtes sûr qu'après la mort c'est juste un grand rideau noir qui tombe. Vous avez eu trop de morts entre vos mains pour savoir qu'après, ils ne bougent plus.
Et puis il y a ce jour étrange ou un quidam vous prend par le col et vous supplie de continuer votre violent massage cardiaque, en vous affirmant, totalement terrorisé, qu'il est en train de se balader quelque part en enfer... Vous lui avez déjà explosé plusieurs côtes mais malgré ça, il vous supplie, avec l'intensité d'un condamné à mort, de continuer à lui briser les autres pour simplement ne pas se retrouver en enfer.
Quel délire...
D'habitude ils ne veulent pas être « ramenés » de là, tellement ils s'y sentent bien.
En fait, le Dr Rawlings a été tellement effrayé par ce qu'il a vu sur le visage de son patient « mort » que cela lui a suffi pour se précipiter sur une Bible afin de savoir ce qu'elle dit sur l'enfer ( en fait pas grand chose ).
Puis, à force d'interroger ses patients réanimés, il découvre d'autres expériences, autant de bonnes que de mauvaises d'ailleurs. Mais il est confronté à un problème : ses confrères qui ont déjà traité le sujet, eux, ne trouvent que des bons cas et il se demande pourquoi une telle censure...
Ce n'est pas normal.
Alors il prend son stylo et se lance à la rédaction de ce livre pour expliquer tout ce qu'il a trouvé et comment il s'est « converti » dans la foulée, afin de ne jamais courir le risque de se retrouver en enfer après sa mort.
Ce qu'il a dû voir sur le visage de son malade horrifié, l'a marqué à vie, et même pour l'après-vie... Certes, son approche médicale et scientifique n'est pas très orthodoxe, mais après tout, personne ne peut lui reprocher d'être honnête avec son lecteur, malgré son prosélytisme bien américain qui pourrait parfois gêner la pensée et surtout la lecture « cartésienne » française. Car en réalité, le Dr Rawlings ne veut qu'une seule chose, épargner cette mésaventure au plus grand nombre de ses semblables.
On lui pardonnera donc son côté un peu « évangéliste » pour ne garder que son expérience de cardiologue « averti » qui s'est donné la peine d'interroger ses malades dès leur réveil. Et il est vrai qu'il ferait mentir Michel Polnareff. Non, a priori, nous n'irons pas tous au paradis, et c'est bien dommage.
Aussi, on se doit de souligner le courage du Dr Maurice Rawlings.
Le Jardin des Livres
Maurice
Rawlings, spécialiste de médecine interne et des
maladies cardiovasculaires du Diagnostic Center et du
Diagnostic Hospital, est diplômé de la Faculté
de médecine George Washington. Médecin militaire, il a
dirigé le service de cardiologie du 97e General
Hospital de Francfort, et a été médecin au
Ministère américain de la Santé ainsi qu'à
l'État-Major Interarmes du
Pentagone.
Le
Dr Maurice Rawlings a aussi dirigé l'American College of
Cardiology de l'État du
Tennessee en tant que membre de l'International Committee on
Cardiovascular Diseases, et il a été
assistant-professeur à la Faculté de Médecine
du Tennessee ainsi que instructeur national de l'American
Heart Association. Il est membre de l'American College of
Physicians, de l'American College of Chest Physicians, de
l'American College of Cardiology, de l'American College of
Angiology, de l'American Society of Internal Medicine et
de la Tennessee Society of Internal Medicine.
Également
membre du conseil de cardiologie clinique de l'American Heart
Association, il est directeur d'études du programme de
réanimation de la Heart Association de Chattanooga et
président de la commission locale de réanimation
cardiopulmonaire.
« J'ai
plus appris en une heure passée hors de mon corps, qu'en toute
une vie passée à l'intérieur ».
~ 1 ~
Introduction
La mort n'est-elle
que le terme de notre vie ou le commencement d'une vie nouvelle ?
Quelqu'un sait-il
ce qui se passe après ?
Quelqu'un a-t-il
été voir ?
À quoi cela
ressemble-t-il ?
Ces questions
suscitent un intérêt croissant, à mesure que se
multiplient les cas de personnes arrachées à la mort
par les techniques modernes de réanimation qui permettent
aujourd'hui de maintenir les fonctions respiratoire et cardiaque
jusqu'à leur redémarrage.
Certains de ces
patients décrivent, en termes saisissants, un « au-delà »
qui suivrait immédiatement la mort, et dont l'expérience
paraît si délicieuse qu'ils en perdent souvent toute
crainte de la mort.
Beaucoup de gens,
pourtant, s'étonnent.
Ces expériences
aux frontières de la mort semblent toujours positives 
pour quelle raison ne comportent-elles jamais d'éléments
déplaisants ?
Ayant exercé
comme cardiologue dans les services coronariens de plusieurs
hôpitaux, j'y ai rencontré maints patients en phase
critique, et eu maintes occasions de ranimer des personnes en état
de mort clinique. Les entretiens avec elles au moment de leur
retour à la vie m'ont révélé que les
expériences mauvaises étaient tout aussi nombreuses que
les bonnes.
De ce constat est
né ce livre où sont décrites les expériences
post-mortem de divers patients 
comme de mauvaises et chacun pourra ainsi se faire sa propre opinion.
On y découvrira
aussi les nouvelles techniques de réanimation, dont la
présentation s'appuie sur mon expérience d'enseignant
et mes recherches au sein de l'American Heart Association.
Depuis que je suis
devenu instructeur national de cette association, c'est-à-dire
depuis 30 ans, j'ai eu la possibilité de discuter avec
des médecins, infirmières et ambulanciers de nombreux
pays, notamment des Pays-Bas, de Finlande, de Russie, d'Amérique
Centrale et d'Amérique du Sud 
amené à donner des conférences dans plusieurs
facultés de médecine des États-Unis, ainsi
qu'auprès de nombreux groupes de médecins, dentistes,
infirmières et professionnels paramédicaux.
Nombre d'entre eux
ont bien voulu me communiquer des données, parfois
volumineuses, issues des expériences de leurs propres
patients. L'impression qui s'en dégage est qu'avec la mise en
œuvre dans les services d'urgence, des techniques de
réanimation et dispositifs d'accompagnement modernes, les
médecins et infirmières du monde entier enregistrent
désormais des expériences de retour de la mort.
La mort et les
questions connexes suscitent dans le corps médical un regain
d'intérêt qui paraît international, et, au-delà
des professionnels, fascinent le grand public lui-même 
on ne compte plus aujourd'hui les séminaires et les
publications qui traitent de la mort et de la vie après la
mort.
Avant de rassembler
les matériaux de ce livre, je considérais
que la majorité des expériences aux frontières
de la mort relevaient de l'imagination, de la fantaisie ou de
la conjecture. La plupart des cas dont j'avais eu connaissance me
faisaient penser aux vagabondages euphoriques des cerveaux en état
d'anoxie.
Un soir pourtant,
j'étais en train de ranimer un patient quand celui-ci me dit,
l'air terrifié, qu'en ce moment même il se trouvait en
enfer ! Il me supplia de le sortir de là, de ne pas le
laisser mourir. Je finis par réaliser qu'il avait vraiment
peur, horriblement peur, et j'eus peur à mon tour.
Depuis, les cas
d'expériences terrifiantes se sont succédé,
faisant peser sur moi le sentiment d'urgence de ce livre. Désormais,
rien ne pourra m'enlever la conviction que la vie après la
mort existe, et que tout n'y est pas toujours rose.
Dans les chapitres
qui suivent, je vais relater en détail des épisodes de
réanimation auxquels j'ai assisté. Je m'efforcerai de
donner au lecteur la conscience de cet autre monde où j'ai été
fortuitement et involontairement plongé, de reconstituer les
expériences de ces patients cliniquement morts, et aussi de
classer et analyser les différentes sortes de mort, en
distinguant notamment celles qui sont réversibles des
irréversibles.
Un certain nombre
d'informations complémentaires m'ont paru utiles pour parfaire
l'éclairage du lecteur. Elles concernent notamment des
expériences plus anciennes, dont nous constaterons les
similitudes avec celles d'aujourd'hui. En voyant se répéter
les mêmes séquences d'événements, les
mêmes expériences dans des cas si totalement distincts,
on ne peut qu'exclure, semble-t-il, la possibilité que des
coïncidences, ou des circonstances particulières,
expliquent cette existence hors du corps.
Nous le verrons,
certains sujets font état de souvenirs stupéfiants,
concernant des événements arrivés dans la pièce
alors qu'ils étaient en état de mort clinique et donc
complètement inconscients. Leurs récits sont si
détaillés et si précis qu'ils suggèrent
une existence spirituelle hors du corps pendant cette phase de mort
clinique.
Des personnalités
marquantes du passé ont relaté des expériences
similaires, mais on en possède peu de descriptions écrites.
L'attitude face à la mort est un sujet que nous étudierons
séparément, et qu'il importe de distinguer de
l'expérience effective de la mort.
Confrontés à
l'imminence de leur disparition, certains individus sont envahis de
visions, d'apparitions, d'émotions variables qu'il est parfois
difficile d'apprécier exactement, alors même qu'on
dispose de comptes rendus très complets. Par contraste, les
expériences aux frontières de la mort présentent
de grandes similitudes dans leur déroulement et se prêtent
donc beaucoup mieux aux analyses comparatives.
En définitive,
l'objet de ce livre est de raconter les expériences de ceux
qui ont survécu à la mort clinique et qui en sont
revenus pour nous en parler. Tout au plus 20% des patients
ressuscités par stimulation cardiaque et respiratoire
mentionnent spontanément la rencontre avec un au-delà.
Ce qu'ils nous disent, c'est que la mort, perspective détestable
au commun des hommes, ne signifie pas la fin, ni l'oubli, mais une
transition de cette vie dans une autre – une nouvelle
existence qui est parfois gratifiante, et parfois aussi terrifiante.
Quand l'expérience
est plaisante, affirment-ils, la mort est un processus sans douleur
– comme un simple évanouissement, un cœur qui
oublierait de battre ou un assoupissement.
Bien qu'assurés
de mourir, nous n'arrivons toujours pas à accepter que la mort
soit inévitable. Nous ne pouvons supporter cette menace pesant
sur une immortalité à laquelle nous voudrions croire
– confirmation, s'il en était besoin, de notre
confiance très relative en l'existence d'une vie future.
~ 2 ~
Aller-retour
pour l'enfer
Les patients qui se
remettent d'une grave maladie sont de plus en plus nombreux à
me dire qu'il y a une vie après la mort 
paradis et un enfer. Moi, j'avais toujours cru que la mort n'était
qu'une extinction sans douleur. J'avais même misé ma vie
là-dessus. J'ai dû reconsidérer mon destin.
Et j'ai découvert
que mourir ne semble pas être sans danger !
Ce tournant dans ma
façon de penser fut la conséquence de l'événement
évoqué plus haut. Un de mes patients se plaignait de
douleurs thoraciques, et pour y voir plus clair, je décidai de
lui faire subir un test d'effort. Il s'agit d'enregistrer ses
pulsations cardiaques au cours d'un exercice consistant à
marcher sur un tapis roulant qui accélère
progressivement, l'obligeant à trottiner puis à courir.
Si l'électrocardiogramme s'emballe, on peut généralement
être sûr que le cœur est responsable de la douleur
thoracique, dite angor pectoris.
Mon patient, un
facteur de 48 ans qui distribue le courrier à la
campagne, était de constitution moyenne et d'un naturel
sociable. Malheureusement pour lui, il révélait de ces
rares cas où non seulement l'électrocardiogramme
s'emballe, mais aussi stoppe complètement 
un arrêt cardiaque et tomba raide mort devant moi.
Au lieu d'entrer en
fibrillation1,
le cœur s'était tout simplement arrêté de
battre et le patient sans vie gisait maintenant sur le sol de mon
bureau.
L'oreille collée
à sa poitrine, la main le long de sa pomme d'Adam, je ne
percevais plus le moindre battement. Encore un ou deux soupirs, et
toute respiration cessa. Des tremblements désordonnés
parcoururent les muscles et des convulsions apparurent. Le patient
bleuissait peu à peu.
Il était
tard. Les six autres médecins de la clinique étaient
partis pour leurs visites du soir dans les hôpitaux. Seules
restaient les infirmières, qui heureusement furent à la
hauteur : pendant que je commençais le massage cardiaque,
l'une d'elles se chargea du bouche-à-bouche, une autre
appliqua un masque respiratoire et une troisième amena le
chariot d'urgence avec le stimulateur cardiaque.
L'arrêt
cardiaque ayant été complet, le cœur ne parvenait
pas à maintenir ses battements par lui-même 
stimulateur était indispensable pour vaincre le blocage et
passer le rythme cardiaque de 35 à 80-100 battements par
minute. J'insérai un cordon du stimulateur dans la grosse
veine sous-clavière allant directement au cœur, et, par
manœuvres successives, fis descendre l'extrémité
dans le système veineux jusqu'à ce qu'il se fige dans
le cœur 
extrémité à l'appareil électrique chargé
de régulariser le battement cardiaque et de débloquer
le cœur.
Le patient commença
à « revenir ».
Mais à peine
je cessais de lui comprimer la poitrine – pour m'occuper
des instruments par exemple – qu'il reperdait conscience,
ses yeux se révulsant vers le haut, son dos s'arquant dans une
semi-convulsion pour mourir une nouvelle fois. Et chaque fois que le
cœur et le souffle repartaient, le patient hurlait : « je
suis en enfer ! ».
Il était
terrorisé, il m'implorait de l'aider.
J'éprouvais
une véritable terreur – une terreur glacée.
C'est cette peur qui m'a donné la force d'écrire ce
livre.
Il me fit alors
cette demande étrange : « n'arrêtez
pas ! », étrange parce que la première
chose que me disent généralement les patients quand ils
reprennent conscience, c'est : « enlevez vos
mains, vous me faites mal ! ».
Je suis plutôt
robuste et il arrive que ma technique de massage cardiaque provoque
des fractures des côtes. Mais voilà que ce patient me
disait : « n'arrêtez pas » !
Puis je remarquai
son visage, son regard terrifié, son expression plus atroce
que celle d'un masque mortuaire ! Sa grimace grotesque exprimait
l'horreur à l'état pur ! Il avait les pupilles
dilatées, transpirait, tremblait et ses cheveux semblaient se
dresser sur sa tête. Puis une autre chose étrange se
produisit. Il me dit :
– Vous
ne comprenez pas ? Je suis en enfer. Chaque fois que vous me
lâchez, je me retrouve en enfer ! Ne me laissez pas
repartir en enfer !
Habitué aux
patients en proie à ce genre d'émotion, je balayai ses
plaintes et lui dis de garder son « enfer »
pour lui.
Je m'entends encore
lui dire :
– Je
suis occupé, alors laissez-moi tranquille avec votre enfer
jusqu'à ce que j'aie mis le stimulateur en place.
Mais il était
on ne peut plus sérieux, et je finis par me dire qu'il y avait
réellement un problème : cet homme était
dans un état de panique comme je n'en avais jamais vu avant.
Je commençai à m'activer plus.
Cela faisait déjà
trois ou quatre fois que le cœur et la respiration
s'arrêtaient, et que le patient replongeait dans l'inconscience
et la mort clinique.
Après « être
mort » plusieurs fois, il finit par me demander :
– Que
dois-je faire pour rester hors de l'enfer ?
Je lui répondis
que le mieux était sans doute de faire ce qu'on apprend au
catéchisme de prier.
– Je
ne sais pas prier. Faites-le pour moi.
Prier pour lui !
Et quoi encore ! Je rétorquai que j'étais médecin,
pas prêtre.
– Priez
pour moi ! répéta-t-il.
Que répondre
à un mourant ?
Je n'avais pas le
choix.
Tout en continuant
mes efforts à même le sol, je lui fis donc répéter
après moi une prière très simple – vu
que je ne m'y connaissais guère en prières –
qui disait à peu près ceci : « Jésus,
évite-moi l'enfer. Pardonne-moi mes péchés. Je
tourne ma vie vers toi. Si je meurs, je voudrais aller au paradis. Si
je vis,
Son état
finit par se stabiliser et on le transporta à l'hôpital.
De mon côté,
je rentrai chez moi, époussetai la Bible que j'avais chez moi
et me mis à lire. Je voulais savoir à quoi l'enfer
était censé ressembler.
Jusqu'à ce
jour, la mort faisait partie pour moi de la routine du médecin,
c'était une simple extinction qui n'appelait ni remords, ni
appréhension. Mais désormais j'en étais sûr :
ces histoires de vie après la mort cachaient réellement
quelque chose. Il me fallait revoir mes idées, en savoir
davantage.
J'avais
l'impression d'avoir trouvé une pièce nouvelle
permettant de débrouiller le puzzle des textes bibliques, pas
seulement un livre d'histoire. Et je me lançai alors dans une
lecture ardue.
Quelques jours
après, muni d'un bloc et d'un stylo, je me rendis au chevet de
mon patient. Je lui demandai de se rappeler de ce qu'il avait vu en
enfer. Y avait-il des flammes ? Le diable avait-il une fourche ?
À quoi ressemblait l'enfer ?
– Quel
enfer ? me dit-il. Je ne me souviens d'aucun enfer !
Je lui rappelai les
détails de ce qui s'était passé. Mais il n'avait
plus le moindre souvenir de sa mésaventure ! Apparemment,
l'épisode avait été si effroyable et si
douloureux que sa conscience n'avait pu le supporter et l'avait
relégué au fond de son subconscient.
Cet homme, je le
précise, n'est plus « retombé »
en enfer. En revanche, si avant cet épisode il ne se rendait
qu'occasionnellement à l'église, après il devint
un chrétien fervent. Et s'il est trop timide pour parler
devant un groupe, en tête à tête il se révèle
comme un sérieux prosélyte du Christ.
Cependant, si son
passage en enfer est sorti de sa mémoire, il se rappelle
parfaitement de la prière que nous avions dite, d'être
mort une ou deux fois, et aussi d'être resté debout à
l'arrière de la pièce à nous observer pendant
qu'on travaillait sur son corps au sol.
De plus, il se
souvient d'avoir rencontré sa mère et sa belle-mère
pendant l'une de ces « morts », et avoir aperçu
plusieurs de ses proches, morts antérieurement. Cette
expérience-là fut on très agréable :
c'était dans une vallée étroite, somptueuse en
couleurs et en végétation, que remplissait un immense
faisceau de lumière. Là, il « vit »
sa mère pour la première fois, morte à 21 ans
alors que lui-même n'avait que 15 mois. Sans l'avoir jamais vue
– même en photographie – il reconnut sa
photo parmi plusieurs autres dans un album de famille que la sœur
de sa mère lui montra quelques semaines plus tard, pour lui
permettre de vérifier sa vision.
Il n'y avait pas eu
d'erreur.
Mêmes cheveux
châtains, mêmes yeux, même bouche : ce visage
était identique à celui qu'il avait vu, et c'était
bien celui de sa mère à 21 ans.
Il en resta sans
voix.
Les circonstances
de cette histoire expliquent peut-être pourquoi la littérature
n'a rapporté à ce jour que de « bons cas »
d'expériences aux frontières de la mort.
En différant
tant soit peu les premiers entretiens avec le patient, on permet
peut-être à son psychisme de filtrer les expériences
positives ( qui seront retenues et racontées ) des
négatives ( qui seront rejetées ou refoulées ).
Il appartient aux
observations futures de le confirmer, et aux médecins
urgentistes d'oser aborder les questions spirituelles et interroger
sans délai les patients qu'ils arrachent à la mort
clinique. Comme 1/5e seulement des ranimés ont
quelque chose à raconter, ces entretiens seront souvent
infructueux. Mais certains patients révéleront des
expériences aux frontières de la mort, et ce seront
autant de perles qu'on aurait auparavant mises de côté
– et qui m'ont convaincu, sans l'ombre d'un doute, que la
vie après la mort existe et qu'elle n'est pas toujours rose.
Mais l'histoire de
ce patient ne s'arrête pas là. Son arrêt cardiaque
avait mis en évidence un problème bien réel. Les
douleurs thoraciques qui persistaient après son rétablissement
paraissaient disproportionnées avec celles qu'occasionne
habituellement la compression de la cage thoracique au cours d'un
massage cardiaque manuel.
Un cathétérisme
coronaire ( une méthode d'examen des vaisseaux du cœur )
permit de visualiser les artères anormales de la paroi du cœur
qui causaient le problème. Les artères coronaires sont
généralement trop petites pour qu'on puisse enlever ce
qui les obstrue, et la solution consiste dans ce cas à retirer
des vaisseaux de la jambe et à les greffer à la surface
du cœur, au-dessus et au-dessous des artères obstruées,
pour servir de raccourci. Notre équipe fut donc sollicitée
pour mener à bien cette intervention.
En tant que
cardiologue, je suis responsable du cathétérisme, du
diagnostic et du traitement, mais pas de l'opération
elle-même. Cette fois cependant, je me joignis à
l'équipe chirurgicale. Voici à peu près la
teneur des propos échangés autour de la table de
cathétérisation et de celle d'opération :
– C'est
intéressant, non ? Ce patient affirme avoir été
en enfer pendant sa réanimation ! dit l'un des
médecins à ses collègues.
« Enfin,
moi, ça ne m'inquiète pas trop. S'il y a réellement
un enfer, je n'ai pas de soucis à me faire. J'ai eu une vie
respectable et j'ai toujours pris soin de ma famille. Même s'il
y a des médecins qui larguent leur femme, moi ce n'est pas mon
cas. En plus, je m'occupe bien des enfants, je leur assure de bonnes
études. Non, je n'ai pas à m'en faire. Si le paradis
existe, c'est là que j'irai.
Je savais que tout
cela était inexact, mais je n'étais pas capable de
citer les textes précis ( par la suite, je fis une
recherche et découvris qu'ils étaient nombreux2 ).
Je savais, simplement, qu'on ne va pas au paradis simplement
parce qu'on pense qu'on est bon. De l'autre côté de la
table d'opération, un autre chirurgien prit la parole :
– La
vie après la mort, je n'y crois pas. À mon avis, ce
patient s'est simplement imaginé être en enfer. Mais
l'enfer, ça n'existe pas.
Comme je lui
demandais sur quoi il basait sa conviction, il me répondit :
– J'ai
été au séminaire pendant trois ans avant
d'entrer en faculté de médecine.
« J'en
suis parti parce que je n'arrivais pas à croire en une vie
après la mort.
– Et
selon vous, que se passe-t-il quand on meurt ? demandai-je.
– Quand
on meurt on devient du fertilisant pour fleurs.
Voilà ce
qu'il pensait, et qu'il pense toujours. J'étais tout aussi
coupable, je dois l'avouer, et même pire que les autres. Un des
médecins, qui aime me taquiner, tenta d'amuser le groupe avec
cette question :
– Au
fait, Rawlings, quelqu'un m'a dit que vous avez été
baptisé dans le Jourdain, c'est vrai ?
J'essayai d'éluder.
Au lieu de répondre simplement « oui, ce fut
l'un des plus beaux jours de ma vie », je me dérobai
et changeai de sujet, ce qui revenait à répondre non !
J'ai toujours regretté ma réaction, ayant en tête
cette phrase du Christ disant que si nous le renions devant les
hommes, il nous reniera devant son père au ciel3.
J'ose espérer que mes insignes sont
plus visibles aujourd'hui.
Qu'il me soit
permis de me répéter et d'insister : contrairement
à ce que laissent croire les publications sur les cas de vie
après la mort, les expériences aux frontières de
la mort ne sont pas toujours bonnes. L'enfer existe aussi !
Du jour où
j'ai réalisé cela, je me suis mis à recueillir
les récits d'expériences déplaisantes qui
avaient apparemment échappé aux autres chercheurs.
Selon moi, la
raison en est que ces chercheurs, ordinairement des psychiatres4,
n'ont jamais eu à ranimer un patient. Ils ne se sont
jamais trouvés en première ligne.
Les expériences
déplaisantes mises au jour par mon étude se révèlent
au moins aussi fréquentes que les plaisantes.
La Bible
dirait-elle vrai ?
La réponse
est vite devenue aveuglante, et c'est avec vous, lecteur et lectrice,
que je veux la partager.
~ Tables
des Matières ~
9........Note de l'éditeur
13........Remerciements
15........L'Auteur
19........Introduction
25........Aller-Retour pour l'Enfer
37........Diffèrentes
conceptions
57........Rencontres du dernier type
77........Est-ce des
hallucinations ?
91........L'Ange de Lumière
97........Changer de Vie
113........La descente aux enfers
125........Le Suicide
131........Une lumière qui est
ténèbres
139........Relation avec les mourants
149........Mon opinion
157........La mort, et après ?
161........La quête sans fin
167........Choisir de croire
171........Qu'il y a-t-il exactement
là bas ?
177........Comment être sûr ?
187........La grande
question
193........Annexes
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